Première publication le 18 novembre 2014
Uber : un dirigeant veut fouiller dans la vie des journalistes qui le critiquent
Un dirigeant de la société de VTC a imaginé, lors d’un dîner, la création d’une équipe chargée d’aller dénicher les failles et erreurs dans la vie privée des journalistes qui critiquent l’entreprise.
Parfois certains propos tenus hors micro sont tellement énormes que l’on ne peut s’empêcher de les rapporter. C’est ce qui vient d’arriver à un dirigeant d’Uber, Emil Michael. Lors d’un dîner avec plusieurs personnalités qui s’est tenu le 14 novembre 2014, l’homme a déclaré que sa compagnie ferait bien d’engager une équipe pour « déterrer les cadavres » de la vie des journalistes qui critiquent Uber, rapporte un journaliste de Buzzfeed présent ce soir-là.
Pendant ce fameux dîner, le responsable financier a exposé l’idée que son entreprise pourrait dépenser un million de dollars pour embaucher quatre détectives et quatre journalistes pour aller fouiller « dans la vie privée des journalistes et de leurs familles » opposés à Uber pour leur rendre la monnaie de leur pièce.
Emil Michael en avait particulièrement après la journaliste Sarah Lacy, du site PandoDaily, auteur d’articles très critiques sur Uber. Celle-ci a en effet récemment accusé Uber de « sexisme et de misogynie » et a indiqué qu’elle supprimait Uber de ses applis après avoir appris que l’entreprise de VTC proposait à ses clients français d’être conduits par de jolies jeunes femmes employées par un service d’escortes. « Je ne sais pas combien d’autres signaux il faudra pour comprendre que cette compagnie ne nous respecte pas et ne fait pas de notre sécurité une priorité », avait-elle écrit.
Pour lui, la journaliste devait être tenue pour responsable si des femmes se faisaient agresser après avoir elles aussi abandonné Uber. Le dirigeant avait ensuite imaginé cette équipe de fouineurs pour trouver quelque chose de particulier dans la vie de cette journaliste à utiliser contre elle.
Des excuses
Même si à aucun moment il n’a suggéré qu’Uber employait ou allait employer une telle équipe, ces propos ont de quoi faire frémir et font mauvais genre alors que l’entreprise essaye de redorer son image auprès de la presse américaine qui juge les dirigeants « insensibles et agressifs ».
Dans un communiqué d’Uber publié le 17 novembre, Emil Michael a présenté ses excuses. « Les propos qui me sont attribués sont liés à ma frustration devant la couverture médiatique sensationnaliste dont mon entreprise fait l’objet. Ils ne reflètent pas mes convictions. J’ai eu tort et je regrette ces remarques. » Il a ensuite présenté ses excuses directement à la journaliste, avant de les publier sur Twitter.
La porte-parole d’Uber a ajouté que l’entreprise de VTC ne faisait aucune recherche sur la vie des journalistes et que Sarah Lacy ne pouvait être tenue pour responsable en cas d’agression de femmes.
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Source : Buzzfeed
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