C’est la guéguerre qui dégénère. Le groupe antispam Spamhaus, qui est basé à Londres et à Genève et qui publie des listes noires de spammeurs, a été la cible d’une attaque informatique par déni de service distribué (DDoS) d’une violence jamais vue jusqu’à présent. Selon The New York Times, les serveurs de Spamhaus étaient confrontés à un flux de requêtes dépassant les 300 Gbit/s de débit, alors que ce type d’attaque ne dépasse pas, en général, les 100 Gbit/s.
« C’est la plus grande attaque DDoS connue à ce jour, depuis que l’Internet existe », estime Patrick Gilmore, architecte en chef chez Akamai Networks, un fournisseur de services Internet, cité par le journal américain. A tel point que des services tiers tels que Netflix ont subi des ralentissements, voire des coupures. Pour résister face aux ces attaques DDoS, Spamhaus s’est tourné vers CloudFlare, un spécialiste du routage de trafic Internet. Dans une note de blog, celui-ci explique quelles solutions techniques il a trouvé pour parer à ces attaques qui, semble-t-il, sont toujours en cours.
Investigations dans cinq pays
Interrogé par la BBC, le PDG de Spamhaus, Steve Linford, explique que son organisation est sous le feu de cette attaque « depuis plus d’une semaine » et que les cyberforces de police de cinq pays ont d’ores et déjà commencé leurs investigations. Le responsable de ces attaques serait, selon lui, un hébergeur batave dénommé CyberBunker. Installé dans un ancien bunker de l’Otan, celui-ci se serait appuyé sur une multitude de botnets loués auprès de cybercriminels d’Europe de l’est. Pourquoi ? Parce que CyberBunker a été ajouté sur les listes noires de Spamhaus, ce qu’il a du mal à digérer.
Sur son site web, l’hébergeur se défend d’être un spammeur. « Selon Spamhaus, CyberBunker aide à la diffusion du spam et du cybercrime. Evidemment, Spamhaus n’a pas été capable de prouver quoi que ce soit », est-il écrit. L’hébergeur précise, par ailleurs, qu’il fournit « un hébergement anonyme pour tout sauf la pédopornographie et le terrorisme » et il se targue d’être « le seul hébergeur réellement indépendant de la planète ».
Sources :
Le site de CyberBunker
Le site de Spamhaus
L’article The New York Times
L’article de BBC
Le blog de CloudFare
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