Intel a annoncé la semaine dernière une transformation majeure de son business model. S’il est toujours enclin à sous-traiter une partie de la production de ses puces chez TSMC, le géant des processeurs, sous l’impulsion de son nouveau patron Pat Gelsinger, va aussi devenir concurrent du taïwanais.
Comment ? En ouvrant ses usines. Plus précisément en lançant une nouvelle entité appelée Intel Foundry Services, qui prendra désormais les commandes de toute l’industrie.
A la pointe de certain procédés – empilement 3D d’éléments (EMIB, Foveros, etc.), conception SuperFin – Intel est aussi en retard dans le domaine de la finesse de gravure. Qu’à cela ne tienne ! Le géant des semi-conducteurs devrait entamer la construction de quatre nouvelles usines (les « fabs ») cette année.
Deux sites américains sont déjà validés pour la bagatelle de 20 milliards de dollars, et Intel part à la chasse aux subventions pour les deux autres sites, dont un en Europe.
L’investissement colossal d’Intel – au moins 20 milliards, peut-être le double si les deux autres sites sont validés dans l’année – s’inscrit dans un contexte complexe.
Tout d’abord une course technologique ahurissante avec TSMC, qui vient d’annonce son plan à 100 milliards sur trois ans. Ensuite, une course contre la montre, pour réduire au plus vite la pénurie de puces que connaît le monde à la suite de la pandémie de Covid-19. Contre la Chine, enfin, avec la volonté claire des américains – et d’Intel – de se poser en contre-pouvoir occidental dans un marché où l’Asie représente 80% des volumes de production, contre seulement 15% pour les Etats-Unis.
Et l’Europe dans tout ça ? Cinq tout petits pourcents, avec un horizon qui imposerait 150 milliards de dollars d’investissement sur trois ans pour rattraper le retard…
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