Pour lancer son nouveau fleuron, Archos s’appuie sur un fabricant de taille : Nubia. Encore invisible sur le marché français il y a quelques semaines, le chinois vient de passer un accord avec le français. A l’image de ce qu’ont pu faire HTC, LG ou Huawei avec la marque Nexus de Google, Nubia livre des appareils estampillés Archos. De son côté, ce dernier assure la commercialisation et le service après-vente. Le premier fruit de ce mariage est l’Archos Diamond Alpha, aussi connu sous le nom de Nubia Z17 Mini. Lancé à 349 euros, il bénéficie d’un double capteur photo et d’un processeur Snapdragon 652. Le Diamond Alpha est par ailleurs compatible avec l’ensemble de nos fréquences 4G.
La signature Nubia
Malgré ce changement de nom, Archos a souhaité garder le design initial du Z17 Mini – avec un coloris exclusif, jouant sur ce qui fait la force de Nubia : des lignes épurées et des finitions premium. A l’arrière, le Diamond Alpha est recouvert d’une coque en métal. On y trouve un capteur d’empreintes digitales placé à bonne hauteur, ainsi qu’un double capteur photo encadré par la fine bande rouge propre à Nubia. En façade, le bouton principal sensitif adopte une finition similaire.
Les tranches du smartphone sont classiques, avec le bouton d’alimentation et les boutons de réglage du volume placés sur la partie droite. Le port USB Type-C se loge sur la tranche inférieure, la prise jack sur la tranche supérieure. Grâce au savoir-faire de Nubia, Archos parvient à lancer un smartphone extrêmement bien fini. Sa prise en main rappelle celle du Huawei P10, malgré des bordures d’écran un peu plus larges.
Sans Amoled et sans reproche
Comme bien d’autres, Nubia ne joue pas la carte de l’Amoled. A l’image de Huawei ou de Xiaomi avec son Mi6, le fabricant nous prouve que la technologie IPS est encore loin d’être dépassée en 2017. En laboratoire, nous avons mesuré une luminosité de 502 cd/m². Une belle performance, qui facilite la lecture en extérieur, y compris en plein soleil. La dalle de 5,2 pouces (Full HD) est également bien contrastée, avec un taux de 1567:1. La haute résolution de 424 ppp achève de faire de l’Archos Diamond Alpha un excellent élève en matière d’affichage.
Notons que le système permet de choisir parmi plusieurs paramétrages de couleurs. Le mode « Doux » porte bien son nom puisqu’il offre un rendu agréable et naturel. A l’inverse, le mode « Lueur » vous éblouira par des icônes très – trop à notre goût – flashy. Presque une caricature de l’Amoled !
En parcourant la partie logicielle du Diamond Alpha, on est directement propulsé dans l’univers Nubia. Face à la qualité des applications du chinois – notamment en photo, le français n’a pas souhaité imposer sa vision d’Android. L’interface de Nubia ayant de nombreuses qualités – sur lesquelles nous reviendrons par la suite, le choix n’est pas regrettable. A ceci près qu’il faut faire avec Android Marshmallow dans la mesure où le fabricant asiatique a lancé le Z17 Mini sous cette version. Par la suite, le Diamond Alpha se contentera des mises à jour de sécurité mais ne basculera pas vers Android Nougat.
Une surcouche très riche
La surcouche logicielle de Nubia est complète, très complète. Parfois trop. A l’allumage, nous nous sommes retrouvés face à une quarantaine d’applications préinstallées – dont nous nous ne servirons jamais – et impossibles à supprimer. Autant de logiciels qui viennent grignoter de la mémoire vive pour un service rendu, au mieux, anecdotique. En l’absence de tiroir d’applications, nous les avons finalement regroupées dans deux dossiers, sobrement baptisés « inutile » et « très inutile ».
L’OS signé Nubia a aussi ses qualités. Esthétiquement, il reste sobre, moderne et agréable à utiliser. Il regorge de fonctionnalités originales, dont certaines exploitent les bords de l’écran. En effleurant les coins supérieurs et inférieurs, il est possible de lancer une application prédéfinie. Pour la partie haute, nous avons opté pour Facebook. Pour la partie basse, nous avons choisi l’appli photo. En effleurant les deux bords à la fois, on joue cette fois sur la luminosité, que l’on va augmenter ou diminuer. Un coup de main difficile à prendre.
