A la fin du mois de février dernier, Intel annonçait qu’il allait mettre son savoir-faire et ses usines au service d’une autre société, Altera, pour fondre des puces. Une première historique du fait que cette annonce s’inscrivait dans une stratégie conçue pour durer. Mais c’était également un signal fort envoyé aux géants, comme TSMC, qui produisent des puces pour de nombreux acteurs, comme Apple.
Nouveau partenariat entre Apple et Intel ?
Et justement, selon Reuters, le prochain PDG d’Intel, qui succédera à Paul Otellini, qui a annoncé son départ surprise à la retraite en novembre dernier, pourrait développer cette activité. Mieux, Reuters laisse entendre que là où Paul Otellini a su faire adopter des puces Intel à Apple, son successeur pourrait faire en sorte que sa société fabrique les puces de la société de Cupertino.
Alors que des rumeurs laissent entendre de loin en loin qu’Apple pourrait à moyen ou long terme abandonner les puces Intel pour ses ordinateurs, c’est d’une certaine manière l’inverse qui pourrait se produire.
Chacun son intérêt
Cela pourrait avoir un intérêt pour les deux parties de l’équation. Intel renforcerait ainsi sa présence sur le marché des puces mobiles en termes de volume. Apple, quant à lui, se dégagerait de l’influence de ses fournisseurs actuels, Samsung en tête. Il pourrait également bénéficier des technologies de fabrication mises au point par Intel qui est parmi les premiers à atteindre des tailles de gravure si petites. Le géant de Santa Clara devrait passer au 14 nm cette année.
Alex Gaune, un analyste de JMP, cité par Reuters, souligne le potentiel d’un tel accord : « C’est potentiellement énorme. […] Le nouveau PDG aura une chance très importante de passer à la vitesse supérieure. Ces discussions qui feraient d’Apple un client des usines d’Intel vont être très complexes et très ardues. »
Deux scénarios, complexes?
Complexes, parce qu’Apple a des exigences, mais également parce qu’Apple utilise pour l’instant des puces ARM, concurrentes directes des puces x86 d’Intel. Dès lors, deux scénarios apparaissent dans le cadre d’un éventuel accord. Le premier, Intel devient le fondeur d’Apple pour ses puces Apple Ax. Si la société de Paul Otellini n’utilise pas cette architecture, elle possède une licence pour le faire. Cette solution pourrait donc être possible.
Mais certains experts pensent même, et c’est le second scénario, qu’Apple pourrait sauter le pas vers des puces Intel dans ses smartphones et tablettes. Une bascule qui pourrait générer jusqu’à 4,2 milliards de dollars supplémentaires pour Intel d’ici 2015, à en croire Reuters. Pour autant, si ce scénario à des avantages certains pour Intel, il paraît plus compliqué et donc irréaliste dans les circonstances actuelles. Il faudrait, en effet, que l’offre financière et technologique soit très alléchante pour Apple, qui, depuis le rachat de PA Semi en 2008 travaille à l’optimisation de ces puces ARM, dont on a vu les derniers exemples avec l’Apple A6 (dans l’iPhone 5) et A6x (dans l’iPad 4).
Lors du lancement de la première « nouvelle génération » de processeur mobile d’Intel, Paul Otellini avait indiqué que son objectif était désormais de réussir à séduire des acteurs comme Apple… Les grandes manœuvres pourraient donc commencer au plus tard en mai prochain quand le nouveau PDG d’Intel sera nommé.
Source :
Reuters
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