Avant même que le métavers ne devienne réalité (virtuelle), l’Union européenne veut s’assurer que ces univers ne deviennent la propriété exclusive de grands groupes comme Meta (Facebook), Apple ou encore Microsoft. La Commission a adopté ce mardi une « stratégie sur le web 4.0 et les mondes virtuels ». L’ambition de Bruxelles est de faire en sorte que les citoyens, les entreprises et les administrations publiques de l’UE aient à leur disposition « un environnement numérique ouvert, sécurisé, digne de confiance, équitable et inclusif ».
Pas de régulation en vue pour le web 4.0
Le « web 4.0 », présenté comme celui qui permettra une intégration entre les objets et les environnements numériques et réels, sera une « transition technologique majeure vers un monde interconnecté sans discontinuité, intelligent et immersif ». Cette nouvelle génération des mondes virtuels représentera un marché mondial de plus de 800 milliards d’euros d’ici 2030, selon les estimations, contre 27 milliards l’an dernier.
Contrairement aux marchés numériques (avec le DMA) ou aux services numériques (avec le DSA), la Commission n’a pas l’intention de légiférer directement pour réguler un « web 4.0 » de toute manière très embryonnaire. La stratégie de l’exécutif européen est de s’appuyer sur les textes existants, comme par exemple le RGPD sur la protection des données, ou encore la régulation des plateformes. Il ne s’interdit cependant pas de participer au niveau international à l’élaboration de normes mondiales garantissant l’ouverture et l’interopérabilité des mondes virtuels.
Pour le reste, la Commission élaborera une « boîte à outils » d’ici le premier trimestre 2024 qui donnera aux citoyens de l’UE les moyens d’agir et de renforcer leurs compétences, par exemple via le financement de programmes spécialisés.
Pour Thierry Breton, commissaire au Marché intérieur : « L’Europe dispose des atouts nécessaires pour jouer un rôle moteur dans la prochaine transition technologique: des start up innovantes, des contenus créatifs et des applications industrielles d’une grande richesse, un rôle normatif affirmé au niveau mondial et un cadre législatif prévisible et propice à l’innovation ».
La Commission propose également un principe de « partenariat candidat sur les mondes virtuels » visant à développer un écosystème industriel regroupant les créateurs et les entreprises de médias, à partir de 2025. Ils pourront tester de nouveaux outils de création et travailler avec les États membres pour mettre au point un « bac à sable » réglementaire dédié au web 4.0. Mais à l’image du métavers et du concept de web 4.0, ces initiatives restent encore un peu nébuleuses avant leur concrétisation.
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Source : Commission européenne