Microsoft a enlevé les gants. Dans un billet publié sur le blog de l’entreprise, Rima Alaily, la directrice juridique adjoint de l’entreprise, accuse Google de mener une campagne de désinformation en sous main (« astroturfing ») pour détourner l’attention des régulateurs européens et américains des casseroles du moteur de recherche.
La température monte d’un cran
Elle affirme ainsi que Google finance des groupes de lobbying, recrute des fournisseurs de cloud européens pour véhiculer ses messages, et même incite certains acteurs à refuser des compromis avec Microsoft en échange d’avantages financiers.
« Google a déployé des efforts considérables pour dissimuler son implication, son financement et son contrôle, notamment en recrutant quelques fournisseurs de cloud européens pour servir de façade publique à la nouvelle organisation », selon la dirigeante. Microsoft donne l’exemple du CISPE, un groupement de fournisseurs de cloud européens, qui aurait subi des pressions de Google pour poursuivre une procédure en justice contre Microsoft en échange de 500 millions de dollars en cash et en crédits.
Le CISPE a décliné et s’est entendu à l’amiable avec Microsoft pour résoudre le conflit qui opposait les deux organisations depuis des années. Les fournisseurs reprochaient à Microsoft d’abus de position dominante, en empêchant par tous les moyens les clients Azure de passer à la concurrence.
Fin septembre, Google portait plainte devant la Commission européenne pour les pratiques anti-concurrentielles d’Azure.
Lire Nuages noirs dans le cloud européen : Google porte plainte contre Microsoft
Dans cette plainte qui concerne les pratiques de licences de Microsoft, Google déclare agir dans l’intérêt de ses clients européens. En substance, le moteur de recherche affirme qu’il ne devrait pas payer Microsoft pour utiliser Windows Server dans ses services cloud si les clients possèdent déjà ce logiciel pour un usage sur leurs propres serveurs.
Ce à quoi Rima Alaily rétorque : « Nous ne sommes pas d’accord. Lorsqu’un service de streaming, comme Netflix ou Disney, inclut un film dans son catalogue, il paye pour ce droit. Il n’obtient pas de crédit ou de réduction si un abonné possède déjà le DVD du même film. Les logiciels et le cloud ne sont pas différents.»
Par ailleurs, Google aurait embauché une agence de lobbying en Europe pour gérer une organisation composé de petits fournisseurs de cloud. Approché, un d’entre eux a refusé et s’est rapproché de Microsoft pour dévoiler le pot aux roses : cette fameuse organisation, Open Cloud Coalition, serait dirigée et « principalement financée par Google dans le but d’attaquer les activités de cloud computing de Microsoft dans l’Union européenne et au Royaume-Uni ».
Google financerait directement et indirectement des observateurs et des universitaires pour « attaquer Microsoft et rédiger des “études” utilisées pour nous discréditer », en Europe comme ailleurs dans le monde. La balle est désormais dans le camp de Google, qui pourrait être tenté de répondre en déballant les dossiers crapuleux sur son concurrent.
Mise à jour — Google a tenu à réagir aux accusations de Microsoft : « Nous avons fait part publiquement de nos préoccupations concernant les licences de Microsoft pour le cloud computing. Nous pensons, comme beaucoup d’autres, que les pratiques anticoncurrentielles de Microsoft enferment les clients et créent des effets négatifs en aval qui ont un impact sur la cybersécurité, l’innovation et le choix ».
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Source : Microsoft