Son diplôme de l’European Business School ne prédisposait pas Alain Bem, 53 ans, à devenir DSI. Embauché en 1972 à sa sortie de l’école pour intégrer le service marketing de la Compagnie internationale de travail temporaire, il
se voit rapidement chargé d’organiser son informatisation. Nommé dans la foulée à la tête du service informatique, il quitte la société en 1978 pour rejoindre Letton Business System avant de devenir, deux ans plus tard, DSI des magasins Tati.
Fonction qu’il occupe de 1980 à 1994.Décidé à créer son entreprise de conseil, AVCI, il participe, dès 1997, au lancement de l’enseigne de vêtements pour enfants Tout compte fait, en tant que directeur informatique et organisation. Aujourd’hui, la chaîne compte plus que
jamais sur la technologie pour optimiser sa gestion commerciale. Avec un budget annuel informatique moyen de quelque 2,3 millions d’euros, incluant salaires, exploitation et investissements.01 Informatique : Afin d’améliorer ses résultats, Tout compte fait vise à réduire à zéro le nombre d’invendus. Comment la DSI participe-t-elle à cette stratégie ?Alain Bem : En observant nos concurrents, nous nous apercevons que nous avons presque tous les mêmes produits en boutique. Nous utilisons presque tous les mêmes solutions informatiques. C’est donc la connaissance
que celles-ci nous permettront d’avoir de chacun de nos points de vente qui fera la différence.Justement, la gestion des stocks est cruciale dans votre métier…Un produit ne doit pas séjourner plus de deux mois et demi dans notre entrepôt central de La Courneuve, près de Paris. A titre indicatif, nos collections doivent tourner toutes les trois à quatre semaines. Grâce à l’informatique,
nous avons bâti un plan de mise en place des produits. Et nous réalisons à notre siège des vitrines types, qui, une fois photographiées, sont envoyées simultanément à nos magasins. Ceux-ci n’ont alors plus qu’à s’appuyer sur la photo pour mettre en
scène leur vitrine. Auparavant, cela supposait que quelqu’un effectue la tournée des points de vente. D’où un gain de temps et d’argent ! Tout cet effort impulsé en 2003 nous a poussés à accentuer exceptionnellement nos investissements
informatiques.En quoi consistent ces investissements ?Nous avons signé, l’an passé, un contrat à hauteur de 1,3 million d’euros ?” augmentant d’autant notre budget habituel ?” avec l’éditeur VCS Timeless, spécialisé dans la gestion de marchandise. Nous
recherchions une solution intégrée, qui soit à la fois un outil de gestion commerciale et une solution d’encaissement en magasin.Qu’attendez-vous de cette solution informatique installée en fin 2003 ?Notre souhaitions relier en temps réel le siège social et les points de vente. Jusqu’à présent, seul existait un réseau de caisses enregistreuses, qui basculaient leurs données une fois par jour via la ligne téléphonique. C’était
insuffisant pour être compétitif dans notre domaine du textile, où les consommateurs procèdent, pour l’essentiel, à des achats d’impulsion. Si le produit ne se trouve pas en boutique, ils reviennent rarement pour l’acheter.Quelles sont, désormais, les nouvelles fonctionnalités disponibles dans votre système d’information ?Nous avons équipé nos magasins de caisses IBM à écran tactile entre les mois d’octobre et décembre derniers. Et les membres du personnel des boutiques ont reçu une formation de deux jours pour maîtriser l’outil. Celui-ci transmet en
temps réel au siège du groupe une multitude de données : le chiffre d’affaires réalisé, la liste des produits vendus, et la fréquentation de chacun de nos points de vente grâce à des cellules placées sur les portes d’entrée.Quel rôle joue la direction informatique et organisation que vous animez dans ces évolutions ?Ce service, qui comporte six collaborateurs, assure la maintenance des procédures administratives internes. Grâce à l’informatique, nous veillons à l’évaluation des stocks, au suivi des inventaires, ainsi qu’à la gestion et à la
transmission des documents à destination de notre centaine de points de vente.
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