« Il faut que cela devienne une réalité concrète dans la vie des Français », a assuré le secrétaire d’État au Numérique, Cédric O, lors d’une téléconférence de presse à l’occasion de la publication d’un rapport intitulé Identités numériques. Clés de voûte la citoyenneté numérique du Conseil national du numérique (CNnum), lundi 15 juin. Cette déclaration relance le projet Alicem, une application gouvernementale d’identification en ligne qui repose sur la reconnaissance faciale.
Alicem, disponible à la rentrée prochaine
L’an dernier, le projet de système d’identification en ligne Alicem, fonctionnant sur Android, a été temporairement mis en pause devant les craintes suscitées par cette technologie.
Selon la directrice du programme interministériel sur l’identité numérique, Valérie Peneau, l’appli devrait finalement être techniquement opérationnelle à la rentrée prochaine.
« Le projet est toujours d’une mise à disposition à partir de la rentrée, en septembre/octobre 2020, sous réserve que les audits toujours en cours concluent » à l’atteinte du niveau de sécurité attendu, a déclaré Valérie Peneau, qui assistait également à la présentation du rapport.
Le numérique indispensable à la vie citoyenne ?
La conception d’un outil d’identité en ligne est un serpent de mer français, retardé notamment par les craintes de détournement vers des systèmes de surveillance des citoyens par l’État ou d’autres acteurs.
Le rapport du CNnum fait l’historique des projets avortés, dont le projet d’identité nationale électronique sécurisée (Ines) en 2003 du ministre de l’Intérieur d’alors, Nicolas Sarkozy, et celui du consortium privé, Idenum, lancé en 2009.
Pourtant, le gouvernement actuel y croit encore et veut accélérer le mouvement.
Pendant le confinement, « on a vu la différence de résilience entre des pays qui avaient cette capacité à transformer en ligne […] une partie de leur fonctionnement, et des pays comme la France, qui s’en sont plutôt bien sortis in fine mais avec un certain nombre de difficultés dans l’ensemble des services publics », a affirmé Cédric O.
Sur « des sujets comme le vote, les services publics », disposer d’une identité numérique « accessible à tous et largement répandue aurait permis d’améliorer la vie de tous les jours et d’avoir une vie citoyenne qui aurait été plus importante », a poursuivi le secrétaire d’État.
Une loi d’orientation de l’identité numérique
Le CNnum, qui a organisé une série de consultations citoyennes, a souligné « les fortes craintes nourries par des références culturelles anxiogènes », comme le scandale Cambridge Analytica, la série dystopique Black Mirror, les affaires de fuites de données, la politique du gouvernement chinois…
« Les craintes de dérives potentielles doivent être entendues dans un débat parlementaire », a estimé l’une des deux rapporteuses du CNnum, Karine Dognin-Sauze. « Nous appuyons l’idée d’une loi d’orientation de l’identité numérique, qui doit être soumise au débat démocratique. »
Source : CNnum
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