Sony nous a habitués à des smartphones très performants et ce Xperia XZ2 Premium avec son puissant processeur Snapdragon 845 n’échappe pas à la règle. Mais pour 900 euros, on s’attend à rencontrer un tueur dans tous les domaines ou presque. Si l’écran 4K du dernier-né de la marque séduit, les choix de Sony, dans leur ensemble, permettent-ils à la marque de livrer un appareil incontournable en ce dernier trimestre de 2018 ? Notre test pour le découvrir.
Même si les fleurons de 2018 tendent vers une diagonale de 6 pouces, les 5,8 pouces de ce XZ2 Premium ne le rendent pas plus compact pour autant. En cause, son boîtier plus large, plus long et plus épais que la moyenne. Et malgré ces mensurations hors norme, l’appareil n’accueille même pas de prise jack. Voilà qui pourrait fâcher !
Résister aux tendances, c’est une chose, mais ici Sony nage à contre-courant. Avec un format – comme on n’en fait plus ou presque – de 16:9 et des bordures bien larges autour de l’écran, Sony semble revenu deux générations en arrière. Ajoutez à cela un poids élevé de 236 grammes et un dos trop bombé, vous avez avez l’impression de tenir une brique en main, en dépit d’un design sophistiqué à base de verre et de surfaces réfléchissantes. Nul doute que certains amateurs de gros bolides y trouveront leur compte mais pas sûr qu’ils soient si nombreux.
La position du capteur d’empreintes ne vient pas plaider en faveur de l’ergonomie : il est placé trop bas à l’arrière de l’appareil à l’instar de son prédécesseur le XZ2. Du coup, votre doigt ne le trouvera pas du premier coup mais viendra encore et encore tomber sur le capteur photo, le salissant par la même occasion.
Un écran 4K hautes performances
Le XZ2 Premium opte pour une dalle IPS de 5,8 pouces avec une haute définition de 2160 x 3840 pixels (4K) et compatible HDR. Pour la lecture de contenus vidéo, l’écran est plus que confortable pour les yeux. Après, l’éternelle question se pose : la 4K est-elle nécessaire sur un petit écran de smartphone ? Son véritable intérêt, c’est d’utiliser cette dalle dans un casque VR. Nous en avons fait l’expérience avec le casque Daydream View de Google. Cela fonctionne très bien en toute fluidité, même si le confort n’est pas optimal compte tenu du poids du smartphone. Précisons tout de même que les contenus ne sont pas encore très diversifiés.
La qualité d’affichage du XZ2 Premium s’explique aussi par une incroyable luminosité maximale de 778 c/m² et un taux de contraste, excellent, de 1556:1. Bref, côté lisibilité, ce nouveau XZ2 s’en sort haut la main. Notre test de colorimétrie n’obtient pas un résultat parfait mais comparé à beaucoup de smartphones, notre mesure Delta E reste convenable. Le profil par défaut affiche 5,70 mais ce chiffre peut descendre à 4,49 avec le mode professionnel. Rappelons que pour des couleurs au plus proche de la réalité, un Delta E situé entre 2 et 4 est idéal.
Pourtant, lorsque l’on regarde l’écran, on ne peut s’empêcher de trouver les couleurs un peu fades. Malgré ses mesures excellentes, cet écran reste loin de l’effet waouh suscité par une dalle OLED d’un modèle Apple ou Samsung. Peut-être est-ce lié à une protection renforcée de l’écran, difficile à dire.
Toujours Android O 8.0
La partie logicielle correspond à celle déjà présente sur le XZ2 et sa version Compact commercialisés plus tôt cette année. La surcouche Xperia de Sony se fait tout aussi discrète mais il faut se contenter version Android Oreo 8.0. Pour en savoir plus, rendez-vous sur les parties correspondantes des tests de ces deux smartphones. Nous retrouvons sur cet appareil quelques fonctions originales comme les vibrations dynamiques en fonctions des vidéos regardées, comme sur le XZ2 premier du nom.
