S’il fallait une preuve de l’importance du dossier, ce n’est pas Bruno Le Maire, comme attendu qui a présenté le plan de sauvegarde de l’automobile, mais bien Emmanuel Macron. Le président de la République a évoqué une transformation nécessaire de cette industrie en se basant sur le « moteur électrique » et « la voiture autonome ». L’Etat s’est engagé à aider la filière à hauteur de huit milliards d’euros. Une aide conséquente destinée à préserver un secteur en grand danger.
L’objectif assumé du chef de l’état est de faire de la France, d’ici cinq ans, la première nation productrice de véhicules propres en Europe en portant le nombre de véhicules propres « made in France » à 1 million. L’objectif est ambitieux, dans la mesure où l’industrie produit actuellement 2,2 à 2,3 millions de véhicules toutes motorisations confondues.
Un plan d’aide historique
Emmanuel Macron a évoqué un « plan historique face à une situation historique » en trois axes :
- Soutien de la demande.
- Aide à la production et à l’innovation.
- Relocalisation de la production en France.
C’est le premier des trois volets qui est aujourd’hui le plus lisible. En effet, il s’agit d’inciter les français à acheter, dès maintenant, des véhicules propres. Cela passe par un renforcement du bonus écologique. La mesure de soutien est portée à 7000 euros pour les particuliers, 5 000 euros pour les entreprises et même 2 000 euros pour les voitures hybrides rechargeables (PHEV) qui étaient exclus de l’aide.
Cette aide est accompagnée par un autre coup de pouce concernant la prime à la conversion. Il s’agit d’une mesure de relance qui devrait permettre de faciliter l’achat. Le président de la République a assuré que les 3/4 des français y seraient éligibles. Dès lors, pour un remplacement d’un véhicule ancien, il devraient obtenir une aide de 3 000 à 5 000 euros (le plus haut montant étant réservé aux véhicules électriques). Ce coup de pouce est réservé aux 200 000 premiers véhicules vendus à partir du 1er juin.
100 000 bornes électriques en 2021 : objectif confirmé
Dans cet objectif de soutien de la demande et d’investissement pour la voiture électrique, le chef de l’état à confirmé l’objectif de 100 000 bornes en 2021 annoncé en début de semaine par le secrétaire d’état aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari.
Concernant l’aide à la production et à l’innovation, le plan de relance prévoit une série d’aides ainsi que la création d’un fond d’investissement de 600 millions d’euros dont l’objectif est d’aider directement les sous-traitants de l’industrie automobile durement fragilisés par la crise sanitaire. Il est également question de soutenir la recherche et l’innovation concernant les véhicules autonomes avec une aide de 150 millions d’euros.
Des voitures électriques “made in France”
Enfin, l’exécutif tient absolument à ce que ces mesures de soutien permettent un grand mouvement de réindustrialisation et de relocalisation de la filière automobile en France. C’est ainsi qu’en contrepartie des aides annoncées, PSA s’est par exemple engagé à produire la Peugeot e-3008 en France ou que Renault a consenti à rapatrier en Hexagone le développement du prochain moteur électrique de 100 kW. La marque au losange s’est également engagée à tripler la production de véhicules électriques en France d’ici 2022 et à rejoindre l’alliance pour un projet de batterie européenne, un projet franco allemand auquel seuls Total et PSA participaient jusqu’alors.
Comme attendu, le projet de relance du secteur automobile est plutôt ambitieux mais il pourrait bien se heurter à des réalités économiques aussi concrètes que le prix toujours élevé des voitures propres, la hausse du coût de la recharge et le manque de bornes sur l’ensemble du territoire.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.