Dans le monde du vélo et plus précisément celui du VTT, Santa Cruz est une marque iconique. Connue pour ses cadres en carbone et sa géométrie au couteau, la société fondée en 1993 par le skateur Rob Roskopp a lancé un nouveau VTT électrique à l’occasion du Roc d’Azur 2024. Le Vala, c’est son nom, est équipé de la dernière version du moteur Bosch, le Performance Line CX et ne pèse que 21,4 Kg. En outre, il fait plusieurs choix assez radicaux, que ce soit au niveau de la suspension ou de la batterie. Des choix payants ? C’est ce que nous avons voulu savoir en faisant un tour sur le Vala dans le parc régional de l’Estérel.
Design et finitions : du Santa Cruz dans le texte
La réputation de Santa Cruz n’est plus à faire. Le qualificatif de « Porsche du vélo » n’a rien d’un hasard lorsque l’on connaît l’attention que la marque accorde à son châssis et aux performances dynamiques de ses vélos. L’autre point commun, c’est évidemment le prix : même si le VTTAE Santa Cruz ne coûte pas le prix d’une Porsche (même d’occasion), il demande tout de même un sacré investissement : entre 7 499 euros et 12 999 euros, tout de même.
Voir les prix du Santa Cruz Vala
À ce tarif, on est en droit d’attendre beaucoup, c’est pourquoi l’achat d’un Santa Cruz s’accompagne généralement d’un service taillé sur mesure et de quelques avantages dans le temps : cadre et roues garantis à vie, pour ne citer que ces deux-là.
À cet égard, le Vala correspond tout à fait à la philosophie de Santa Cruz : un cadre sublime, une peinture travaillée avec soin, des roulements de diamètre supérieur, mais, et c’est notable, l’absence d’une suspension VPP, c’est-à-dire un point de pivot virtuel. Ce choix technique était jusqu’au Vala l’une des marques de fabrique de Santa Cruz. Son absence sur ce modèle a étonné, voire déçu une partie des suiveurs de la marque, mais elle a plusieurs explications, à commencer par l’intégration du Performance Line CX. Notez pour autant que, malgré ce retour à un cadre plus classique, le Vala offre de nombreuses options de suspension, voire de modification de la géométrie du vélo, simplement en inversant deux Flip chip.
Mis à part cette dérogation à la « règle », le Vala est un Santa Cruz tout ce qu’il y a de plus classique, c’est-à-dire très bien conçu et particulièrement bien assemblé.
Une fiche technique qui fait rêver
Sur ce type de VTTAE haut de gamme, l’erreur n’est pas une option en matière d’équipement. En conséquence, la fiche technique du Vala est de haute volée. Santa Cruz a fait le choix d’une taille de roue différente à l’avant (29 pouces) et à l’arrière (27,5 pouces), d’un système de freinage Maven, d’un dérailleur SRAM Eagle AXS T-Type (une référence) et donc d’une suspension maison à quatre points de pivots (150 mm de débattement) et d’une fourche avant Fox 38 Factory (160 mm).
Quant aux pneus, le Vala opte, quel que soit son niveau de finition, pour des Schwalbe Magic Mary (2,5’’).
Moteur et batterie : enfin du Bosch
Outre le cadre et la suspension VPP, l’autre grand virage opéré par Santa Cruz concerne le moteur. La marque a opté pour le Performance Line CX, comme Moustache avec son Game, soit le moteur le plus haut de gamme de l’accessoiriste allemand dans sa nouvelle et 5ème génération.
Intégré de manière classique au niveau du pédalier, ce dernier est tout simplement ce qui se fait de mieux sur le marché. Les nouveautés de sa nouvelle version : un bruit considérablement réduit (fini le petit sifflement désagréable qu’on pouvait entendre en montée), une friction réduite dès lors que l’on dépasse les 25 km/h et un mode d’assistance automatique encore plus plaisant où le naturel du pédalage prend le dessus sur l’impression d’être aidé en permanence.
Si vous souhaitez avoir un aperçu complet des performances du Performance Line CX, n’hésitez pas à lire le test que nous avons consacré au dernier moteur haut de gamme de Bosch que nous avons mis à l’épreuve sur trois VTT différents.
Pour accompagner ce moteur, Santa Cruz n’a pas fait le choix d’un afficheur comme le Purion 400 par exemple, la crainte des chocs sans doute. En conséquence, le Vala opte pour un système plus basique, la mini Remote placée sur la partie haute du tube diagonal. Certes, l’essentiel des informations (mode d’autonomie et batterie restante) s’y trouve, mais compte tenu du tarif prohibitif de l’engin, le minimum aurait été de l’équiper avec un écran digne de ce nom.
Mais le choix le plus radical sur la partie électrique n’est sans doute pas là. Il concerne la batterie. Santa Cruz a fait le choix d’une batterie fixe et ne proposera son Vala qu’avec le bloc de 600 Wh (une version de 750 Wh est aussi disponible chez Bosch). Pourquoi ces deux choix irrémédiables ? Pour gagner en poids d’une part, mais surtout pour préserver la rigidité du cadre qui aurait été affaiblie s’il avait fallu créer une trappe pour la batterie. Chez Santa Cruz, on estime que le jeu en vaut la chandelle et que la légère perte en autonomie pourra être compensée par l’achat du PowerMore 250 Wh, le prolongateur d’autonomie de Bosch. Ce parti-pris nous semble plutôt raisonnable. La plupart des sorties VTT sont couvertes avec 600 Wh (+ 250 Wh si besoin), et nous pouvons supposer que la grande majorité des propriétaires d’un VTT électrique à 13 000 euros doit avoir un garage pour l’entreposer et le charger. Malgré tout, c’est un choix qui risque de priver le Vala de quelques clients.
Le Santa Cruz sur les sentiers, ça donne quoi ?
Passons maintenant à la partie essentielle, l’essai sur route ou plutôt sur les sentiers escarpés de l’Estérel. Ce magnifique terrain de jeu s’est avéré taillé pour le Vala. On s’attendait à un monstre en matière de descente, plus en retrait sur les phases d’ascension. Nous avons trouvé un vélo incroyablement polyvalent, bien équilibré et qui offrait des performances intéressantes dans la plupart des cas. La position de pilotage permet d’avoir une approche très engagée lorsque c’est nécessaire, mais aussi de se relâcher et de profiter quand ça devient possible.
Il ne faut que quelques minutes pour se sentir à l’aise sur le Vala et le mérite en revient en partie au système de freinage de SRAM, le Maven, qui rassure immédiatement sur ses capacités à garder le pilote sur le vélo. Mais le fait est que le Vala ne demande qu’à bouger et on se retrouve régulièrement à relancer et à profiter de son dynamisme et de ses capacités de franchissement.
Bilan : la Porsche des VTTAE ? Vraiment ?
Malgré un look plus conventionnel et un parti-pris étonnant en matière de suspension, le Vala est aussi une Porsche en ce qui concerne ses performances. Merci au moteur Performance Line CX bien sûr, mais pas seulement. Les choix opérés sur le châssis et la suspension sont payants, tout comme le fait de chercher à économiser la moindre dizaine de grammes. Au final, le Vala est bien un Santa, mais c’est aussi un VTT électrique très polyvalent et très plaisant à rouler. Malheureusement, comme pour la firme de Zuffenhausen il faudra ardemment négocier avec son banquier pour en profiter.
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