Bien que cela soit possible, on déconseillera d’activer ces deux fonctions simultanément. Dans la majorité des cas, nous avons lancé (par erreur) Facebook ou l’application photo en voulant moduler la luminosité. D’autres gestes exploitant les bordures d’écran sont prévus, par exemple pour la gestion du multitâche. Au quotidien, ils nous ont semblé moins pertinents.
Nubia / Archos propose d’autres outils très pratiques, à l’image de l’édition de capture d’écran à volée ou de la recherche rapide façon « Spotlight » d’Apple. La division d’écran est également utile, par exemple pour regarder une vidéo tout en surfant sur Facebook. Notons enfin la bonne qualité du capteur d’empreintes digitales, fiable et réactif.
Le Snapdragon 652 fait le boulot
Grâce au Snapdragon 652 (8 coeurs à 1,8 GHz) et aux 4 Go de mémoire vive, nous n’avons pas souffert de ralentissements malgré l’ouverture de nombreuses applications. Nous n’avons pas non plus subi la moindre surchauffe, y compris en jeu. Les scores de benchmarks placent d’ailleurs l’Archos devant ses principaux concurrents que sont les Samsung Galaxy A3 (2017), Huawei Nova et Huawei P8 Lite. Les gros joueurs en auront donc pour leur argent.
Comme à notre habitude, nous avons joué à Real Racing 3 et Riptide GP : Renegade pendant près d’une heure. Sur le second titre, nous avons fait grimper la résolution au maximum avec un niveau de détails élevé (et non très élevé). Les parties se sont succédées sans accroc. En poussant encore le niveau de détails, la fluidité du jeu en a fatalement pris un coup.
Si vous comptez embarquer le Diamond Alpha sur un vol Paris-New York, une batterie externe ne sera pas de trop. En jeux vidéo, le smartphone ne permet de tenir qu’environ 5 cinq heures. Dans l’ensemble, l’autonomie reste acceptable. L’appareil a rendu l’âme après 8h32 lors de notre mesure d’autonomie polyvalente, un score qui le place devant l’iPhone 7 mais loin derrière le Samsung Galaxy A3 (2017), ou les Huawei P8 Lite et Nova. L’Archos Diamond Alpha survivra à une journée d’utilisation, mais pas plus.
Photo : une offre complète et perfectible
Avec le Diamond Alpha, Archos tente de démocratiser l’utilisation du double capteur photo – deux fois 13 Mpix dans notre cas. Comme chez Huawei, l’un capture des images en couleurs, l’autre en noir et blanc. L’Alpha reprend l’application photo de Nubia et ses nombreux modes de prise de vue. Si plusieurs d’entre eux sont sympathiques – comme la peinture lumineuse, les plus utiles seront probablement le mode portrait et le mode noir et blanc.
Voir les photos prises avec l’Archos Diamond Alpha en haute définition
Pour le premier, le Diamond Alpha se contente d’appliquer un effet bokeh – flou artistique d’arrière-plan, sans profiter d’une focale propre au portrait. Comme avec le Huawei P10, vous resterez en grand angle, avec les déformations de visage qui vont avec. Le résultat est moins bon que chez Huawei, qui est lui-même encore loin de la perfection. Au niveau du crâne et de la barbe de notre modèle, les zones de flou sont bien trop étendues.
Le mode noir et blanc est plus convaincant à notre goût. Nous l’avons comparé avec le mode monochrome du P10, qui est certainement le meilleur du marché. Le Huawei confirme logiquement sa suprématie, avec des détails bien plus fournis. Mais pour le mode portrait comme pour le mode noir et blanc, il faut rappeler la différence de prix entre les deux appareils, de 250 euros. Bien que perfectible, l’offre photo du Diamond Alpha est appréciable pour son tarif.
En utilisant le mode automatique dans de bonnes conditions, le smartphone peut produire de belles images. Les photos ne fourmillent pas de détails mais sont bien assez qualitatives pour être publiées sur Facebook, Twitter, Snapchat ou Instagram. En basses lumières, l’exposition reste suffisante malgré des contours beaucoup moins nets. La qualité vidéo est passable et souffre notamment d’une stabilisation insuffisante.
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