Le doute n’est plus permis : le prix des forfaits triple play va augmenter. Quand le gouvernement a commencé à évoquer la fin de la TVA à taux réduit sur les abonnements couplant Internet, télévision et téléphonie, les fournisseurs ont tout de suite insisté sur l’impopularité d’une telle mesure : le consommateur serait perdant, puisque les opérateurs n’auraient pas d’autre choix que de répercuter la hausse sur leurs tarifs.
Ce n’étaient pas que des tentatives d’intimidation. Maintenant que Christine Lagarde a confirmé que le passage des forfaits au taux unique de 19,6 % figurerait dans le projet de budget 2011, les fournisseurs d’accès dévoilent l’un après l’autre leur jeu.
Free a été le premier à clarifier sa politique tarifaire. Avec son habituel sens de la formule, Xavier Niel, le fondateur de la société, a parlé d’une taxe « Baroin-Sarkozy » de 3 euros qui viendra s’ajouter au montant initial de 29,99 euros et figurera sur une ligne à part de la facture.
C’est le seul fournisseur à avoir déjà évalué les répercussions financières de cette modification de la TVA pour le consommateur final. Ses concurrents ne s’y risquent pas encore.
Orange estime pour sa part que cette hausse devrait lui coûter 230 millions d’euros. Dans une interview accordée au Figaro, Stéphane Richard, directeur général de France Télécom, a déclaré qu’il ne pourrait pas faire un cadeau de cette importance à ses clients. Autrement dit, ce coût sera répercuté sur le prix des abonnements.
Les FAI dénoncent une fiscalité de plus en plus lourde
Bouygues Telecom compte faire de même. « Historiquement, la TVA est destinée à être supportée par le consommateur. De fait, la décision du gouvernement va avoir des répercussions sur nos prix de vente », déclare un porte-parole de l’opérateur.
Chez Numericable aussi, l’augmentation des tarifs du triple play sera à l’ordre du jour. Aucun fournisseur ne semble vouloir se démarquer en prenant à sa charge cette hausse de la TVA. Pourtant, dans ce contexte, ce serait un bon argument pour attirer de nouveaux clients.
Mais tous avancent que les charges auxquelles ils doivent faire face ne le leur permettent pas. Ces dernières années, le poids de la fiscalité s’est accru avec la création du Compte de soutien à l’industrie des programmes audiovisuels (Cosip), la taxe censée compenser la fin de la publicité à France Télévisions, le prélèvement pour copie privée sur les décodeurs…
Toujours dans l’interview accordée au Figaro, Stéphane Richard ajoute à cette liste la réforme de la taxe professionnelle : censée alléger la pression sur les entreprises, elle va en réalité se traduire pour le secteur des télécoms par une augmentation de la fiscalité. En parallèle, les opérateurs doivent procéder à des investissements croissants dans la fibre optique, afin de ne pas se retrouver à la tête d’un réseau dépassé dans quelques années.
Dommage pour le consommateur, qui doit lui aussi faire face à une augmentation croissante de ses charges. Car cette inflation touchera non seulement les forfaits fixes mais aussi ceux des mobiles qui comprennent la télévision. La note risque d’être salée.
Remarque : dans ce tour d’horizon des opérateurs, seul SFR n’a pas été en mesure de nous signifier ses intentions avant le bouclage.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.