Dévoilée en avril dernier, coïncidant avec la sortie des nouveaux processeurs Intel pour PC portables, la série Dell G (pour Gaming) vient remplacer les Inspiron Gaming, les machines destinées aux casuals gamers. Avec pas mal de puissance sous le capot et un design à mi-chemin entre les standards grand public et les classiques du monde du jeu, cette nouvelle série de PC portables est proposée en deux formats dans nos contrées : le G3, modèle 17,3 pouces, et le G5, son pendant 15,6 pouces. Un duo proposé à partir de 950 euros environ sur le site de la marque texane. Le modèle testé ici correspond au Dell G5 15 CN55802, commercialisé un peu moins de 1200 euros. Une bonne affaire ?
A première vue, le Dell G5 15 pourrait presque passer pour un PC portable 15,6 pouces classique, plutôt polyvalent. Mais le diable se cache dans les détails. Ou, plutôt, dans le cas présent, les touches gaming. On peut – par exemple – citer le petit cadre rouge discret, disposé autour du touchpad ou le logo de la marque qui frappe le dos de l’écran, reprenant la même couleur. Ou encore les bouches d’aération positionnées à l’arrière, voyantes et placées ainsi pour éviter que les calories générées par de longues séances de jeu ne soient expulsées sur les mains de l’utilisateur.
Pas de parties métalliques ici : un alliage de magnésium et des parties plastiques constituent l’ensemble du boîtier. Une chance, ce dernier est robuste, rigide et bien assemblé. Bref, il inspire confiance et devrait assez bien résister dans le temps. Passé sur la balance et à la toise, le G5 accuse un poids de 2,78 kg et ses dimensions sont classiques pour une machine de ce format : 38,9 x 2,8 x 27,47 cm. Sa note de portabilité n’en demeure pas moins très bonne, surtout que le poids de l’alimentation (700 grammes) n’est pas si élevé par rapport à celui d’autres PC de jeu. En clair, partir en Lan Party ou sur son lieu de vacances avec ce Dell s’envisage tout à fait.
Connectique complète mais mal répartie
Compte-tenu des dimensions de la machine, Dell a pu se faire plaisir sur le panel de connecteurs proposés. Quatre prises USB, dont une Type-C compatible Thunderbolt 3, sont présentes. A cela s’ajoutent une sortie vidéo HDMI, un lecteur de carte SD, l’entrée micro combinée à la sortie stéréo et, pour finir, une prise réseau filaire. Celle-ci est, tout comme le module Wi-Fi, adossée au contrôleur Killer et est donc épaulée par un logiciel dédié. Il permet, par exemple, de limiter la bande passante de Windows Update alors que vous êtes en pleine partie en ligne ou de surveiller les flux de données entrants et sortants en temps réel.
Or tout ce beau panel de connecteurs n’est pas idéalement réparti. Depuis quelques mois, nous sommes de plus en plus attentifs à ce détail ergonomique sur les machines de jeu car, à force de les éprouver, nous avons développé une aversion pour certains choix. Comme, par exemple, de positionner l’orifice accueillant l’adaptateur secteur ou une sortie vidéo sur le côté droit d’une machine. Voire un trop grand nombre de prises USB. En effet, c’est de ce côté-ci que nous plaçons notre souris externe et donc rien n’est plus agaçant que de taper ou d’effleurer une prise ou un câble lorsqu’on effectue de grands mouvements latéraux pour se retourner dans les jeux de tir ou pour porter la caméra au coeur de l’action.
Pas de chance pour le Dell G5, il a presque tout pour nous déplaire. Comme le montre la photo ci-dessus, la sortie vidéo, la prise casque ainsi que trois prises USB sont du côté droit. Dommage pour nous autres droitiers mais les gauchers, eux, seront sans doute ravis.
La note d’ergonomie et de confort d’utilisation est heureusement rattrapée de justesse par le clavier. Comme sur presque tous les PC portables de jeu, les touches sont séparées et rétroéclairées. Les amateurs de RGB seront sans doute tristes d’apprendre que seul un faisceau de couleur blanche est au programme. Il n’en demeure pas moins que le toucher est tout à fait correct pour une machine de casual gaming. Mieux, il est à la fois adapté au jeu et à la saisie de texte au kilomètre.
Petit conseil, avant de jouer (ou de travailler) avec une souris externe, pensez à cocher l’option indiquant à Windows que, lorsqu’une souris externe est branchée à la machine, le touchpad doit être désactivé. Ce dernier est en effet un peu décentré sur la gauche et lorsque les doigts sont positionnés sur les touches ZQSD, très utilisées pour se déplacer dans les jeux, le pouce peut effleurer la zone de glisse. De quoi provoquer un mouvement de caméra involontaire et vous faire louper le headshot de la victoire.
Enfin, pratique pour déverrouiller la machine, sachez qu’un lecteur d’empreintes digitales se cache dans le bouton de mise en marche, comme sur les récents XPS 13 et XPS 15 2-en-1 de l’écurie Dell.
Un écran 15,6 pouces… pas au niveau
Si Dell nous a clairement bluffés avec les dalles de ces derniers XPS, il semble que le texan n’ait pas porté le même soin quant à la sélection de celle équipant le G5 15. Pour commencer, elle tire un peu trop sur le rouge à notre goût. Cela se voit peu dans les jeux mais dès qu’on regarde une belle vidéo de paysage filmée en 4K par exemple, c’est déjà bien plus perceptible.
