Depuis le lancement du premier Zephyrus en 2017 (lors du Computex très précisément), Asus fait régulièrement évoluer son fer de lance en matière de PC portables pour joueur. Il y a quelques mois, nous testions le Zephyrus S cru 2019, un PC portable à écran 15,6 pouces offrant de belles prestations. Voici maintenant que nous arrive sa déclinaison en grande taille.
Le Zephyrus S GX735, c’est la voiture de course des machines ultrafines pour joueur, avec une configuration assez dingue et un prix… qui l’est tout autant. Sur ce modèle, Asus semble toutefois avoir effectué un retour aux sources en termes d’ergonomie qui risque bien de diviser la communauté des gamers et donc des acheteurs potentiels.
Le modèle que nous testons ici porte le nom de guerre de GX735GXR-E026R et il est commercialisé 3360 euros dans toutes les bonnes enseignes. Il est livré avec une webcam externe et une souris pour joueur.
A l’instar de ses comparses de gamme, le Zephyrus S GX735 est une très belle machine. Son boîtier est intégralement composé d’alliage de métal de couleur sombre, ses arrêtes arrondies lui confèrent un air méchant, mais pas trop ; une impression de relative douceur légèrement accentuée par le liseré couleur bronze qui encadre le plateau interne du clavier.
En position fermée, l’épaisseur de la machine n’excède pas 2 cm, pas mal ! Son poids demeure – lui aussi – assez contenu compte-tenu de son gabarit : 2,6 kg. L’alimentation flirte toutefois avec les 800 grammes, ce qui nous fait une masse totale de 3,4 kg. Bilan, ce PC portable 17,3 pouces est un peu lourd pour vous suivre partout mais assez léger pour quelques déplacements occasionnels, calé dans un bon sac, avec la souris et le casque.
Connectique un peu chiche pour la taille et le prix
En matière de connectique, on retrouve l’essentiel, pas plus. Nous nous attendions à ce qu’Asus profite du surcroît de place sur les flancs de la machine pour placer une prise USB supplémentaire voire, soyons fous, une prise Ethernet. Comme la marque n’a pas jugé utile de glisser un adaptateur USB/Ethernet dans le carton, nous pensions en effet trouver du réseau filaire dans la panoplie de connecteurs.
Pour les connexions à la Toile et aux serveurs de vos services de jeux préférés, c’est donc par le Wi-Fi qu’il faudra passer. De quoi donner quelques boutons d’urticaire aux vieux gamers que nous sommes.
Clavier en tête, touchpad mis de côté
Autre élément qui défrise un peu les joueurs conservateurs de la rédaction, la position du clavier rétroéclairé. Elle est identique à celle du premier modèle de Zephyrus, c’est-à-dire sur le devant du plateau interne.
Cette disposition est très proche de celle que l’on trouve sur une installation de gaming fixe, avec un PC de bureau, un écran et un ensemble clavier/souris. Il n’en demeure pas moins que sur un portable, nous ne parvenons pas à nous y faire. Et ce n’est pas faute d’avoir essayé. Pour ceux qui sauront l’apprivoiser, sachez que ses touches offrent une sensation très agréable et leur réactivité est redoutable pour le jeu mais aussi pour la saisie de texte au kilomètre.
Le touchpad ? Il est bien présent mais se voit placé sur le côté droit du clavier et sert à la fois d’outil de pointage et de pavé numérique tactile. D’une simple pression sur une touche, il change de casquette. Mais comme ce type de machine s’utilise surtout avec une souris (de gaming) externe, il y a fort à parier que vous ne vous serviez pas souvent de la zone de glisse.
Nous avons failli oublier de vous parler de la molette de volume, située dans le coin supérieur gauche du clavier. Outre le contrôle du son, elle peut aussi servir à lancer un programme puisqu’elle est cliquable, comme la roulette de nos souris. La qualité de son des enceintes intégrée est satisfaisante pour dépanner ou écouter un peu de musique mais pour jouer, le casque sera obligatoire.
Ecran satisfaisant mais ce n’est pas suffisant
Véritable marque de reconnaissance de la gamme Zephyrus, l’écran à bord fin. Il affiche ici une définition Full HD et, comme le montre le bel autocollant ci-dessous, la dalle est compatible Nvidia G-Sync, est rafraîchie à 144 Hz et a reçu la certification Pantone. En clair, dans l’ordre :
- il est possible de faire en sorte que la fréquence de rafraîchissement de l’écran s’harmonise sur le nombre d’images par seconde générées par la carte graphique Nvidia, dans la limite de 144 ips (144 Hz = 144 ips) lorsque G-Sync est actif. Le couper débride la carte graphique qui pourra alors calculer plusieurs centaines d’images par seconde selon les jeux. Pour rappel, activer G-Sync évite les déformations d’images et lisse les effets de ralentissements provoqués par les subites chutes d’images par seconde dans les titres bien gourmands, garnis de scènes chargées d’effets.
