Officiellement absent du marché français, le chinois Xiaomi poursuit sa route. En parallèle de sa très belle offre de smartphones d’entrée de gamme, le fabricant cherche toujours à titiller LG, Sony, Samsung ou HTC sur le secteur du haut de gamme. Comme les trois derniers, il équipe son nouveau modèle du puissant processeur Snapdragon 835, cadencé à 2,45 GHz et épaulé par 6 Go de mémoire vive. L’appareil est également équipé d’un double capteur photo, avec deux focales différentes. Le Xiaomi Mi6 est disponible chez les importateurs à partir de 370 euros, notamment chez Chinadroid qui nous l’a prêté pour ce test.
Un design sans rupture
Contrairement au nouveau champion chinois Oppo, Xiaomi n’emploie pas ses équipes de design à reproduire ce que fait Apple. Au contraire, ses inspirations proviennent directement du monde d’Android. En regardant le Xiaomi Mi6, on fait face à un savant mélange de ce que ses rivaux font de mieux. Avec un bouton physique totalement figé et un écran de 5,15 pouces, la façade se confond volontiers avec celle d’un Huawei P10, dont on retrouve aussi une filiation au niveau du double capteur.
Cet élément mis à part, le dos reprend les lignes de celles de son prédécesseur le Mi5, avec une incurvation très proche de celle du Samsung Galaxy S8. La ressemblance est d’autant plus marquée que l’arrière est en verre, comme chez le sud-coréen. Fait notable, Xiaomi parvient à produire un smartphone encore plus glissant que le S8. Il faudra donc en prendre soin, d’autant plus que le matériau s’avère plutôt fragile – quelques rayures sont apparues dès les premiers jours d’utilisation.
L’IPS n’est pas mort
Avec un poids de 168 grammes, le Xiaomi Mi6 n’est pas le plus léger des smartphones compte tenu de son format réduit. Il reste assez fin, avec une épaisseur de 7,5 mm. Malgré sa tendance à nous filer entre les doigts, le smartphone est très agréable à prendre en main. Concernant le design, on peut faire deux constat. En voyant le verre à moitié vide, on regrette que Xiaomi ne nous offre pas un écran sans bord, comme il a su le faire avec l’audacieux Mi MIX. En voyant le verre à moitié plein, on appréciera un design très bien inspiré. L’effet « waouh » du S8 à moins de 500 euros? Ce sera – on l’espère – pour l’an prochain.
Chez Xiaomi, on se passe également de l’Amoled. Sur le papier, l’écran du Mi6 ne fait pas rêver : une « simple » dalle de 5,15 pouces IPS Full HD (428 ppp). Mais comme Apple et Huawei ont su nous le rappeler, l’Amoled n’a pas le monopole de la qualité. En laboratoire, nous avons mesuré un taux de contraste de 1827:1 et une luminosité de 585 cd/m². Pour faire simple, ces deux valeurs font de la qualité d’affichage du Xiaomi Mi6 l’une des références des smartphones avec écran IPS.
Xiaomi s’endort sur sa surcouche
Sans rupture au niveau du design, on aurait pu attendre de Xiaomi une rupture logicielle, comme a su le faire Samsung. Là encore, il n’en est rien. On retrouve l’habituelle surcouche MIUI, cette fois basée sur Android Nougat. Le fabricant garde ses mauvaises habitudes en nous installant une flopée d’applications totalement inutiles, qu’il faudra aller cacher sur des écrans secondaires – en l’absence de tiroir d’applications. Pour le reste, les fonctions proposées sont basiques, à l’instar du « Second Espace » qui permet de créer une session invité.
On aurait adoré que Xiaomi aille plus loin dans l’usage du bouton principal, par exemple en y intégrant une fonction retour, comme l’ont fait Huawei avec son P10 ou Motorola avec son G5. Avec une diagonale d’écran limitée, il aurait aussi été judicieux de nous permettre d’afficher davantage d’icônes sur l’écran d’accueil. Le design de la surcouche de Xiaomi n’est pas des plus inspirés, mais reste dans l’esprit Google. La partie logicielle n’est donc pas désagréable à utiliser. Elle est juste très ennuyeuse.
Une puissance de feu impressionnante
Le manque d’originalité de l’interface logicielle du Mi6 est compensé par une réactivité exceptionnelle. Comme nous l’évoquions plus haut, le smartphone compte parmi les premiers à embarquer le Snapdragon 835 de Qualcomm. La puce cadencée à 2,45 GHz est bien aidée par une confortable mémoire vive de 6 Go. La configuration dépasse donc celles des Galaxy S8, LG G6 ou HTC U11. Elle est d’autant plus démesurée qu’elle s’associe à une définition d’écran « limitée » à du Full HD.
