Sur le marché des bracelets connectés, deux types de produits sont en concurrence. D’une part, ceux qui sont produits par des fabricants comme Garmin ou Polar, clairement destinés aux grands sportifs. De l’autre, ceux de Withings/Nokia ou Fitbit, destinés à une utilisation plus « lifestyle ». Le géant américain – qui vient de racheter Pebble – lance l’Alta HR, vendu 150 euros. Comme son nom l’indique, le bracelet est équipé d’un capteur cardio (HR pour Heart Rate). Selon Fitbit, ce modèle serait le plus fin jamais commercialisé dans cette catégorie.
Plus étroit que fin
En enfilant le bracelet, on comprend rapidement que Fitbit ne parle pas de finesse mais plutôt d’étroitesse. Effectivement, l’Alta HR ne mesure que 1,6 cm de largeur, faisant de lui un appareil extrêmement discret… pourvu qu’il soit de face. Malgré ses efforts, le fabricant n’est pas parvenu à passer sous la barre des 1,2 cm d’épaisseur. Il s’agit là aussi d’une dimension tout à fait acceptable, mais similaire à celles d’autres produits comme le Garmin Vivosmart HR – toutefois bien plus large que l’Alta. On apprécie également le très faible poids du produit, qui ne dépasse pas les 25 grammes.
Parmi les habituels points forts de Fitbit, le design et les finitions sont très léchés. Hors éditions spéciales, on profite d’un bracelet interchangeable (propriétaire, ne rêvons pas) en silicone. La partie rigide allie des tranches couleur acier – sur une longueur de 3,6 cm – à un large cadre noir. A première vue, l’écran OLED semble s’allonger sur toute la zone. On s’aperçoit vite que ce n’est pas le cas. La partie dédiée à l’affichage et à la zone tactile ne mesure que 2 cm de haut, avec une diagonale de 0,78 pouces. C’est petit, mais suffisant pour afficher le minimum.
Fréquence cardiaque en continu
Une fois l’appareil synchronisé (un jeu d’enfant sous iOS comme sous Android), on comprend vite son ambition mesurée. Son principal objectif sera de nous donner l’heure, afficher notre rythme cardiaque, le nombre de pas effectués et la distance parcourue depuis le début de la journée. L’Alta HR est d’ailleurs dépourvu de bouton. Pour passer d’un écran à l’autre, il suffit de tapoter sur l’écran… parfois avec vigueur: la zone tactile mériterait d’être un peu plus sensible.
Pourtant, nous n’avons pas été très gênés par cette dalle un peu capricieuse dans la mesure où nous nous sommes essentiellement contentés de l’heure et du rythme cardiaque. Deux informations que l’on peut afficher simultanément sur l’écran principal. Notons que la mesure se fait en continu. Un point très important pour ceux qui souhaitent suivre l’évolution de leur fréquence cardiaque au repos.
Quelques écarts de mesure
Sans rivaliser avec une Garmin Forerunner 35 dans le domaine de la course, l’Alta HR nous a accompagné durant trois sorties de 50 minutes. Faute de suivi GPS, nous nous sommes contentés de séances sur tapis. Le bracelet étant capable de détecter toute activité physique, il n’y a pas besoin d’activer quoi que ce soit avant de commencer à courir. En ayant configuré l’affichage du rythme cardiaque par défaut, nous nous contentons donc des informations habituelles.
Malgré sa luminosité perfectible, l’écran de l’Alta HR nous a permis de suivre notre pouls avec facilité. Néanmoins, nous avons constaté un léger écart avec les mesures provenant d’une ceinture cardio et de l’Apple Watch. Au moment de l’effort le plus intense, le produit de Fitbit mesurait environ cinq battements par minute de moins que les autres sources. Une différence modeste, mais qui devra inciter à la plus grande prudence dans le cadre d’efforts très poussés. Pour le fractionné, il faudra renoncer à se satisfaire de cette seule mesure au poignet.
Pas pour les nageurs
Ce léger manque de précision n’est pas la seule limite de l’Alta HR. Contrairement au Vivosmart HR de Garmin, il n’est pas étanche. Vous ne pourrez donc pas nager avec, ni même le garder au poignet sous la douche. Il ne bénéficie pas non plus des fonctions GPS – même en utilisant la puce du smartphone – et des exercices de respiration introduits avec le Charge 2. C’est d’autant plus regrettable que seule une dizaine d’euros sépare les deux produits.
En revanche, Fitbit profite de l’arrivée de l’Alta HR pour lancer ses nouvelles fonctions de suivi du sommeil. Désormais, le bracelet allie les mesures du cardiofréquencemètre à celles de l’accéléromètre pour mieux définir les phases de sommeil. Alors que ses prédécesseurs se contentent de définir des phases d’endormissement, d’éveil et d’agitation, l’Alta HR se fait plus précis. On peut désormais suivre ses phases de sommeil paradoxal (récupération mentale), profond (récupération physique) et léger.
Il y a toutefois trois éléments à signaler: la fonction n’étant pas encore déployée, nous n’avons pu la tester pour le moment. Il nous est donc impossible de vérifier la pertinence des nouvelles informations recueillies. D’autre part, la partie rigide du bracelet reste longue et épaisse. Pour ceux qui dorment sur le ventre, elle peut provoquer un inconfort. A deux reprises (avant de nous endormir et en pleine nuit), nous avons été tentés de retirer le bracelet. Enfin, on aurait apprécié que Fitbit aille jusqu’au bout de sa logique en proposant un réveil intelligent, capable de nous sortir du lit au moment le plus opportun.
Si elle n’est pas aussi riche en données que l’application Garmin, l’appli Fitbit est à selon nous la plus agréable et la plus simple à utiliser du marché. Le tableau de bord affiche les informations essentielles (nombre de pas, distance parcourue, calories brûlées, activité, données de sommeil etc.). Qu’il s’agisse de course ou de marche, toutes les activités physiques ont été détectées par l’Alta HR. A défaut d’être exhaustives, les données sont très lisibles. Parmi les rares points à perfectionner, on notera l’impossibilité d’afficher le nombre de battements cardiaques minute par minute en «faisant glisser» le doigt le long de la courbe du temps.
Une excellente endurance
En plus des quelques défis et de la partie dédiée à la communauté, on peut paramétrer l’appareil selon le poignet autour duquel il est porté. On pourra choisir la vibration à chaque appel, SMS ou événement du calendrier et paramétrer une alarme, également par vibration. Soulignons enfin la bonne vitesse de synchronisation entre le bracelet et le smartphone.
Pour différencier l’Alta HR du Charge 2, Fitbit ne mise pas que sur un design plus compact. La plus faible capacité d’affichage aboutit également à une meilleure endurance. Sur son site, le fabricant vante une autonomie de 7 jours, contre 5 pour le Charge 2. Après une recharge complète (avec un chargeur propriétaire, ne rêvons pas), nous avons enfilé le bracelet le mardi matin. Hormis pendant nos douches, nous ne l’avons pas quitté. Il nous a par ailleurs accompagné durant trois séances de footing – ce qui ne change pas fondamentalement les choses dans la mesure où le suivi du rythme cardiaque se fait en continu. L’Alta HR s’est éteint le mardi suivant en milieu d’après-midi. La promesse est donc parfaitement tenue. Comptez moins de deux heures pour une recharge complète.
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