Vient ensuite le tant redouté passage sous notre sonde pour évaluer la luminosité et le taux de contraste maximaux moyens. Nous les avons mesurés, pour la première, à 237 cd/m2 ce qui est vraiment médiocre. Le second, lui, s’en tire mieux : 894:1. Mais des fuites de luminosité sont visibles à l’oeil nu lorsque la dalle affiche une scène obscure. Les couleurs, elles, ressortent bien, surtout dans la pénombre et – à l’inverse – jouer dans des endroits très éclairés demeure très compliqué. On ne voit presque rien sur la dalle ! Impossible pour le G5 d’avoir la moyenne en Affichage.
Après la vidéo, quelques mots sur l’audio. Le son des enceintes embarquées n’est pas vraiment de qualité. Et, pourtant, la suite logicielle MaxxAudio fait tout son possible pour corriger le tir du mieux possible. Elle vous donne même la possibilité d’agir sur des profils d’égalisation ou même certaines options de spatialisation mais n’espérez pas profiter d’un film ou des jeux autrement qu’au casque.
La configuration fait mouche
Machine de casual gaming à moins de 1200 euros oblige, le Dell G5 15 testé ici n’est pas une bête de course. Toutefois, le cocktail de composants fonctionne bien. Le Core i5-8300H et ses quatre coeurs (2,3 GHz/4 GHz) se démène pour faire tourner toutes les applis et les jeux, épaulés par 8 Go de mémoire DDR4. Pour l’installation des jeux et le stockage de vos données, 128 Go de SSD (SATA III et non PCIe, dommage) sont présents, partiellement occupés par Windows 10 bien entendu. Un disque dur de 1 To est également de la partie.
Toutes les scènes 3D et effets de vos jeux préférés sont confiés au bon soin d’une GeForce GTX 1060 Max-Q. Une carte graphique qui, d’ordinaire, se retrouve dans des machines gaming ultrafines car ses fréquences de fonctionnement sont bridées et qu’elle consomme moins qu’une GTX 1060 classique (60 à 70 watts au lieu de 80).
Reste que, sur les titres anciens, en Full HD, la GTX 1060 Max-Q parvient à débiter plus de 240 images par seconde (ips). Les jeux plus récents, eux, lui donnent plus de fil à retordre. Par exemple, The Division s’affiche à 64 ips de moyenne, avec les détails graphiques positionnés sur “Haut” (50 ips si vous passez en Ultra) ; Rise of the Tomb Raider – lui – tourne entre 60 et 70 ips, à fond, tant en DX11 qu’en DX12. Bref de quoi jouer très correctement, tant à des titres eSport qu’à certains des triples AAA sortis ou à venir.
Et si vous vous demandez pourquoi Dell n’a pas opté pour une GTX 1060 classique, la réponse est simple. C’est une façon astucieuse pour le constructeur de proposer un peu plus de puissance graphique dans un châssis dont la ventilation n’est pas dimensionnée pour dissiper à la fois la chaleur produite par le processeur et par un gros GPU. Dell (comme HP) avait déjà réalisé pareil “tour” sur un PC portable classique, l’un de ces Alienware 15. Il avait équipé l’un de ces mastodontes d’une GeForce GTX 1080 Max-Q alors que, sur le papier, le système de refroidissement imposait une limitation à la GTX 1070. Une transition habile pour vous parler du bruit et de l’efficacité du système de dissipation.
Pas de throttling mais un peu de chaleur tout de même
Lors de la présentation officielle des machines, Dell avait clairement mis en avant l’efficacité du duo de ventilateurs et du réseau de tuyaux de cuivre situés sous le clavier. Il semble que le texan ait eu raison de le faire puisque aucun effet de throttling en vue. Bien au contraire. Le processeur Intel Core i5 parvient à maintenir tous ses coeurs à vitesse constante. Mieux, dans notre test de stresse intense, il s’offre le luxe de maintenir son mode Turbo actif.
Même après plusieurs longues minutes passées sur le grill, ses fréquences oscillent entre 3,2 et 3,5 GHz constamment et aucun coup de chaud ne l’a contraint à baisser sa vitesse pour éviter l’insolation. Il en va de même pour le processeur graphique qui se maintient sous la barre des 85°C de façon permanente et active régulièrement le GPU Boost (sans toutefois parvenir à le maintenir trop longtemps).
Cependant, si le throttle ne joue pas les trouble-fêtes, c’est surtout parce que les ventilateurs donnent tout ce qu’ils peuvent pour maintenir un bon niveau de dissipation. Ainsi, ils génèrent 42 dB maximum, sont donc bien audibles mais n’émettent pas de bruit strident et ne ronflent pas. Ils soufflent, point. Reste que tout n’est pas parfait en matière de thermie car, sur le dessous de la machine, nous avons mesuré des zones à 51,1°C. Eviter de prendre le G5 sur les genoux durant une séance de jeu prolongée !
Le Dell G5 15 tient sur la longueur
Nous le disions plus haut, la note de portabilité de l’engin est bonne, il y a donc matière à voyager en sa compagnie. Vous avez cinq heures de trajet entre votre domicile et un lieu de villégiature ? Pas de souci, la batterie du G5 (alliée à la technologie Nvidia Optimus) se montrera à la hauteur puisqu’elle conserve le système opérationnel pendant, au mieux, 6 h 13 (autonomie polyvalente) et au pire, 5 h 12 (lecture d’un film 1080p x265 en boucle).
De bons scores qui sont toutefois à remettre en perspective. C’est en partie grâce à la faible puissance du rétroéclairage que la batterie ne se consume pas à grande vitesse. Jouer sans brancher la machine au secteur va évidemment largement diminuer ses performances, même si vous utilisez les technologies visant à brider les performances de la puce graphique (Batterie Boost). Au mieux, le G5 tiendra 1 heure 45.
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