C’est pour emprunter les routes sinueuses du nord de la Sardaigne que Renault nous a confié les clés de sa nouvelle Zoé, la ZE50. La voiture électrique la plus vendue en Europe a été complètement repensée par le constructeur français.
Elle a tout d’une… Clio
Le design de la nouvelle Zoé est connu depuis son officialisation en juin dernier. Les photos en studio sont une chose, l’impression réelle en est une autre et à ce petit jeu la nouvelle Zoé ne déçoit pas. Les lignes plus tranchées donnent à la petite électrique un aspect sérieux, moins jovial que la version précédente. Les phares LED portent la signature des derniers modèles de Renault, les anti-brouillards sont bien intégrés dans la calandre et le bouclier laisse entrevoir une grille d’aération très basse qui apporte plus d’assise au véhicule électrique. L’arrière évolue peu, à l’exception des clignotants à défilement. Intéressant. Le tout est largement inspiré de la dernière itération de la Clio. A tel point que la Zoé pourrait être considérée comme la version électrique de la Clio 5.
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Montée en gamme à tous les étages
À l’intérieur, tout change et c’est tant mieux. Les plastiques bas de gamme de l’ancien modèle ont été remplacés par des matériaux nettement plus travaillés, dont certains sont issus du recyclage. La planche de bord a été entièrement redéfinie et reprend trait pour trait l’apparence de celle de la Clio 5. Elle s’organise autour de deux écrans. Le premier, celui du conducteur, s’étale sur 10 pouces et affiche les informations essentielles pour la conduite (vitesse, autonomie restante, récupération d’énergie, etc.)
L’instrumentalisation profite du système d’infontainment de Renault, « Easy-Connect ». Concrètement il est possible de le personnaliser l’écran en choisissant les infos à afficher, leur emplacement mais aussi une couleur d’ambiance. À l’utilisation, c’est plutôt sympathique d’autant plus que ce genre d’option est plutôt réservé à des véhicules habituellement plus chers. La montée en gamme est également palpable via les assistances à la conduite, présentes dès le premier niveau de finition (reconnaissance de panneaux de signalisation, avertisseur d’angles morts, aide au maintien dans la voie, etc.). Ces options sont réglables via le second écran vertical (disponible en 7 ou 9 pouces), tout comme les options de recharge, la navigation et l’interface média.
La plupart de ces réglages se retrouvent également sur l’application « MY Connect » de Renault. Celle-ci permet de programmer ses différents trajets en tenant compte des nécessités de recharge, elle permet également d’avoir un aperçu du rayon d’action potentiel de sa Zoé en un coup d’oeil. Il est également possible, depuis l’application, de programmer ses sessions de recharge (pour profiter des heures creuses par exemple) ou encore d’activer la climatisation à distance.
Nous avons également apprécié la présence d’un compartiment pour la recharge à induction, bien intégré dans ce nouvel environnement de bord. Enfin, à l’avant comme à l’arrière, deux prises USB viennent contenter les passagers… et leurs smartphones.
Confort de conduite et d’utilisation
Malgré une position du dos un peu droite et un manque de personnalisation manifeste (aucun réglage du siège en hauteur), le conducteur trouve assez rapidement une position de confort derrière le volant de cette Zoé. Nous sommes plutôt bien installés… mais pas au point d’y passer plusieurs heures. C’est sans doute sur cet aspect que Renault peut encore améliorer l’expérience à bord, la position du passager et le confort pouvant être largement améliorés. Car pour le reste, la Zoé tient ses promesses.
Le nouveau moteur R135, dont notre modèle était équipé, apporte un surplus de dynamisme bienvenu. L’accélération initiale n’est pas bouleversée par rapport à une Zoé classique et son moteur R110. En revanche, les performances en reprise sont nettement plus intéressantes. Doubler sur une petite nationale s’avère être un jeu d’enfant (merci les 235 Nm de couple immédiatement disponibles) et on se surprend a tenter certains dépassements qui paraissaient improbables sur une voiture de cette catégorie. Il en devient même grisant de jouer avec les capacités d’accélération de la Zoé… jusqu’au moment où on se rend compte que sa vitesse est limitée à 140 km/h.
La nouvelle Zoé inaugure également une nouvelle boite de vitesses eShifter intégrant le mode de conduite « B » ou « Brake ». Celui-ci s’active à la demande du conducteur et permet d’optimiser la récupération d’énergie sur les phases de décélération. Concrètement, dès lors que le pilote cesse d’appuyer sur l’accélérateur, le frein moteur entre en action entrainant le ralentissement puis l’arrêt de la Zoé. Ces moments sont évidemment mis à profit pour récupérer un maximum d’énergie. Surprenant lors des premières minutes d’utilisation, le « mode B » s’appréhende très facilement et apporte un côté ludique à la conduite.
Autonomie : les promesses semblent tenues
Notre essai de la nouvelle Zoé aura duré quelques heures et environ 300 km. Dans ces conditions, impossible d’avoir un aperçu précis des capacités de la nouvelle batterie de 52 kW. Néanmoins, au terme de cette boucle d’essai, les estimations de Renault, confirmées par le protocole WLTP, nous paraissent assez justes. Une conduite en « bon père de famille » devrait donc garantir plus de 370 km au propriétaire de la nouvelle Zoé, du moins en été. En hiver et sur autoroute les performances devraient être bien inférieures. En l’occurence, des tests plus approfondis devraient permettre d’avoir une estimation plus précise de l’autonomie dans ces conditions particulières.
Prix : le ticket d’entrée pour l’électrique est toujours aussi élevé
Une décennie d’expérience en matière de véhicules électriques aurait pu permettre à Renault de proposer, par exemple, des prix plus bas. Raté. Ceux de la nouvelle Zoé sont sensiblement les mêmes que ceux de l’ancienne. Bien sûr, entre les deux, il y a une montée en gamme non négligeable. Mais il n’en demeure pas moins que le prix de départ d’une Zoé est de 17 900€ (bonus écologique compris), une somme à laquelle il faudra ajouter la location de la batterie (de 74 à 124 euros en fonction du kilométrage). Pour les plus téméraires, il est possible d’acheter la batterie en même temps que le reste du véhicule pour la somme de 8 100€. Enfin, le constructeur au losange propose également une formule de location longue durée à 169€ par mois. Celle-ci est limitée à 37 mois et 22 000 km. Les tarifs peuvent encore gonfler au gré des options et notamment si l’on souhaite ajouter la charge rapide (50 kW) pour laquelle il faudra prévoir 1000€ supplémentaires.
Ces prix, qui trouvent leur justification dans la masse des améliorations de la nouvelle Zoé (tant du point de vue de l’équipement que de l’agrément), restent malgré tout assez élevés pour un véhicule du segment B. Surtout, contrairement aux sept dernières années pendant lesquelles la Zoé a été quasiment sans rivale, l’année prochaine présage d’une concurrence bien plus relevée.
Il y a bien évidemment l’e-208 de Peugeot et ses tarifs plus agressifs, mais il faudra également compter avec la Volkwagen ID.3 aux performances tranchantes, la Honda-e et son look ravageur ou encore la mini Cooper SE. La reine des voitures électriques va devoir cravacher pour garder sa couronne, mais on ne pourra pas lui reprocher de ne pas s’en donner les moyens.
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