Envie d’un ultraportable de moins de 1,5 kg qui ne saccage pas votre compte en banque ? L’Asus Vivobook S14 a quelques arguments sous le coude. Son prix dans un premier temps : il se déniche aux alentours de 670 euros en version 256 Go de SSD ou aux alentours de 750 euros dans la version S412FA que nous avons testée. Une fourchette de prix qui rend impossible la présence d’une carte graphique dédiée – il faut se limiter à la partie graphique du processeur – mais qui permet déjà d’intégrer un Core i5 8265U (cadencé à 1,6 GHz) épaulé de 8 Go de de RAM, 512 Go de SSD, le tout dans une machine à écran mat de 14 pouces. Pas une machine d’exception, mais un PC conçu pour être confortable dans le cadre d’un usage quotidien, aussi bien en consultation média qu’en rédaction.
Design et connectique
Sans être un modèle d’élégance, le Vivobook S412FA est une jolie machine. Les bordures noires autour de l’écran sont réduits (6 mm sur les côtés), les inscriptions limitées à leur plus simple expression, les revêtements sobres, quoiqu’un peu plastiques. Loin de se la jouer « Macbook », ce Vivobook vit dans le monde réel où l’on jongle avec des clés et disque durs USB « normaux » (USB A) et où l’on trouve de l’USB 3.1 en prise USB C, une sortie HDMI et un emplacement pour carte mémoire. La présence de deux prises USB A est un vrai plus pour nous, même si nous déplorons que seule la prise de gauche soit à la norme USB 3, la prise de droite n’étant qu’en USB 2 (débits plus lents, tension inférieure qui peut ne pas suffire pour certains disques externes).
L’emplacement pour carte Micro SD a de quoi faire sourire. En effet, l’intérêt d’une telle prise est de vider facilement les cartes mémoires de ses appareils, photo et vidéo. Or, mis à part quelques rares compacts, les smartphones et les caméras d’action (GoPro) qui utilisent bien de la Micro SD, l’écrasante majorité des appareils photo (y compris des modèles pros) s’appuient sur des cartes SD au format classique. Pourquoi Asus a préféré un emplacement Micro SD ? Peut-être parce que cela doit coûter moins cher. Donc si vous vous avez un appareil photo, préparez le câble ou le lecteur de cartes mémoires externe pour développer les images sur ce petit Asus !
Dernier grief : la prise USB C est faite pour le transfert de données et la recharge, mais ne prend pas en charge le réseau ou l’affichage. Et surtout ne fait pas office de chargeur : Asus fait ici encore et toujours appel à un chargeur classique. Un comble pour un vendeur de smartphones Android qui sont quasiment tous passés à de l’USB C, eux.
Ajout de RAM… et d’un second disque dur !
Quatre des huit gigaoctets de mémoire vive embarqués sont soudés à la carte mère, les quatre gigaoctets restants étant présents sous la forme d’une barrette de RAM. On pourra donc pousser jusqu’à 12 Go, ce qui peut être salvateur notamment pour les gros utilisateurs de mémoire – applications photo & vidéo, bureautique et surf intensif, tableurs ou présentations de grande taille, onglets ouverts par dizaines -. La formule aurait été parfaite avec deux barrettes amovibles, mais c’est mieux que rien. Et contrairement aux rumeurs, la différence de taille des deux bandes mémoire ne sacrifie pas le Dual Channel grâce à la technologie FLEX d’Intel (on profite du Dual Channel jusqu’à 8 Go, les 4 Go « résiduels » fonctionnant en simple canal qu’une fois les 8 Go utilisés). Dans tous les cas, vu le positionnement bureautique, l’impact sur les performances est négligeable.
Encore plus intéressant que la mémoire extensible, l’appareil est livré avec la connectique (nappes, vis) permettant d’ajouter un second disque dur au format 2,5 pouces dans un espace libre accessible en dévissant la coque inférieure du PC. Une proposition rare pour un appareil de ce genre, la mode étant au tout soudé avec zéro possibilité de faire évoluer sa machine. Là, on sent bien que la plate-forme d’Asus a été conçue dès le début pour être déclinable en de nombreux modèles différents (on peut même voir l’emplacement où Asus peut ajouter une carte graphique dédiée avec ses modules de RAM). L’utilisateur profite ici de la flexibilité de la plate-forme, ce qui peut être un vrai plus pour qui aime partir avec tous ses fichiers sans avoir à embarquer un disque externe.
