Les 535 tonnes de la fusée Ariane 6 se sont arrachées du sol, depuis la base de Kourou en Guyane, jeudi 6 mars à 17 h 24 (heure de Paris). Sept mois après son vol inaugural et après plusieurs reports, le premier vol commercial du lanceur européen Ariane 6 est un succès. La fusée a pu atteindre les 7,3 kilomètres par seconde souhaitée pour mettre en orbite sa première charge utile. Un événement suivi en direct, avec des caméras de qualité (presque aussi bonnes que celles de SpaceX) situées sur l’étage principal, pour vivre en direct la séparation des boosters, mais aussi sous la coiffe, pour voir celle-ci se détacher aux alentours de 160 kilomètres d’altitude.
Pour les plus familiers de l’espace, observer une fusée évoluer à plus de 230 kilomètres d’altitude en utilisant toujours son étage principal est assez particulier. C’est pourtant avec lui qu’Ariane 6 a effectué presque l’entièreté de son ascension. Si en image l’ensemble peut paraître très lourd, il n’en est rien, car à ce moment-là, le lanceur ne représentait plus qu’un dixième de son poids, ont expliqué les commentateurs d’Arianespace pendant la retransmission en direct. Passé 285 kilomètres d’altitude, à 8 minutes de vol, le moteur Vinci de l’étage supérieur s’est allumé, pour atteindre l’orbite.
Le moteur Vinci, la pièce maîtresse d’Ariane 6
Si le premier vol commercial d’Ariane 6 a été un succès, c’est aussi et surtout parce que l’étage supérieur a pu redémarrer à trois reprises son moteur Vinci, véritable pièce maîtresse du lanceur européen. Contrairement aux boosters et à la propulsion de l’étage principal, le moteur à hydrogène de l’étage supérieur a la capacité de s’allumer, s’éteindre puis de se rallumer, afin de remplir trois missions en une : propulser la charge utile pour atteindre l’orbite, puis stabiliser la trajectoire, et enfin freiner celle-ci pour se désorbiter, une fois la charge utile déployée (pour une question de limitation des débris spatiaux).
Seperation of the Ariane 6 first stage. Stunning views! pic.twitter.com/vY0KHNQABh
— Andrew Parsonson (@AndrewParsonson) March 6, 2025
Du côté du satellite CSO-3, le lancement d’Ariane 6 était plus qu’attendu. La Direction générale de l’Armement, aux commandes du programme MUSIS (Multinational Space-based Imaging System), se devait de compléter et finaliser sa constellation de satellites-espions, pour mettre fin à un long cycle de renouvellement des capacités spatiales d’observation de la défense française. Sans attendre, le président de la République Emmanuel Macron félicitait à la fois le lancement de Ariane 6 et le déploiement de CSO-3 dans un post partagé sur les réseaux sociaux. Il écrivait :
« Notre satellite d’observation militaire CSO-3 est en orbite : le premier vol commercial d’Ariane 6 est un succès ! C’est un grand pas pour notre souveraineté française et européenne dans le spatial, la défense et l’industrie. Un grand bravo à tous les acteurs mobilisés. »
Quelques heures après le lancement d’Ariane 6, une autre fusée tout autant médiatisée réalisait son compte à rebours, après plusieurs reports. Il s’agissait de Starship, pour son huitième vol d’essai, lors duquel l’étage principal Super Heavy a pu retourner sur son pas de tir pour confirmer une troisième tentative sans accroc. Néanmoins, à l’instar du septième vol, le vaisseau Starship n’a pas survécu et plus tôt que lors de son précédent vol, il s’est transformé en boule de feu au-dessus des Bahamas, entraînant une zone d’exclusion du trafic aérien, une nouvelle fois. Des débris pourraient potentiellement être retrouvés sur les plages des îles environnantes.
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