Parmi la multitude de gammes de machines de jeux présentes chez Asus, la collection TUF incarne l’entrée de gamme. Dans le jargon gaming, ce qualificatif s’applique aux appareils vendus entre 800 et 1200 euros environ. Un prix qui les positionne déjà sur le haut du panier pour la plupart d’entre nous, acheteurs.
Le TUF 505 concourt dans la catégorie des 15,6 pouces, affiche un design assez massif et aurait – selon son concepteur – de sérieuses appétences pour les titres compétitifs plébiscités par les gamers : Fortnite, Counter-Strike : GO, DoTA 2, LoL et consorts. Ses aptitudes vidéoludiques s’étendrait même jusqu’à l’exécution de quelques jeux AAA à condition de ne pas tout mettre en Ultra dans ses réglages.
La référence de la machine que nous testons, très précisément baptisée TUF505DT-AL076T, est proposée à 950 euros et – surprise – n’embarque pas de duo Intel-Nvidia mais un couple AMD-Nvidia.
Avec son look un peu brut de fonderie, voire bidon d’essence, le TUF 505 donne tout de suite le ton. Pas de fioritures, on est là pour jouer efficacement, pas pour bailler aux corneilles et s’extasier sur des petits détails un peu gadget. Epais de presque 2,9 cm et lourd de 2,1 kg, le boîtier est entièrement construit en plastique noir robuste, avec un effet métal brossé réussi sur le plateau intérieur et le dos de l’écran. Malheureusement, ce revêtement est très sensible aux traces de doigts et après deux heures d’utilisation, il en est maculé. Prévoyez le chiffon et évitez de manipuler la machine avec les mains grasses.
Du Strix coule dans ses veines
Sur la gamme TUF, Asus reprend pas mal de bonnes idées développées et affinées sur ses autres familles de PC portables pour joueur. A commencer par les contrôles ZQSD dont on se sert pour se déplacer dans les jeux vidéo, bien identifiés et identifiables d’un seul coup d’oeil puisque translucides. On les distingue mieux ainsi des autres touches noires du clavier, rétroéclairées. Comme sur les PC Strix de la marque.
On retrouve aussi la barre d’espace plus large sous le pouce de la main gauche, une (bonne) idée qui a fait son apparition sur les PC ROG les plus hauts de gamme avant d’être déclinée sur des ordinateurs moins chers. Et les similitudes avec d’autres machines Asus sont si nombreuses que nous ne détaillerons pas plus les comparaisons (contrôles de la ventilation au moyen de raccourcis clavier, groupement des touches F par paquet de quatre, etc.). Un mot tout de même sur le confort de frappe offert par le clavier : il est tout à fait à notre goût. Le touchpad, lui, l’est déjà bien moins. La surface cliquable fait pas mal de bruit lorsqu’on appuie dessus et la sensation de glisse n’est pas très agréable. Bref souris externe obligatoire.
D’ailleurs, applaudissons les efforts faits par Asus en matière de disposition de la connectique. Celle-ci se concentre intégralement sur le côté gauche, de sorte que la main droite – qui pilote la souris – ne viennent pas heurter une prise en pleine session de jeux.
A droite, point de bouche d’aération non plus. Super ! Asus nous gâte. L’évacuation des calories se fait par l’arrière (voir photo plus haut), on garde ainsi les mains au frais. Ou, à défaut à température ambiante (26,4°C relevés sur les reposes-paumes au plus chaud, en phase de charge intense).
L’écran 15,6 pouces joue un peu faux
La tendance est aux écrans à bords fins, une mode qui – comme d’habitude – est née sur les modèles les plus hauts de gamme et qui maintenant se retrouve sur les PC à prix plus contenu. Toutefois, sur le TUF 505, seuls les deux bords latéraux sont minces, les deux autres demeurent bien plus épais.
Avec son revêtement mat, la dalle Full HD IPS résiste bien aux reflets même sur un open-space bien éclairé par de grandes baies vitrées. Celle-ci est rafraîchie à 120 Hz (soit 120 fois par seconde), ce qui permet d’accroître la fluidité des enchaînements entre les images débitées par la carte graphique. Pour le moment, tout va bien… mais les choses se gâtent un peu dès qu’on applique la sonde sur l’écran. Parlons des bons points : le taux de contraste est élevé (plus de 1300:1) et l’homogénéité des zones sombres est presque parfaite.
La luminosité grimpe à 263 cd/m2 de moyenne maximale, avec une pointe à 290 cd/m2 en plein milieu de la dalle. C’est moins bien que la moyenne enregistrée par les autres machines passées entre nos mains ces six dernier mois mais cela reste acceptable.
Là où le TUF 505 se prend les pieds dans le tapis, c’est au niveau de la colorimétrie. C’est tout simplement mauvais. Le Delta-E est à 5,3 soit l’un des plus mauvais qu’il nous ait été donné l’occasion de voir. Pourtant, à l’oeil nu, il fait bien illusion le bougre. Les teintes orangées sont convaincantes, tout comme les plus verdâtres. Cependant, avec le graphique de tests entre les mains, cela devient évident : le bleu sature l’espace colorimétrique de façon très importante.