Écran mat confortable, batterie modeste
Le Vivobook S14 est une vraie machine de travail : Asus a préféré une dalle mate qui ne souffre pas des reflets aux traditionnelles dalles brillantes. Un très bon point pour ceux qui aiment (ou doivent) rester des heures devant un écran en étant productif – non, Netflix ce n’est PAS une application de productivité ! À force d’utiliser un PC Windows avec écran tactile, l’absence de cette technologie nous a parfois décontenancés, mais pour ceux qui en sont restés au touchpad, cela ne devrait pas poser de problème. On reproche cependant à cet écran ses maigres performances techniques : il est peu lumineux (seulement 265 cd/m²) ce qui peut être gênant en extérieur, et son taux de contraste est un peu en deçà de la moyenne. Mais rien qui ne constitue une grosse gêne pour un usage de travail dans un bureau ou un café.
Ce qui peut limiter un peu plus les usages, c’est la batterie, pas aussi endurante qu’espérée. Avec 6h56 d’autonomie polyvalente et 5h36 d’autonomie vidéo en streaming, ce modèle est en dessous de la moyenne des appareils équivalents testés (9h08 et 7h17). Mais compte tenu du prix, largement inférieur aux XPS 13, HP Envy et autres Macbook, il faut accepter de faire des compromis pour ce niveau d’équipement.
Un clavier en demi-teinte
Côté pile, les touches du Vivobook S14 sont peu bruyantes et assez confortables pour un usage soutenu. Côté face, on regrette une certaine mollesse qui force à appuyer un peu plus que sur d’autres types de claviers (notamment les Macbook ou les Matebook X Pro de Huawei), menant à un manque de précision. Le rétroéclairage est d’autre part vraiment médiocre. Si on devine les touches quand il fait noir, dans les endroits juste un peu sombres, les touches sont plus lisibles… une fois les LED éteintes ! En effet, le taux de contraste entre l’inscription et la couleur argentée des touches est bien meilleur que la bouillie lumineuse du système de rétroéclairage.
Touchpad calculatrice : utile mais pas très stable
Asus a astucieusement intégré une calculatrice au touchpad. Pour nous autres Français qui devons appuyer sur SHIFT (MAJ) pour taper des chiffres, l’intégration d’une calculatrice tactile dans le touchpad peut presque devenir un argument d’achat. Pour qui saisit de nombreuses valeurs – dates, prix, etc. – cet accès direct est un vrai plus qui peut faire gagner du temps une fois que l’on a appris à jongler avec le comportement « touchepad » (déplacement et clic) et le comportement « calculatrice ». La fonction s’active en pressant l’icône placée dans le coin supérieur droit du touchpad, ce qui a pour effet d’éclairer les différentes touches tactiles du touchpad. Si on glisse le doigt normalement, c’est un touchpad, si on presse précisément une des zones (chiffres et fonction : / , * , – , + , . , Retour et Entrée), alors il se comporte comme une touche. À l’usage, il vaut mieux éviter de l’activer quand on tape beaucoup de texte – j’ai effacé je ne sais combien de « 4 » parce que ma main gauche a un trop effleuré le touchpad. Mais ce qui est encore plus gênant, c’est que la fonction « calculatrice » bogue fréquemment. Ce qui oblige à redémarrer la machine pour éteindre le touchpad…
Qualité sonore et faux cadeaux
Savez-vous pourquoi les enceintes externes ont été créées ? Pour donner de la voix aux smartphones… et aux PC portables d’entrée de gamme. Vous l’aurez compris dans cette introduction, la qualité sonore de ce PC portable est affreuse. Si la mention SonicMaster gravée en dur sur le dessus de la coque de l’appareil signifie quelque chose, c’est peut-être « Allez acheter une enceinte externe », ou peut-être « Procurez-vous un casque ». Parce que pour mettre de l’ambiance dans votre appartement/salon, voire, plus sensible, insuffler une ambiance romantique, et bien c’est raté. Bon point : cela vous permettra de réapprendre à travailler en silence.
Nous avons reçu une boîte commerciale normale de ce PC, c’est-à-dire exactement ce que déballe un client. La bonne surprise est la petite souris USB qui peut s’avérer bien pratique en usage sédentaire – et une petite souris USB, ça dépanne toujours. Mais on note aussi deux faux cadeaux : le premier est une sacoche PC façon « années 2000 » qu’on a plus envie de recycler qu’autre chose, l’autre une version d’essai de McAfee préinstallée sur la machine qu’on a vraiment envie de désinstaller au bout de 16 femtosecondes.
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