Malgré son rachat par Apple, la mission de Beats ne semble toujours pas avoir changé. La marque américaine, historiquement plébiscitée pour son design, s’est lancée depuis des années dans une quête de crédibilité. Celle-ci a connu deux coups d’accélérateur. Le premier avec avec l’arrivée d’Apple aux manettes en 2014, le second avec la sortie du Studio 3 en 2017 . Oui, mais voilà, Beats n’est toujours pas considéré comme l’égal de Bose et de Sony en matière de casques. Et si la marque a fait des progrès considérables sur les intras, il lui reste à faire ses preuves sur la catégorie reine. C’est la mission de ce Studio Pro. Le successeur du Studio 3 veut aller un cran plus loin que les AirPods Max, mais en a-t-il vraiment les moyens ?
La patte Apple
Nouvelle signature audio, micro de nouvelle génération, mode d’écoute des sons environnants et même une réduction de bruit entièrement recalibrée, la liste des nouveautés sur ce Beats Pro est aussi longue que l’attente qui a précédé sa sortie. Et que dire du mode Lossless et de la compatibilité Dolby Atmos qui permettent à la fois de profiter d’une source audio de meilleure qualité, mais aussi de l’audio spatial, disponible sur l’iPhone depuis iOS 15.
Design : dans la lignée de son prédécesseur
Le Studio Pro peut difficilement renier ses origines. Dès le premier coup d’oeil, et malgré plusieurs changements esthétiques, la filiation avec les précédents modèles de Beats est évidente. La marque explique avoir fait appel au designer anglais Samuel Ross pour donner un nouveau style à cette nouvelle génération de Studio. Espérons simplement pour Beats que ce dernier n’ait pas eu la main lourde au moment d’établir sa facture. En effet, le nouveau casque de la marque reprend en grande partie le design du précédent. L’arceau est légèrement plus fin, tout comme les coussinets, mais le form factor n’a pas bougé d’un iota. Le casque se plie toujours de la même façon (les oreillettes se rétractent vers l’intérieur et ne sont pas pivotables), le logo incontournable vient trouver place de part et d’autre des écouteurs et même les commandes ont repris leurs vieilles habitudes que ce soit pour l’allumage ou pour la navigation.
Cela étant dit, la fabrication du casque est remarquable, les finitions soignées et, le plus important sans doute, le Beats Studio Pro est agréable à porter. Que ce soit autour du cou, lorsqu’il n’est pas utilisé, ou sur la tête, il parvient à faire oublier son poids (260 g). Seul hic : une écoute prolongée de plusieurs heures peut engendrer une gêne au sommet du crâne due à la courbure de l’arceau. C’est le cas avec une grande partie des casques, cela dit très peu d’entre eux parvenant à se faire complètement oublier.
Enfin, on ne saurait fermer ce chapitre design sans évoquer l’une des grandes réussites de ce Beats Studio Pro : sa housse de rangement. Lorsqu’on débourse près de 400 euros pour son casque, on aime le savoir protégé. Beats non seulement y parvient, mais son écrin est également compact et joli.
Mise en route et premiers pas avec le Studio Pro
Qui dit Beats, dit Apple et qui dit Apple dit souvent qu’Android est laissé de côté. Avec le Studio Pro, ce n’est pas le cas, bien au contraire. Cela débute avec l’appairage, aussi facile avec un iPhone qu’avec l’OS concurrent. Chez iOS comme sur Android (avec Google Fast Pair) ce processus de synchronisation ne prend que quelques secondes et permet de passer directement à la phase de réglages personnalisés pour l’audio spatial.
De manière générale, le Studio Pro est aussi à l’aise avec les deux systèmes, même si chacun dispose de quelques avantages qui lui sont propres. Si vous utilisez le casque de Beats avec un iPhone, vous pourrez invoquer l’aide de Siri quand bon vous semble. Vous l’aurez deviné, Google Assistant est lui aux abonnés absents sur Android. À l’inverse, les propriétaires de smartphones dotés d’un OS Google pourront utiliser leur casque plus simplement s’ils disposent de plusieurs appareils compatibles grâce à la connexion Bluetooth multipoint (le casque est compatible Bluetooth 5.3) une fois que le Beats Studio Pro aura été enregistré sur son compte Google.
Une fois sur la tête, le système d’exploitation importe peu. Le Studio Pro reprend à cet égard la même navigation que le Studio 3. L’allumage est dévolu à l’oreillette droite, qui dispose également de Leds pour vérifier le niveau de charge. L’essentiel se passe sur l’oreillette gauche qui sert à la fois à régler le volume, à passer d’un morceau à un autre et aussi à prendre les appels. La navigation est donc très intuitive et ne nécessite pas qu’on utilise son smartphone outre mesure.
Qu’en est-il du Lossless, sans doute l’une des plus belles promesses du Studio Pro ? Grâce à son DAC intégré, le casque de Beats permet d’écouter de la musique sans perte… sur Apple Music par exemple. Néanmoins, pour profiter de cette qualité audio supérieure (24 bits/48 kHz) il faut utiliser son casque en filaire. Fort heureusement, dans la très jolie housse de protection qui l’accompagne, on trouve un deux câbles (USB-C/USB-C et USB-C/mini-jack). Dès lors que le Studio pro est branché en filaire, il propose trois profils d’égalisation (pour la musique, les films ou les podcasts). On regrettera de ne pas avoir accès à des réglages plus poussés (un véritable égaliseur, par exemple), tout comme on se résoudra au fait que lorsque le casque est branché, les fonctions ANC ou mode Transparent ne sont pas disponibles.
