Le soleil de plomb qui tapait en continu sur les verrières, transformant le Parc des expositions en une serre géante, n’a pas dissuadé les visiteurs, loin s’en faut. On salue d’ailleurs l’abnégation des hordes de cosplayers, prêts à rôtir sous leurs tenues pour célébrer dignement la grand-messe de leur passion.
Les chiffres officiels de fréquentation sont venus confirmer l’impression des habitués de l’événement : 165 000 visiteurs sur les quatre jours, cela représente tout de même une augmentation de 23 % par rapport aux 134 000 de l’année passée. Jusqu’où le salon poursuivra-t-il cette croissance vertigineuse ?
Aux heures de pointe (c’est-à-dire toute la journée à l’exception du début de matinée et de la toute fin de soirée), le simple fait de déambuler dans les allées constituait déjà une épreuve des plus épiques. Le mercredi, journée d’installation des stands, a vu selon nos sources un débarquement à l’improviste des services de douane, chargés de la chasse aux contrefaçons, lesquelles parviennent dans certains cas à se frayer un chemin jusque sur les stands les plus respectables. Le jeudi, traditionnellement la journée la plus tranquille, était déjà très animé.
Casse-tête
Impossible de satisfaire tout le monde avec un événement d’une telle ampleur, dont l’extrême popularité a pour corollaires inévitables une densité de visiteurs frisant la surpopulation, des files d’attente inhumaines et la quasi-impossibilité d’obtenir une dédicace de la part des auteurs les plus populaires.
Autant de maux auxquels la vente, en quantité limitée, de billets « premium » garantissant un certain nombre d’avantages (plus de chances pour le tirage au sort des dédicaces, coupe-files divers, possibilité de sortie temporaire, accès à l’espace VIP, etc.), constitue un palliatif bien insuffisant.
Mais il suffisait de jeter un regard alentour pour saisir l’enthousiasme inscrit sur les visages, les accès de franche rigolade, la bonne humeur ambiante… Bref, tout ce qui fait le sel d’un bon salon destiné aux passionnés d’une culture extrêmement vivace.
Cult(ur)e
Une fois encore, la diversité de la culture japonaise aura été bien représentée, grâce au jeu vidéo, au manga et à l’anime. Avec pour ce dernier genre une mise en avant du shôjo ainsi que des invités exceptionnels, les Clamp. Des stars qui ont été maintenues à une distance respectable des fans et qui se sont montrées très avares d’interviews.
On y explorait aussi le Japon à travers ses jeux et arts traditionnels (origami, ikebana, etc.), arts martiaux (kendô, kenpô et, pour la première fois, le ninjutsu, la discipline traditionnelle des ninjas, qui est tout autant une ascèse qu’une école de combat), arts thérapeutiques (shiatsu) et même séances de méditation zen.
Mais l’imaginaire occidental n’a pas été oublié. La section Comic Con abritait des décors géants inspirés de Star Wars ou de Stargate : SG-1 et accueillait de nombreux invités, dont deux stars de la série Battlestar Galactica. La culture du jeu de rôle, à l’ancienne ou grandeur nature, et la culture geek en général y avaient aussi leur sanctuaire, prouvant par la même occasion toute leur vitalité à une époque où le divertissement électronique et les rapports humains dématérialisés semblent gagner chaque jour plus de terrain.
En somme, le Kultiverse méritait bien son nom de « salon des univers cultes », et l’ensemble du milieu, amateur comme professionnel, commercial comme associatif, ne s’y est pas trompé. Les plus impatients se retrouveront sans nul doute à la Chibi Japan Expo, qui se tiendra du 30 octobre au 1er novembre à l’espace Paris-Est Montreuil.
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