HP est arrivé assez tardivement sur le segment des PC portables pour joueur. Mais l’américain a bien rattrapé son retard, avec une gamme Omen maintenant composée de plusieurs machines aussi bien portable que pour bureau. Et qui a su trouver son public. L’Omen X 2S est un PC portable à écran 15,6 pouces vraiment haut de gamme, qui fait à la fois office de fer de lance mais aussi de vitrine technologique pour HP. Il condense tout le savoir-faire de la marque, aussi bien du point de vue du design que des fonctions et technologies. Voilà pourquoi la version que nous avons testée (hp 15-dg0008nf) coûte près de 4000 euros environ dans le commerce. C’est très cher, nous en convenons.
Précisons que les gamers parisiens peuvent aller l’admirer à la FNAC Saint-Lazare où HP a pris ses quartiers quelques semaines afin de promouvoir ses nouvelles solutions gaming. Allez, on passe au test de ce PC portable pour joueur caractérisé par ses deux écrans.
Lors de son arrivée au labo, nous avions eu l’occasion de l’ausculter sous toutes les coutures et de vous livrer nos premières impressions à chaud et en images. Aussi, nous ne reviendrons pas sur les nombreux points abordés alors que nous venions de découvrir la machine. Entrons tout de suite dans le vif du sujet.
Un second écran pratique pour tout… sauf le jeu
Nous avons passé pas mal de temps à utiliser l’Omen X 2S, pour travailler, regarder des films et jouer bien sûr. Nous avons essayé d’utiliser au maximum le second écran de 6 pouces logé sur le haut du clavier pour vérifier si c’était un véritable atout ou un simple gadget.
Nous nous en sommes principalement servis comme second écran, lorsque nous étions en train de travailler, par exemple, afin d’afficher notre boîte mail. Cela permet ainsi de garder un oeil sur ce qui se trame alors que nous sommes accaparés par autre chose.
Mais en plein jeu, surtout en mode multijoueurs, nous avons rapidement abandonné l’idée de transformer ce second écran en allié de choc. Comme la petite dalle de 6 pouces n’est pas orientée vers le joueur, il est en effet difficile de la consulter sans quitter des yeux l’écran 15,6 pouces au moins une ou deux secondes. Or, détourner le regard même un cours instant peut suffire à écoper d’un tir en pleine tête dans Counter-Strike ou louper une information importante sur la mini-carte de DoTA 2… et tomber dans une embuscade.
Nous pensions au moins nous en servir comme d’un écran de contrôle sur Discord afin de pouvoir glisser et déposer les joueurs dans les bons canaux de discussion en pleine partie, d’un simple geste du doigt sur la dalle. Mais, la encore, nous avons abandonné cette idée : ce n’est pas pratique et cela vous force, une fois encore, à détourner le regard de l’écran principal.
On peut donc légitimement se poser des questions quant à l’intérêt d’un tel équipement. Si d’aventure les PC portables à double écran venaient à se démocratiser et que les développeurs pensent leurs interfaces pour les exploiter, cela pourrait changer la donne. HP pourrait aussi éventuellement s’allier avec des créateurs pour que ceux-ci élaborent des éléments d’interface spécifiques, à afficher sur la petite dalle de son Omen, via l’Omen Command Center, le logiciel maison.
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Car après plusieurs heures passées à utiliser la machine, un constat s’impose : c’est ce logiciel maison qui est resté affiché sur cet écran secondaire la plupart du temps et – en particulier – les informations sur le comportement des composants.
Rappelons néanmoins que certaines options et menus du Command Center ne sont pas accessibles lorsque celui-ci est affiché sur le petit écran. Pour changer les couleurs des touches du très bon clavier par exemple, il faut que le logiciel soit affiché sur le grand écran. Bizarre.
Test oblige, nous avons mesuré la qualité de cet écran tactile de 6 pouces. Nous avons relevé une luminosité de 497 cd/m2 en moyenne maximale, et un taux de contraste de 842:1. Ce n’est pas mal du tout. Que vous soyez dans le noir ou dans une pièce bien éclairée, la qualité de l’image s’avère satisfaisante et les couleurs, relativement justes. Comme nous l’avions précisé lors de notre premier tour du propriétaire, régler la luminosité de la petite lucarne est possible via l’interface de l’Omen Command Center. Ou en appuyant sur l’un des boutons situés juste au-dessus du touchpad. C’est aussi là que vous trouverez les commandes permettant de l’éteindre complètement, de faire passer une fenêtre d’un écran à l’autre ou d’y afficher le pavé numérique virtuel.