Qualité audio : où sont les basses ?
Beats traîne depuis sa création l’image d’une marque assez peu soucieuse de la qualité audio, dotée d’un son massivement tourné vers les basses. Non seulement cette caractéristique a su évoluer avec les années, mais elle n’est tout simplement plus justifiée au regard des dernières productions de la marque. Pour autant, la signature sonore du Studio Pro est surprenante à bien des égards. Si les médiums sont bien maîtrisés, ce n’est ni le cas des graves ni celui des aigus. De manière surprenante, les basses sont presque absentes, ce qui laisse perplexe. Le son porté vers les aigus manque de présence et de chaleur, même lorsque la réduction de bruit est activée.
Assez étonnement, alors que le Studio Pro est supérieur presque en tous points par rapport au AirPods Max, il reste en retrait en termes de couverture du spectre audio et de spatialisation.
En revanche, Beats a fait des progrès considérables sur les appels et la reproduction des voix. Dans les deux cas, il s’agissait de points faibles sur les précédentes générations. Ce n’est plus le cas. De fait, que ce soit pour écouter des podcasts ou passer des appels, le Studio Pro est nettement plus performant. Toutefois, pour les appels, il y a une différence notable selon que l’on soit dans un environnement calme ou bruyant.
Réduction de bruit : des progrès saisissants, mais insuffisants
En termes d’isolation, Beats part de très loin. La réduction de bruit active de son Studio 3 était sans doute le principal défaut du casque. Le fabricant se savait attendu au tournant et a fait des progrès réels en la matière. Au cours de notre test, nous avons d’ailleurs eu l’occasion de soumettre la dernière production de Beats à l’épreuve ultime en termes d’isolation : celle des enfants dans les transports en commun. Lors d’un voyage en Eurostar, le Studio Pro a su se révéler efficace face à l’enthousiasme débordant de trois têtes blondes revigorées à l’idée de faire un tour à Disneyland. De manière générale, le casque de Beats parvient assez bien à couper l’utilisateur des bruits ambiants.
En revanche, la fonction ANC du casque de Beats est moins saignante en extérieur lorsqu’il s’agit de couper l’utilisateur du bruit du vent par exemple. Dans ce cas de figure, l’utilisateur est relativement protégé de l’environnement extérieur, mais il reste un léger bourdonnement encore perceptible, surtout lorsque nous sommes en mouvement. En définitive, il faut saluer les progrès encourageants de Beats sur la réduction de bruit. Le Studio Pro n’a plus à rougir de ses performances en la matière, même s’il reste un cran derrière les deux références absolues que sont les XM5 de Sony et le Headphones 700 de Bose.
En revanche, le bilan est nettement plus positif concernant le mode transparent du Studio Pro. Ce profil d’écoute assez particulier qui permet d’entendre clairement les sons environnants est géré de fort belle manière. Là encore, la capacité du Beats à se faire oublier est étonnante.
Autonomie : deux modes, deux ambiances
Le Beats Studio Pro est assez paradoxal en matière d’autonomie. Bien entendu, comme la plupart des casques à réduction de bruit active, c’est le système ANC qui est la composante la plus gourmande de son fonctionnement. Mais chez Beats, plus peut-être que chez les autres, il y a une véritable différence de performance selon que l’on active ou non le mode antibruit. Précisons comme il se doit que le fabricant n’a pas surévalué ses performances en termes d’autonomie, au contraire. Selon Beats, son dernier casque serait capable de 24 heures d’autonomie en mode ANC et 40 sans.
Les résultats des mesures effectuées par le 01Lab confirment cet écart, mais aboutissent à des chiffres plus généreux. En effet, lors de nos tests, le Studio Pro est parvenu à tenir plus de 52 heures sans son ANC activé et 29h40 avec le mode de réduction de bruit. Les résultats sont dans la moyenne et surtout au niveau de ses deux principaux concurrents, le Headphones 700 de Bose et 1000XM5 de Sony.
Enfin côté recharge, c’est du tout bon. Le casque de Beats a besoin de moins de deux heures pour retrouver l’intégralité de sa batterie et il dispose même d’une fonction fast fuel qui lui permet de récupérer 4 heures d’écoute après 10 mn de recharge. Idéal lorsqu’il faut mettre les voiles en quelques minutes à peine et que son casque n’a pas été mis en charge.
Le Beats Studio Pro face à la concurrence
La tâche confiée au Studio Pro est tout sauf évidente. Dans un marché dominé de la tête et des épaules par Bose et Sony, seul Apple avec son AirPod Max est parvenu à se distinguer ces dernières années. Beats ne dispose pas de la même notoriété que la marque à la pomme, mais il parvient à être plus complet que son « cousin ». Néanmoins, il convient de se questionner sur la pertinence d’un tel produit dans un environnement déjà chargé.
L’intérêt du Studio Pro ? Il corrige une anomalie. Le Studio 3 n’entrait plus en considération lorsqu’il fallait conseiller sérieusement un casque audio à réduction de bruit. Trop vieux, trop médiocre en annulation de bruit et toujours aussi cher. Avec le Studio Pro, c’est une évidence, l’écart s’est resserré, mais Bose et Sony restent encore loin devant, qu’il s’agisse de qualité audio ou d’ANC.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.