Alors qu’Apple vient de présenter un iPhone 7 sans grandes évolutions esthétiques, les concurrents chinois sont tranquillement en train de rattraper leur retard. Et Huawei est plutôt bien inspiré. Bien qu’il ne plaise pas à tout le monde, le Huawei P9 a tout d’un véritable haut de gamme. Mais sous la marque Honor, c’est son petit cousin qui nous offre de belles lignes. Et le Honor 8 n’est pas qu’une belle coque. Il embarque une configuration solide et un double capteur photo plein de promesses.
Difficile de ne pas être séduit en sortant le smartphone de sa boîte. L’appareil est fin et léger avec 7,5 mm d’épaisseur pour 153 grammes. Un style radicalement différent du Honor 7, sorti il y a un an. Surtout, il adopte un format 5,2 pouces qui est l’un des plus agréables pour mixer des usages basiques, du jeu et de la vidéo. Honor a opté pour un revêtement qui superpose une quinzaine de couches de verre, réfléchissant la lumière de manière presque hypnotisante. Le smartphone est proposé en trois couleurs: noir, blanc et bleu saphir. C’est cette dernière que nous avons eue entre les mains. Certainement celle qui met le mieux en valeur de design de l’appareil.
Un superbe design… un peu glissant
Malgré son aspect brillant, le Honor 8 parvient à rester sobre. Aucun bouton Home en bas de l’écran, et des boutons d’alimentation et de volume discrets et regroupés sur la tranche droite. A l’arrière les deux capteurs photo se logent dans le coin gauche, sans aucun cadre ni protubérance. Le capteur d’empreintes digitales ne prend pas beaucoup de place à l’arrière, mais suffisamment pour que notre doigt le trouve sans grande difficulté.
Avec toutes ces qualités, on serait tenté de parler de sans-faute. Pourtant, ce n’est pas complètement le cas. Les finitions font du Honor 8 un appareil très glissant. Posé sur une surface un peu trop lisse et inclinée du moindre degré, il finira à coup sûr son aventure par terre. Une coque ne sera donc pas de trop. Il est aussi très friand de traces de doigts, vous obligeant à le nettoyer avec assiduité. Surtout – et c’est le plus problématique, son écran accumule rapidement les fines rayures. Là encore, il faudra donc se procurer une protection adéquate. Le Honor 8 est très joli, très agréable, mais il faudra en prendre grand soin.
La puissance d’un grand
Voulus par le constructeur, les reflets se retrouvent également à l’avant, sur l’écran (Full HD, 424 ppp). Lorsque ce dernier est allumé, cela peut nous obliger à pousser davantage la luminosité – qui monte jusqu’à 437 cd/m2. Mais cela ne nous a jamais posé problème, peu importe les conditions extérieures. Le contraste (1249:1) est bon. L’affichage reste confortable, même en approchant d’un angle de vision à 180 degrés. Comme beaucoup de ses concurrents, le smartphone offre un mode de protection des yeux qui préserve la rétine de la lumière bleue.
Pour jouer dans la catégorie des flagships, le Honor 8 se devait d’assurer de belles performances. Il est armé pour, avec un processeur Kirin 950 cadencé à 2,3 Ghz et 4 Go de mémoire vive – 32 Go de stockage théorique, 24 après installation de l’OS. Et comme nous l’avions noté lors de notre prise en main, les résultats sont là. D’abord, dans les benchmarks, avec des scores AnTuTu 6 supérieurs de 20% à ceux d’un Galaxy S6, et très proches de ceux d’un P9. Ils restent toutefois un cran au-dessous – environ 30% – de ceux d’un Galaxy S7, HTC 10, LG G5 ou d’un OnePlus 3. Dans la pratique, tous les jeux tournent parfaitement et sans le moindre ralentissement. Nous avons fait quelques parties d’Asphalt 8 ou Riptide GP dans d’excellentes conditions. Dans ce cadre, l’expérience est comparable à celle des meilleurs du marché. Dans certains cas, l’appareil peut avoir tendance à chauffer au niveau du coin supérieur droit.