Bilan, il y a du potentiel. L’idée d’intégrer un second écran est bonne mais doit être améliorée pour devenir un argument de poids et, a fortiori, de vente.
Un écran principal 144 Hz pas assez convaincant
Pour clore le chapitre sur l’affichage, parlons maintenant de l’écran principal de cet Omen. HP a la bonne idée de miser sur une dalle mate rafraîchie à 144 Hz et compatible avec la technologie Nvidia G-Sync. Pour rappel, si vous l’activez, la fréquence de rafraîchissement de l’écran s’harmonise sur le débit d’images par seconde (ips) générées par la carte graphique (dans la limite de 144 ips ici). Si une chute brutale d’ips survient, l’écran baisse alors sa fréquence et les effets de déchirement d’image ou de ralentissement sont en partie limités voire estompés.
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Après analyse par notre sonde, la dalle 15,6 pouces Full HD se révèle moyennement lumineuse (297 cd/m2 de moyenne) et son taux de contraste n’atteint que 835:1. Une valeur assez décevante, bien en dessous des 1000:1 de moyenne constatés sur les dernières machines reçues à la rédaction. De fait l’homogénéité des noirs se situe dans des valeurs médianes. Quant à la fidélité des couleurs, ce n’est pas le fort de cet écran non plus. Amis graphistes et puristes de la colorimétrie, passez votre chemin. Enfin, le cadre en plastique est vraiment trop massif, surtout que le design dit « sans bord » se généralise à grande vitesse.
Une excellente puissance de feu
En revanche, si le joueur acharné que vous êtes est prêt à faire des concessions sur l’affichage (à 4000 euros, ça fait tout de même un peu mal), la configuration logée dans le fin boîtier – 2,6 cm d’épaisseur pour 2,37 kilos – est tout à fait apte à tout faire tourner. Oui, tout.
Avec un processeur Intel Core i9-9880H à huit coeurs/16 threads, 16 Go de mémoire, 1 To de SSD et une GeForce RTX 2080 Max-Q, le contraire aurait été étonnant. En attestent les excellents résultats de la machine dans le test analytique PC Mark 10, représentés par la barre bleue en bas du graphique.
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La version Max-Q de la RTX 2080 parvient à faire tourner tous les jeux de notre protocole de test à fond, ou pas loin, tout en se maintenant au-dessus de la barre des 80 images par seconde. Dans les titres les plus anciens, on dépasse même les 250 images par seconde. Si vous doutiez encore de la puissance des dernières puces Nvidia, vous voilà rassurés.
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Rassurés, nous, nous l’avons été lors de nos tests les plus poussés. Nous avons contrôlé l’activité du processeur pour être sûrs qu’aucun phénomène de throttling ne touchait le Core i9. Ce dernier affiche une fréquence de base de 2,3 GHz et peut monter jusqu’à… 4,8 GHz en mode Turbo. Si cette vitesse est très rarement atteinte à part sur de très vieux jeux ou en utilisation bureautique, la fréquence de croisière se maintient bien à 2,3 GHz lorsque tous les canaux de traitement sont saturés de données. Bon point, pas de throttle à l’horizon.
Nuisances sonores et variations de mercure maîtrisées
Autre point positif, la ventilation sait se contenir, même lorsque poussez la machinerie dans ses retranchements. Nous avons relevé un maximum de 43 dB au plus fort de nos séances de test et comme le bruit émis par les ventilateurs est assez sourd, cela n’est pas trop dérangeant. Toutefois, n’envisagez pas de jouer avec l’Omen X posé sur les genoux. La température peut rapidement atteindre 50°C au-dessous du boîtier.
Pour alimenter l’Omen X 2S, HP fournit un chargeur dont la taille se montre relativement raisonnable. Ce dernier doit délivrer entre 200 et 220 watts en pointe et il sera difficile de se passer de ses services. La batterie au sein de ce PC portable offre des prestations tout à fait… symboliques. Jugez plutôt : 2 h 30 au meilleur de sa forme, en streaming vidéo, avec une luminosité d’écran assez faible. Nous avons éteint le second écran car nous pensions récupérer un peu d’endurance. Mais nous n’avons gagné que quelques minutes. Heureusement que l’autonomie n’est pas un critère important sur les machines de jeu, aussi portatives soient-elles.
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