De très hautes performances
Côté puissance, Sony ne déroge pas à la règle : c’est une bête de course. Même si les résultats obtenus avec les différents benchmarks ne dépassent pas ou alors de peu ceux du XZ2 classique sorti un peu plus tôt cette année. Comme tous les flagships armés du Snapdragon 845, cette version premium est très puissante. Le fonctionnement est sans heurt au quotidien et même avec les jeux les plus gourmands en ressources. Avec PUBG, nous n’avons observé aucun temps de latence, même avec la qualité des graphismes la plus élevée.
Assez endurant mais long à charger
Avec sa batterie de 3540 mAh, le XZ2 Premium réussi à atteindre les 11 heures et 22 minutes avec notre test d’autonomie polyvalente. Ce qui s’avère correct mais un peu décevant étant donné la haute capacité de la batterie (pour information, le XZ2 faisait mieux avec une heure de plus). On reste en revanche conscient que cette autonomie ne peut être que saluée du fait de la définition 4K de la dalle, forcément très gourmande en énergie. La plupart des concurrents de Sony s’appuient sur un écran Full HD+, ne l’oublions pas. En pratique, nous avons constaté que l’appareil passait le cap de la journée.
Sony persiste, aucun chargeur compatible n’est fourni avec le packaging de départ. Vous devrez composer avec un chargeur qui vous offrira une charge complète de 0 à 100 %… en 2h30. Ou repasser en caisse pour acquérir un chargeur rapide Sony d’une valeur de 40 euros. Pour un smartphone déjà vendu au prix fort, c’est indéfendable.
Des photos : un constat mitigé
Sony est renommé dans le domaine de la photo et fournit à bon nombre de ses compétiteurs ses capteurs. Malheureusement, il lui reste du pain sur la planche pour tout ce qui concerne l’optimisation logicielle de ses propres smartphones. Le constructeur a fait un effort en incluant pour la première fois un double module photo mais le résultat déçoit, contrairement à Samsung qui avait franchi le cap avec brio, l’année dernière, avec son Galaxy Note 8. Le module du XZ2 Premium comporte un premier capteur de 19 Mpix (f/1.8) et un second de 12 Mpix (f/1.6) qui permet, utilisé en complément du premier, de générer un effet bokek ou bien, activé indépendamment du premier de passer en monochrome. Pour basculer de l’un à l’autre, Sony a prévu une option directement accessible pendant la capture.
La qualité des photos ne peut rivaliser avec les actuels hauts de gamme comme les derniers modèles de Samsung. Globalement, ce Premium n’offre pas réellement de meilleurs clichés que le XZ2 classique. Le nombre de détails est important, le contraste bon, les couleurs plutôt naturelles mais impossible d’avoir un résultat vraiment satisfaisant. Nous observons toujours une forte présence de bruit sur les photos. Certains clichés ont par ailleurs tendance à souffrir de sous exposition. Sur la mire présente ci-dessous, c’est plutôt flagrant : à gauche le XZ2 Premium, à droite le Galaxy S9.
Néanmoins, malgré ce constat en demi-teinte, le second capteur a deux atouts dans sa manche : le monochrome et l’effet bokeh. Le premier permet de capturer des clichés en noir et blanc d’une bonne qualité, bien que l’on remarque une légère surexposition. Quant aux deuxième mode, il permet de réaliser de beaux portraits, prenant bien en compte les contours du sujet photographié.
Pour la photo en basses lumières, la dynamique pose quelques problèmes notamment pour les éclairages artificiels qui ont tendance à former un halo ou brûler la photo. Les couleurs perdent aussi en nuances et s’éloignent de la réalité. Le bruit se trouve, lui, encore plus présent qu’en hautes lumières.
La caméra avant permet de créer de bons selfies, avec un effet de profondeur léger mais qui réussit à mettre en avant le visage.
Les vidéos offrent des résultats grâce à une bonne stabilité, des couleurs naturelles et sans aucune déformation apparents. Seules les transitions lumineuses sont un peu trop brutales.
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