Très subjectivement, la mise à jour du Zephyrus G14 d’Asus est l’une des machines que nous attendions le plus en cette année 2022. Parce que le Zephyrus G14 premier du nom fut un coup de cœur. Lancé en 2020, il incarnait le succès de la génération Ryzen 4000 d’AMD. Ce PC portable de petit gabarit conjuguait les qualités d’un ultraportable (endurance, compacité) avec celle d’un vrai PC gamer. Une machine qui restera dans les annales de l’histoire comme une marque de la montée en puissance des processeurs AMD.
L’arrivée d’une nouvelle version de ce PC emblématique implique des attentes : Asus allait-il corriger les défauts de la précédente machine. Défaut tels que l’absence de webcam, la chauffe assez notable, etc. En plus de vérifier les progrès réalisés en deux ans, c’est le « moteur » de cet ultra-portable gaming qui est également important à nos yeux. Le Zephyrus G14 2022 délaisse en effet le GPU Nvidia de son aïeul (RTX 2060) pour se tourner vers une Radeon RX6800S. La première génération de processeurs graphiques mobiles dédiés en RDNA 2. Et le fait qu’elle soit couplée à un processeur AMD Ryzen 9 fait que ce ROG Zephyrus G14 nouveau est une machine 100% AMD.
Super équipé, défauts corrigés
D’un côté, il faut accorder à AMD la conception d’excellentes puces – le Ryzen 9 AMD Ryzen 9 6900HS, gravé en 6 nm, et la Radeon Radeon RX6800S, gravée en 7 nm. Mais il faut reconnaître à Asus les prouesses électroniques, mécaniques et thermiques d’avoir intégré de si puissants composants dans une machine si compacte. Au regard de ses performances, si légère : avec 1,7 kg sur la balance, elle répond toujours aux canons des ultraportables, et peut vous accompagner dans n’importe quel train ou avion. Ce d’autant plus qu’elle est endurante – une autre de ses prouesses (lire plus loin) – et résistante au chocs (mais pas au griffures, lire encore plus loin). Le châssis mélange aluminium, alliage de magnésium et polycarbonate.
En créant son châssis compact en 2020, Asus avait dû faire des choix d’intégration, ce qui l’avait conduit à faire l’impasse sur la webcam. Absence corrigée avec cette mouture 2022. Ok, la définition et la sensibilité médiocre de ce capteur 720p n’en font pas un champion de la catégorie. Mais cela suffit pour montrer sa bouille sur Zoom, Meet ou Skype. Autre amélioration : le touchpad.
Un peu rikiki par le passé, il a grossi de 50% pour devenir vraiment confortable en mode « travail ». La connectique n’est pas chiche, même s’il manque la prise Ethernet (RJ45), la double recharge (broche et USB-C) est toujours de la partie et on peut ajouter une carte Micro SD pour étendre un peu le stockage.
Impossible en effet de le faire autrement qu’en changeant le SSD, il n’y qu’un emplacement PCIe de libre. Côté RAM, Asus corrige là encore l’erreur de 2020 : 16 Go sont soudés au lieu des 8 Go précédemment. Ce qui fait que la machine que nous avons testée affichait 32 Go de RAM. Bien pour les gamers, et pour les « créateurs ».
Puissance 3D au top (mais évitez le ray tracing)
Il y a trois ans, AMD était incapable de livrer un GPU pour PC gamer crédible. L’architecture RDNA 1 a fait son bonhomme de chemin dans les tours, RDNA 2 a profité de l’élan et amélioré les performances. Pour finir par être déclinée en des GPU mobiles aux performances crédibles. Tant et si bien qu’elles égalent les performances de Nvidia en rasterization (pas en ray tracing, lire plus loin).
Pour cette configuration premium du ROG Zephyrus G14 2022 (il existe plusieurs versions) que nous avons testé, Asus a eu la bonne idée d’intégrer un écran 1440p dont la définition offre, en plus d’un supplément de confort de lecture en mode « travail », un beau de niveau de détails dans les jeux. Autant la 4K serait inutile et même contreproductive (supplément de consommation de l’afficheur et du GPU), autant Asus a trouvé ici le juste milieu pour profiter de l’essentiel des titres modernes en très haute qualité à +60 images par seconde.
La seule limite de cette définition de 2560 x 1440 pixels se trouve dans le petit club des jeux les plus gourmands, comme CyberPunk 2077. Dans cette définition et avec le niveau de détails en ultra, on tombe régulièrement en-dessous de 40 images par seconde. Mais pour le reste des jeux, comme Dirt 5 (75 i/s) ou Assasin’s Creed Valhala, on est à plus de 60 images par seconde. Côté ray tracing, pas de surprise. RDNA2 prend certes en charge cette technologie, mais le niveau de performances n’est pas encore au niveau de Nvidia. En clair : à moins d’être très modeste en définition (1080p) et en niveau de détails, évitez d’activer le « lancer de rayon ». Ce qui n’est, pour l’heure, pas bien grave, il y a toujours peu de jeux qui prennent cette techno en charge. Et les gains visuels sont, subjectivement, assez modestes.
