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iPadOS 16 : Stage Manager pourrait tourner sur tous les iPad, mais ça ne sera sans doute pas le cas, et c’est tant mieux

Nos confrères de 9to5Mac ont trouvé dans le code d’iPadOS 16 un code pour activer Stage Manager sur tous les iPad. Cela peut laisser espérer qu’Apple va tenter de le porter sur toutes ses tablettes, même si ce ne serait pas forcément une bonne nouvelle.

Stage Manager, Stage Manager, Stage Manager ! La nouvelle fonction dévoilée par Apple pour iPadOS (et macOS également, ne l’oublions pas) n’en finit pas de faire parler d’elle. Et pour cause, elle est riche de promesses nouvelles ! Elle propose une interface qui pourrait enfin fluidifier le multitâche sur iPad. Mieux, elle offre, en principe, une expérience proche de ce que les utilisateurs connaissent sur Mac et PC, avec des fenêtres flottantes et redimensionnables.

La preuve que Stage Manager a tourné sur tous les iPad

Toutefois, cette petite révolution ergonomique et fonctionnelle est réservée aux iPad équipés d’un puce M1, comme nous avons eu l’occasion de le dire à la suite de nos briefings à l’Apple Park, ou après les précisions apportées par Craig Federighi.

Une restriction qui génère beaucoup de frustration chez les propriétaires d’iPad « non compatibles », et la liste est longue, puisque seuls les iPad Air et Pro les plus récents sont aptes à faire tourner Stage Manager.

Néanmoins, nos confrères de 9to5Mac ont réussi, en explorant le code de la première bêta développeur d’iPadOS 16, à trouver un mode qui permet d’activer Stage Manager sur ce qu’Apple appelle les « legacy devices », autrement dit sur tous les iPad, même s’ils n’ont pas une puce M1.

Cette découverte va dans le sens d’une déclaration de Craig Federighi, dans Forbes, « nous avons commencé notre prototypage en intégrant ces systèmes, et très tôt il a été évident que nous ne pourrions pas fournir l’expérience que nous voulions concevoir sur ces appareils. »

Apple a donc bel et bien essayé de porter Stage Manager sur tous ces appareils, mais n’a pas réussi à atteindre « ce seuil de fluidité et de réactivité inviolable sur iPad » dont les équipes du géant de Cupertino se portent garantes depuis le tout premier modèle en 2010.

La limite infranchissable du seul de qualité

« Evidemment, nous adorerions apporter toutes les nouvelles expériences à tous les appareils, mais, par ailleurs, nous ne voulons pas limiter l’étendue d’une nouvelle expérience et ne pas créer la meilleure fondation pour le futur dans cette expérience. », expliquait Craig Federighi, avant de préciser : « Et nous ne pouvions y arriver qu’en partant du M1 ».

Comme le précise 9to5Mac, le fait que le code trouvé soit encore présent dans la première bêta développeur peut laisser espérer qu’Apple continue d’essayer de trouver des solutions pour étendre le support de Stage Manager à d’autres iPad.

On peut l’envisager sur certains modèles puissants et récents. Néanmoins, il faudrait que les équipes de Craig Federighi trouvent non pas une, mais de multiples solutions pour contourner les contraintes techniques que le patron du logiciel chez Apple a eu l’occasion de détailler.

En effet, Stage Manager repose à l’heure actuelle sur trois gros piliers. Tout d’abord, 8 Go de RAM performante. Ensuite, un stockage rapide et d’une taille minimale de 128 Go, pour le swap de mémoire virtuelle. Enfin, un GPU solide pour assurer la fluidité de l’affichage sur l’écran principal et externe. Sans parler même du besoin d’un connecteur capable de gérer un affichage externe.

L'iPad Air, de cinquième génération, et ses multiples finitions.
Apple

Trop de variété, trop de configurations…

Il suffit dès lors de se pencher rapidement sur les fiches techniques des différents iPad « historiques » pour se rendre compte de la complexité de la tâche. Rapidement, une constatation s’impose. Malgré ses efforts, Apple fera toujours face à une situation matérielle trop fragmentée, née aussi bien des progrès générationnels des iPad que de sa propre volonté de construire une gamme en utilisant des puces plus ou moins anciennes, accompagnées de plus ou moins de RAM, ou d’un stockage plus ou moins important.

Ainsi, sans aller chercher très loin, si on prend le cas du tout dernier iPad d’entrée de gamme, de neuvième génération, on relève plusieurs points problématiques d’emblée.

L’A13 Bionic et ses quatre cœurs GPU risque d’être à la peine. D’autant plus qu’il ne s’accompagne dans cet iPad que de 3 Go de mémoire. Pour couronner le tout, si cette tablette peut comporter jusqu’à 256 Go de stockage, le modèle d’appel n’en compte que 64 Go.

Comment expliquer alors aux utilisateurs l’espèce de dentelle complexe que serait une compatibilité arrachée de haute lutte en optimisant le code et en trouvant des astuces plus ou moins performantes ?

N’est-ce pas un risque d’aboutir à une insatisfaction encore plus grande ? À une frustration bien plus dangereuse en matière d’image, qui naîtrait non pas de ne pas avoir accès à une nouveauté, mais d’avoir une expérience décevante ?

Dès lors, difficile de jeter la pierre à Apple. Difficile également d’espérer voir Stage Manager sur des iPad plus anciens, il va falloir désormais se tourner vers le futur, et voir si cette nouvelle interface change la vie autant qu’Apple le laisse entendre.

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Source : 9to5Mac


Pierre FONTAINE