- Pour nous assurer que la fidélité des couleurs était bien de la partie (certification Pantone), nous avons procédé à nos tests habituels et, dans le mode d’affichage normal, le Delta-E mesuré est de 2,28. Rappelons que plus on est près de 2 (ou en dessous) plus les teintes sont fidèles. En clair, ici, la restitution est bonne (les bleus sont un peu saturés), meilleure que la moyenne des machines concurrentes mais nous nous attendions à une dalle… parfaite. Et ce n’est pas le cas.
Perfection qui prend encore un coup sur la tête lorsqu’on constate que la luminosité maximale moyenne de la dalle mesurée s’élève à seulement 267 cd/m2 . Ce résultat est inférieur à la moyenne des machines passées entre nos mains ces 12 derniers moins. Avec un taux de contraste est de 1173:1, l’écran se situe, en revanche, dans une moyenne haute. L’ensemble est quoi qu’il en soit relativement homogène mais, d’après nous, une machine de jeu à plus de 3000 euros se doit d’avoir un écran irréprochable. Surtout si elle a vocation à remplacer un poste de gaming fixe.
Autre marque de fabrique des Zephyrus – présente sur le GX735, la légère surélévation de la machine lorsque l’on déploie l’écran. Outre le côté exploit industriel de la chose, cette subtilité ergonomique a une double utilité. La première, c’est d’incliner la machine vers l’avant afin d’accroître le confort d’utilisation du clavier. Seconde utilité, permettre au système d’aération d’être plus efficace en aspirant d’avantage d’air frais. Et ce n’est pas un mal considérant les composants comprimés dans ce beau boîtier.
Une vraie machine à jouer
Dans les entrailles du GX735 se cachent un processeur Intel Core i7-9750H, 32 Go de mémoire DDR4 et une carte graphique Nvidia GeForce RTX 2080 Max-Q. Celle-ci est moins musclée que celle présente dans le titanesque Dell Alienware Area 51m, modèle basse consommation oblige. Reste que ce trio est très efficace, hyper polyvalent et capable de venir à bout tant des jeux vidéo dernièrement sortis que des applications de montage vidéo ou de retouche photo installées sur le SSD de 1 To.
Après avoir bien utilisé le Zephyrus S GX735 pour jouer et travailler, nous avons procédé à nos mesures de bruit, température et consommation usuelles. En matière de nuisances sonores, nous avons relevé des pointes à 45,4 dB au plus fort de l’activité, de quoi heurter la sensibilité de nos tympans. Le mercure, pour sa part, grimpe assez vite sous la machine mais se maintient à 47,5°C.
Généralement, les machines fines ont tendance à beaucoup chauffer ce qui peut parfois entraîner des phénomènes de throttling des composants. En clair, ils ralentissent la cadence pour éviter le claquage, ce qui se traduit par une baisse généralisée des performances. Tant au niveau du processeur que de celui de la carte graphique. Dans le cas du GX735, rien à signaler. L’analyse de nos sondes montre que même après plus de 15 à 20 minutes de charge très soutenue, la dissipation suffit à maintenir le processeur et la carte graphique à bonne température. Ils peuvent donc fonctionner à plein régime et même se permettre quelques petites pointes de vitesse grâce à leur mode Turbo respectif.
Enfin, la consommation atteint 192 watts, ce qui est dans la norme des PC portables gaming haut de gamme actuels.
Endurance : pas mal pour un poids lourd
Demander à un 17,3 pouces gaming d’avoir la même endurance qu’un – au hasard – Dell XPS 13 serait complétement farfelu. Toutefois, en sa qualité d’ultrafin, le Zephyrus S GX735 se doit d’être fonctionnel sur batterie pendant quelques heures… pour peu qu’on ne lui demande pas de faire tourner le dernier Wolfenstein ou encore The Division 2.
Cette belle bête a bien résisté à notre test d’autonomie polyvalente, parvenant à rester opérationnelle plus de 4 h 20. En streaming vidéo continu, le Zephyrus fait une heure de moins (3 h 20), ce qui le place pile dans la moyenne des PC de sa catégorie. Honnête.
Sachez enfin que la batterie se recharge à 50% en 35 minutes et mettra, en tout, plus de 2 h 10 à atteindre sa pleine capacité.
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