Écran : bon, mais pas parfait
Plutôt homogène et offrant une excellente luminosité pour sa catégorie (473 cd/m²) et un taux de contraste satisfaisant (1028:1), l’écran LCD IPS de notre version de test offrait une superbe définition de 2560 x 1600 pixels. Le tout, avec un tout petit sacrifice de vitesse de rafraîchissement – 120 Hz contre du 144Hz pour les versions 1080p. Ce supplément de définition donne un peu plus de travail à la puce graphique pour jouer en définition native. Mais offre un vrai confort autant pour les jeux tactiques qu’en mode vidéo et bureautique.
Du côté de la justesse des couleurs, le bilan est plus mitigé. S’il est meilleur que la moyenne des écrans des machines gaming, ce n’est pas non plus une performance : les dalles de joueurs sont sélectionnée pour leur rapidité, notamment pour les jeux les plus nerveux. Une sélection qui se fait, logiquement, au détriment d’autres paramètres comme la précision des couleurs ou encore les angles de vision. Ce qui est logique, puisqu’aucune technologie (LED, TN, OLED) ne domine les autres dans tous les domaines. Avec un Delta E 2000 de 2,75, le Zephyrus G14 offre un affichage satisfaisant, mais que les graphistes auront intérêt à le calibrer avec une sonde.
Dommage qu’Asus ne le fasse pas en usine, ce d’autant plus que le Taïwanais promet 100% de couverture DCI P3. Mais cela peut se comprendre : ce genre de garantie est intégrée dans les gammes créateurs comme les Zenbook et les ProArt. Et nous avons ici à faire à une machine gaming, ajouter une qualification d’usine en plus de celles déjà apportées (stabilité dans les jeux, etc.) augmenterait nécessairement le prix.
Une machine au-dessus de la mêlée
L’outil interne du 01Lab, qui produit nos rapports de test, a ceci de joli qu’il nous affiche des éléments contextuels de comparaison intéressants.
Et parmi les machines équivalentes, le ROG Zephyrus G14 « nouveau » a ceci d’impressionnant qu’il les domine dans quasiment tous les domaines. Mis à part sa consommation au repos écran à fond (et il est lumineux cet écran !) et son taux de contraste un peu en retrait, le G14 est très au-dessus de la moyenne dans notre synthèse radar.
La synthèse produite par notre générateur des « plus » et des « moins » pour le poids, la réparabilité, la stabilité des performances, etc. montre que l’écrasante majorité des points relevés se situent dans les « plus ». De la puissance du GPU, en passant par la rapidité de charge de la batterie jusqu’à son argument phare de l’autonomie, le ROG Zephyrus G14 2022 est une machine d’exception. Encore heureux pour une machine à 2 300 euros, mais au moins Asus ne déçoit pas. Sauf sur un tout petit détail : la résistance de son capot arrière. Glissé un peu à la sauvage dans ma sacoche de vélo, l’appareil a souffert d’un frottement qui a décoloré le capot. Preuve qu’Asus n’a pas ajouté de traitement anti-rayures et n’a pas utilisé de polycarbonate teinté dans la masse. Si on a envie de dire « désolé Asus France, j’ai été un peu bourrin », ce sentiment légitime de culpabilité est atténué par la mission journalistique d’information. Qui nous permet de vous prévenir : attention aux rayures et aux frottements, et achetez une housse pour protéger votre précieux !
Des progrès logiciels à faire
Asus est un roi du matériel, mais a encore des progrès à faire en matière de logiciel, notamment d’ergonomie. Nous l’avons appris à nos dépens lors des procédures de test d’endurance de cette machine. Même en déclarant à Windows que le logiciel de benchmark ne devait fonctionner que sur le GPU intégré (cas de travail et de visionnage de film sur batterie), nos premiers tests donnaient des résultats très mauvais, car c’était toujours le GPU supplémentaire qui était sollicité.
Après deux tests ratés, nous sommes allés trifouiller dans Armory Crate, l’horrible logiciel de configuration « gaming » d’Asus. Avec son aspect futuristico-moche, et son ergonomie pas toujours bien pensée, Armory Crate est assez affreux à utiliser. Une interface propre et claire comme celle des drivers Adrenalin d’AMD permettrait de conserver un look gamer, mais avec une UI/UX (interface utilisateur et expérience utilisateur) plus agréable et intuitive. Après avoir choisi le bon onglet et fait défiler des options peu lisibles, nous avons pu changer de mode et « sauver » les résultats d’endurance. Qui sont passés de 3h28 (autonomie polyvalente) et 2h19 (lecture vidéo) à respectivement à 7h24 et 7h06. Depuis le logiciel a été mis à jour, personne ne se plaint de problème de bascule de mode. Mais il est toujours aussi moche.
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