Google a décidé de jouer aux enchères en Europe. Obligé de proposer une page de choix de moteur de recherche sur les appareils vendus sur le vieux continent à partir de 2020, Google a trouvé un moyen de se « rembourser » de la mise à disposition « gratuite » d’Android : un système d’enchères. Dans chaque pays des 27, les trois moteurs de recherche qui proposeront la plus grosse somme par activation feront partie des quatre moteurs qui seront proposés lors du premier démarrage de l’appareil (trois challengers et Google donc). Selon les règles édictées par l’américain, il faudra « atteindre un seuil minimal » et faire partie des trois mieux-disants, jugeant que le système des enchères était la méthode la plus « juste et objective […] pour déterminer les fournisseurs inclus dans la page de choix du moteur de recherche ».
L’équation semble juste pour Google : ce qu’il pourrait éventuellement perdre en données d’un côté, il le récupère en espèces sonnantes et trébuchantes. Une appréciation que ne partage pas Mr Eric Leandri de Qwant qui a confié à Bloomberg que cette méthode était pour lui de « l’abus de position dominante ».
Google fait semblant d’imposer sa loi
Commençons par rappeler un fait : Google n’a pas le choix et doit intégrer une page de sélection de moteurs de recherche. La stratégie de Google est d’ici de dire que les trois moteurs de recherche qui auront atteint le plus enchérit tout en ayant atteint le minimum requis par installation remporteront la compétition pour chaque pays. Le hic tient dans la mention « minimum requis » : que pourrait faire Google si les différents acteurs de la recherche décidaient de ne pas enchérir, ou au moins à minima ?
Pire (et illégal, mais quand même plausible) : et si les acteurs que sont Yahoo, Microsoft, Qwant, etc. décidaient de s’entendre pour ne pas enchérir du tout mais plutôt d’investir dans des campagnes de communication pour expliquer comment changer de moteur à postériori (donc zéro commission pour Google) ?
Car quoi qu’en dire Google, en 2020 les utilisateurs européens d’Android devront avoir le choix de leur moteur de recherche – et de leur navigateur, rappelons-le. Et quand bien même le « minimum requis » ne serait pas atteint, le géant de Mountain View se doit de se soumettre sous peine de se mettre hors la loi. Car contrairement aux apparences, ce n’est pas Google qui décide, mais bien Bruxelles.
Sources : Blog Google, Bloomberg & The Verge
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