EMUI, l’enfant d’Android et d’iOS se porte bien
La navigation au sein de la surcouche EMUI de Huawei se fait avec une parfaite réactivité, intacte après l’installation d’une cinquantaine d’applications, de jeux et deux semaines d’utilisation intensive. L’absence de tiroir d’applications oblige à adopter une organisation proche de celle de l’iPhone en créant de nombreux dossiers. A l’arrière, le capteur d’empreintes digitales – très fiable et rapide – fait également office de “bouton intelligent”. Il peut être configuré pour lancer différents scénarios selon que l’on opte pour un appui simple, double, ou plus long. Malheureusement, on peut programmer à peu près tout et n’importe quoi… sauf le fait de revenir à l’écran d’accueil.
Les avis divergent sur les choix de Huawei concernant sa surcouche Android. Nous avons plutôt apprécié l’expérience, avec un design qui rappelle beaucoup celui d’iOS. On apprécie de belles initiatives comme la possibilité de répondre à certaines notifications (comme ce sera bientôt le cas sous Android Nougat) ou la détection automatique d’applications énergivores. Le nouvel OS de Google a été retravaillé par le fabricant chinois de manière plus consensuelle. Dès la fin de l’année, EMUI 5.0 devrait notamment acter le retour du tiroir d’application.
L’accent mis par Honor sur l’optimisation de la consommation énergétique n’est pas inutile dans la mesure où le Honor 8 n’est clairement pas une bête d’endurance. Avec environ 7h21 lors de notre mesure d’autonomie polyvalente, il est à peine au-dessus de la moyenne. Nous n’avons jamais eu besoin de le recharger au milieu de la journée, excepté au salon de l’IFA de Berlin où notre utilisation était plus qu’intensive. Et l’arrivée de l’USB Type-C est plutôt bénéfique. Avec la technologie de charge rapide intégrée – propriétaire, comptez moins d’une heure pour repartir pour la journée. A condition d’utiliser le chargeur fourni, elle permet de monter à 30 ou 40% de charge en moins d’une demi-heure, ce qui était d’ailleurs la promesse de Honor.
Un photophone plein d’imagination
Comme le Huawei P9, le Honor 8 bénéficie d’un double capteur photo – deux fois 12 mégapixels – et l’utilise de la même manière. L’un se charge de la couleur, l’autre est monochrome, ce qui lui permet de capter davantage de lumière. Là encore, la promesse est tenue. Dans toutes les situations, la mise au point est rapide, tout comme le déclenchement de l’appareil. Le résultat est tout simplement excellent dans de bonnes conditions. Sans avoir le même foisonnement de détails qu’un Galaxy S6, le Honor 8 offre un excellent piqué, des couleurs très justes (parfois davantage que celles du P9) et des résultats finalement comparables à ce que peut proposer l’iPhone 6s. En prime, la gestion de la mise au point a posteriori permet de s’amuser avec l’effet bokeh, très à la mode en ce moment. En portrait, cela fait toujours son effet malgré une transition un peu brutale entre le flou et le net.
Dans des conditions plus sombres, le Honor 8 reste bon – en partie grâce à son double capteur. L’exposition est convaincante, et les détails visibles. On perd en revanche en piqué à mesure que la lumière se fait rare. Là encore, les résultats sont très proches de ceux du P9. Malheureusement – il faut bien justifier la différence de prix – nous n’avons pas droit aux rendus noir et blanc provenants directement du capteur monochrome. Il faudra appliquer un filtre à la version couleur. On peut toujours espérer l’arrivée d’une évolution logicielle pour nous offrir cette possibilité par la suite. En vidéo, le Honor 8 nous a plutôt déçus. Le rendu reste correct mais les séquences sont parfois saccadées et trop peu stabilisées. Il reste donc des pistes d’améliorations pour la suite.
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