Un couple AMD et Nvidia qui fonctionne plutôt bien
Une fois n’est pas coutume, c’est un processeur AMD qui est aux commandes sur le TUF505. Il s’agit d’un Ryzen 5 3550H dernier cri, un processeur à quatre coeurs/huit threads capable de turbiner à 3,7 GHz en mode Turbo (2,1 GHz en mode normal). Pour l’épauler, une barrette de 8 Go de mémoire DDR4 prend place sur la carte mère et, comme on le voit sur la photo ci-dessous, la partie 3D reste aux bons soins d’une GeForce de Nvidia.
C’est une GTX 1650 (4 Go) qui se charge d’afficher les jeux en 1920 par 1080 pixels sur l’écran du TUF, une carte que Nvidia destine typiquement à ce type de PC portable vendu moins de 1000 euros. Comme le montrent les graphiques ci-après, la GTX 1650 parvient à afficher entre 40 et 50 ips dans des jeux AAA assez gourmands et réglés sur de hauts niveaux de détails.
Elle est donc tout à fait capable d’atteindre le palier des 60 ips dans les jeux aux moteurs 3D moins élaborés ou plus anciens. De plus, la présence d’un SSD de 512 Go offrant de bons débits permet à la machine et aux jeux de démarrer rapidement.
Sachez que si l’espace de stockage venait à manquer, un disque SSD ou un disque dur classique, au format 2,5 pouces peut facilement être ajouté au TUF 505, en quelques coups de tournevis.
Pendant nos tests et phases de jeux, nous avons mesuré la température sous la machine et le bruit occasionné par la ventilation. Le thermomètre ne dépasse pas 44,7°C ce qui est tout à fait acceptable. Il faut toutefois signaler qu’Asus a pris ses précautions en misant sur de gros caloducs et une belle bande d’isolant thermique pour contenir l’échauffement de tout ce petit monde. Aucun phénomène de throttling n’a été constaté, les composants tiennent leur fréquence d’origine même après plusieurs longues minutes de sollicitation pour le moins extrêmes.
Mieux encore, cette efficacité s’obtient sans (trop) blesser les tympans de l’utilisateur. Notre sonomètre affichait 46,4 dB maximum en pleine charge, avec un bruit de ventilation sourd. Allez, ça ira pour cette fois.
De l’importance du double canal mémoire
Malgré ces bons scores, nous avons souhaité mené une petite expérience. Les dernières GeForce sont particulièrement sensibles à la configuration mémoire vive du PC. Tant en matière de quantité, que de fréquence. Une sensibilité que partage aussi la famille AMD Ryzen depuis la première génération. Bien. Le TUF 505 propose 8 Go de mémoire sur une seule barrette, donc il n’y a pas de dual channel physique. Cependant, comme un second emplacement mémoire est accessible sous la machine, nous avons substitué la barrette en place par deux de 4 Go chacune, de même fréquence. Et nous avons relancé tous nos tests.
Nous avons constaté des disparités plus ou moins flagrantes selon les épreuves. Reste que les scores obtenus avec deux barrettes sont à 95% supérieurs à ceux relevés avec une seule. Quelques exemples :
- PC Mark 10 Digital Content Creation : 4450 points (1 x 8 Go) / 4609 (2 x 4 Go)
- Rise of the Tomb Raider (1280 par 720 pixels DX 12 à fond) : 61,7 fps / 74,85 fps
- Rise of the Tomb Raider (1920 par 1080 pixels DX 12 à fond) : 50,2 fps / 54,5 fps
- Rotation de 5000 images : 29 secondes / 26 secondes
- Tom Clancy’s The Division (1280 x 720 High) : 77,4 fps / 81,2 fps
En clair, mieux vaut deux barrettes qu’une seule ! Ainsi, si vous deviez craquer pour le TUF 505, prévoyez un peu de budget en plus pour y ajouter une barrette de 8 Go. Vous doublerez la quantité (ce qui est bien), et le couple processeur-carte graphique sera aux anges (ce qui est essentiel pour une machine de jeu, non ?).
Jamais sans son chargeur
Si l’écran n’était déjà pas le point fort du TUF 505, son autonomie l’est encore moins. C’est même une catastrophe (Thérèse).
C’est bien simple, cette machine Asus est officiellement devenue l’étalon bas de notre échelle de comparaison pour PC portable gamer. Si il y a avait des Razzie Awards de la tech, nul doute que le TUF aurait toutes ses chances dans la catégorie « Autonomie famélique ».
Que ce soit en autonomie polyvalente ou en streaming vidéo continu, cet Asus ne dépasse pas 1 h 55 d’endurance. Nous n’avons même pas essayé de lancer un jeu lorsque l’appareil était sur batterie, de peur de ne profiter que de la séquence d’introduction et des premières minutes de gameplay… avant que l’écran ne devienne noir, faute de courant.
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