Netflix veut tout votre temps libre : une fois que vous avez fini une série, le service de VOD américain aimerait que vous restiez connecté à lui pour jouer. Après avoir lancé des jeux mobiles liés à ses franchises (Stranger Things) et intégré sa gamme de jeux dans son application, voilà que Netflix veut développer au moins un « tout nouveau jeu PC AAA ». Où AAA signifie ici un titre haut de gamme à ranger dans la même catégorie qu’un Doom, The Witcher ou Fifa.
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L’information n’est pas née d’une confession, mais d’un signal faible classique : les offres d’emploi. C’est sur sa page dédiée – Netflix Jobs – que le géant américain affiche être à la recherche d’un Game Director pour son studio de développement de jeux. Et les détails de l’annonce sont sans équivoque : Netflix y parle ouvertement d’un jeu AAA pour PC, et que la personne recherchée sera le « directeur de la création de la première génération de jeux développés en interne par Netflix ». Le poste est à saisir dans les studios de l’entreprise à Los Angeles et sera sous la houlette de Chacko Sonny, l’ancien producteur exécutif d’Overwatch, le jeu de tir multijoueurs de Blizzard.
La question qui se pose est évidemment le genre de titre que Netflix veut développer. Une fois encore, un élément de l’annonce répond partiellement à cette question : « Une expérience avec les FPS (jeux de tir à la première personne, ndr)/ou jeux de tir à la troisième personne est requise ». Impossible de dire s’il s’agira d’un titre multijoueur de tir, d’un jeu d’aventure façon Tomb Raider, mais on sent la patte Overwatch à l’œuvre (on peut passer de l’une à l’autre vue dans ce jeu).
La volonté de montée en puissance de Netflix dans le domaine vidéoludique est tangible : l’intégration des jeux mobiles directement dans l’app cette année a fait couler beaucoup d’encre. De même que son premier rachat de studio indépendant (les créateurs du jeu indépendant Oxenfree). Ou encore la qualité de curation de ses titres adaptés aux mobiles – comme l’excellent Into The Breach. Mais aussi gros et puissant Netflix soit-il, cela ne garantit pas son succès.
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Primo, en dépit de ses gros investissements, moins d’un pourcent des abonnés au service tirent parti des jeux mobiles gratuits. Deuxio, l’exemple de Stadia montre que même un géant comme Google, avec la puissance de son infrastructure et de son compte en banque, peut se planter. Car ici l’annonce est claire : on parle bien de jeu PC. Un domaine « roi » pour les performances possibles des machines (souvent plus puissantes que les consoles de salon), mais mature du point de vue du marché (Steam, Epic, etc.), difficile du point de vue technique (hétérogénéité des PC des clients) et avec des marges moindres que sur les consoles.
Ignorant tout de la stratégie commerciale de Netflix dans ce domaine, difficile de faire un pronostic, mais l’entreprise a un avantage clé par rapport à Stadia : elle prépare une offre pour des gens qui payent déjà. Outre comprendre comment Netflix fera le lien entre son service et le monde du PC (à moins qu’il ne s’agisse de cloud gaming), l’autre question est de savoir si, à terme, ces investissements se traduiront par une meilleure rétention des clients. Voire à de nouveaux recrutements par ce biais ? La réponse n’arrivera pas demain, les temps de développement des jeux AAA étant d’au moins deux à trois ans.
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Source : Engadget
