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Ce qui va changer dans nos télés en 2012 (1/11) : la 4K

Présentés au CES de Las Vegas comme les inévitables successeurs de nos écrans plats HD actuels, les téléviseurs 4K ne sont pourtant pas près d’investir nos salons. Explications.

Alors que le Blu-ray, porte-étendard de la vidéo et du cinéma haute définition, a toutes les peines du monde à s’imposer auprès du grand public, les fabricants voudraient nous faire croire – à grands coups de démonstration des premiers prototypes dans les grands salons aux quatre coins du monde – que les téléviseurs 4K remplaceront très bientôt nos téléviseurs Full HD actuels. Tout dépend de ce qu’ils entendent par « bientôt ». Car, ces téléviseurs « très haute définition » resteront encore quelques années des produits d’appel, des vitrines technologiques destinées à étaler le savoir-faire des fabricants aux yeux du monde entier. Et ce pour deux raisons principales.

La 4K n’a d’intérêt que sur « très grand écran »

Primo, culturellement, la France n’est absolument pas prête à cela. Les chiffres montrent, en effet, que dans l’Hexagone, ce sont essentiellement des téléviseurs de petite taille que les gens achètent (de 26 à 40 pouces). Mais pour que la résolution 4K (4 096 x 2 160 pixels) ait un sens, il faut une grande surface d’affichage : 60 pouces minimum, soit 152 cm de diagonale pour un téléviseur. Et encore. L’idéal pour profiter de ce gain en pixels (quatre fois plus que le mode Full HD), c’est évidemment la vidéoprojection. C’est d’ailleurs à l’origine pour le cinéma numérique que le format 4K a été développé.

Cela permet d’envisager des écrans plus grands sans perte de définition et cela permet aussi aux spectateurs d’être plus proches de l’écran sans que la structure de pixels soit visible. Sony et JVC proposent déjà des vidéoprojecteurs home cinéma 4K avec une mise de départ de 7 000 euros (pour DLA-X70 de JVC). Cela dit, pour l’instant, ce marché reste confidentiel et se cantonne à quelques installations privées très haut de gamme.

Où sont les sources 4K natives ?

Secundo, il n’y a pas de sources 4K. Aucune. Ni sur Blu-ray ni via le satellite (bien que dans les deux cas, cela soit techniquement possible), la fibre optique, l’ADSL et encore moins la TNT. Heureusement, il y a YouTube qui héberge quelques bandes-annonces et courts métrages en 4K. Inutile de vous dire qu’il faut du débit pour les lire (plus, une carte graphique et un écran ad hoc), car ils sont extrêmement lourds. Sony et LG vont pourtant tout faire pour accélérer le développement d’un nouveau type de Blu-ray 4K dont les premiers exemplaires pourraient apparaître fin 2013. Et qui dit nouveau type de Blu-ray, dit forcément nouveaux lecteurs.

Ce qui plaide en faveur des deux fabricants, c’est qu’aujourd’hui de plus en plus de films sont tournés en 4K. Parmi eux, citons The Social Network, The Reef, Contagion, Pirates des Caraïbes 4, Fright Night, The Amazing Spiderman et le très attendu Bilbo le Hobbit : un voyage inattendu. Reste que tout cela ne pèsera pas bien lourd dans une vidéothèque (comme les Blu-ray 3D). Mais il faut bien un début à tout. Les fabricants ont donc prévu le coup et vont désormais intégrer à certains de leurs appareils, un système d’upscaling permettant de gonfler en 4K, les sources HD. C’est déjà le cas sur certains amplis Onkyo et sur les vidéoprojecteurs 4K Sony et JVC ; et ce sera le cas aussi sur les nouveaux amplis A/V Yamaha et sur le lecteur Blu-ray Sony BDP-S790.

Le home cinéma 4K impliquera donc un changement complet de votre matériel actuel (téléviseur ou vidéprojecteur + lecteur) et l’achat, bien entendu, d’un nouveau support qui sera certainement vendu à prix d’or, mais qui aura au moins le mérite de faire baisser le prix des Blu-ray classiques.

A moins que les éditeurs nous fassent le même coup qu’avec les Blu-ray 3D, en proposant toutes les versions au sein d’un même boîtier quitte à inclure plusieurs disques. Bon, la bonne nouvelle dans tout ça, c’est que la prise HDMI, dans sa forme actuelle, supporte cette résolution 4K.

Pas de 3D sans lunette sans 4K

L’autre bonne nouvelle, c’est que la 4K sera certainement la technologie qui permettra l’essor de la 3D sans lunettes. A l’heure actuelle, Toshiba propose déjà un téléviseur de 55 pouces (le 55ZL2G vendu 10 000 euros), sans convaincre plus que cela. Mais les choses devraient peu à peu s’améliorer. Il faudra toutefois être patient. Sony, par exemple, précise qu’il travaille déjà sur la 3D sans lunettes, mais que ce qui marche sur les petits écrans LCD de ses caméscopes ne fonctionne pas encore très bien sur un téléviseur de grande taille. Le fabricant ajoute qu’il planche également sur la 4K, aussi bien du côté hardware que software, mais qu’il faudra encore trois ou quatre ans pour parvenir à des résultats convaincants et à une technologie viable sur le plan commercial.

Voilà pourquoi il faudra encore attendre quelques années pour pouvoir profiter de la 4K à la maison. Pas avant 2015 visiblement…

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Eric Le Ven