Dans ces conditions, les applications s’ouvrent avec une rapidité aussi exemplaire que sur le dernier appareil de chez Samsung. D’après nos benchmarks, les performances du Mi6 sont légèrement en retrait par rapport à celles d’un iPhone 7, d’un HTC U11 ou d’un OnePlus 3T. En jeu, ce n’est pas l’impression que nous avons eue. En améliorant la qualité graphique à son maximum, les jeux comme Riptide GP : Renegade ou Real Racing 3 n’ont pas souffert du moindre ralentissement.
Au contraire, la fluidité des animations frôlait la perfection. Si la puissance du Mi6 n’est pas supérieure à celle du S8 ou de l’iPhone 7, elle n’est certainement pas inférieure. Le Xiaomi bénéficie en outre d’un capteur d’empreintes digitales tout aussi fougueux, qui a le mérite d’être placé en-dessous de l’écran.
Entre les Exynos 8895, Snapdragon 821, Snapdragon 835 et Kirin 960, il est tout aussi intéressant de comparer l’autonomie de ces nouveaux appareils. Là encore, le Xiaomi Mi6 sort du lot, tout en restant un cran derrière le Galaxy S8. Lors de notre mesure d’autonomie polyvalente – qui mixe différents usages, il a tenu 11h34, contre 12h16 pour le S8. C’est mieux que les 11h09 du LG G6… et bien mieux que les 7h48 et 7h46 des iPhone 7 et HTC U11. Si ces derniers devront être chargés dès le retour à la maison, le Mi6 pourra, lui, survivre à une très grosse journée et à une très longue soirée.
Un « vrai » mode portrait
Poursuivant sur la lancée du Mi5s Plus, Xiaomi nous ressert un appareil équipé d’un double capteur photo – de 12 MPix, cette fois avec deux focales différentes. Le but est de proposer un zoom optique X2 sans perte de qualité et de venir rivaliser avec le mode portrait de l’iPhone 7 Plus. Une ambition encore inédite dans l’univers d’Android.
Concernant le zoom optique, la qualité est effectivement au rendez-vous. En plein jour, il ne souffre pas vraiment de la comparaison avec celui de l’iPhone 7 Plus. L’image est légèrement moins lumineuse et contrastée que chez Apple, avec des tonalités plus jaunes. Mais les détails et le piqué sont bien là, comme vous pouvez le voir sur le comparatif ci-dessous (disponible en haute définition).
Nous avons également confronté les deux concurrents sur leur mode portrait. Comme sur l’iPhone, la focale du second capteur permet au Mi6 de ne pas faire subir de déformation à nos visages. L’iPhone 7 Plus remporte d’abord la bataille du piqué et des détails (voir l’image en haute définition), avec un grain de peau moins lissé et des poils de barbe plus nets. Sur l’effet bokeh, la conclusion est moins évidente.
Chez Apple, le flou artistique est bien plus tendre avec les contours des visages, mais bien plus prononcé au niveau du second plan. Chez Xiaomi, la transition est beaucoup plus nette, mais reste bien gérée. Notons que l’iPhone 7 Plus floute aussi la partie basse du visage, quand le Mi6 se limite à l’arrière-plan. A nos yeux, les transitions trop fermes de Xiaomi empêchent son appareil de tenir tête à l’Américain. Mais sa performance est d’autant plus honorable que le fabricant n’a pas profité d’une version bêta à échelle mondiale pour peaufiner le traitement d’image.
Perfectible en basses lumières
Cette comparaison nous permet au passage de constater que le Xiaomi Mi6 livre de très beaux résultats en plein jour. On regrettera cependant des couleurs un peu chaudes et un niveau de contraste légèrement en retrait par rapport à celui du Mi5s. En vidéo, le smartphone livre des séquences fluides et bien détaillées. Leur principal défaut est une légère déformation des verticales.
Après avoir comparé le Mi6 au meilleur du portrait, nous avons voulu le confronter à ce qui se fait de mieux en basses lumières, à savoir le Samsung Galaxy S8. Durant un concert, nous n’avons pu que constater la domination du sud-coréen, dont les larges pixels et la stabilisation exceptionnelle distancent la concurrence (voir l’image en haute définition). Dans l’absolu, le Xiaomi est loin d’être ridicule. L’exposition est bonne, mais on perd de façon logique en détails et en netteté. L’offre photo du Xiaomi Mi6 est riche, mais l’appareil n’atteint pas encore le niveau des leaders – Galaxy S8, LG G6 – dans des conditions difficiles.
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