Les processeurs de smartphone s’apprêtent à connaître un nouveau saut de performances : le géant coréen Samsung vient d’annoncer la mise en production de son procédé de lithogravure en 7 nm. Appelée « 7 nm LPP EUV », ce procédé grave ainsi des circuits de 7 nm de large, et utilisant la technologie des ultraviolets extrêmes (EUV).
Devenu numéro 1 mondial des semi-conducteurs en janvier 2018 dernier, Samsung affirme que son procédé va lui permettre de produire des puces « 40% plus denses qui seront 20% plus performantes ou 50% moins énergivores » que celles produites avec son meilleur procédé actuel, le 10 nm FinFET.
Le bénéfice est assez clair : les processeurs smartphones – qui sont en fait des System on a Chip (SoC) – produits avec un tel procédé seront soit plus économes en énergie à fréquence et puissance égale, soit plus performants grâce à l’ajout de plus de transistors.
Bien plus que les processeurs
Si nous vous avons parlé des processeurs de smartphone c’est que ce type de puce parle à tout le monde. Mais le procédé de lithogravure 7 nm LPP EUV se prête évidemment à la production d’autre composants électroniques. Des composants pour les objets connectés en passant par la puissante mémoire HBM2 jusqu’aux puces neuronales (NPU), tous les types de composants ou presque sont concernés… dès lors que le rapport coût/performances en vaudra le coup.
La performance de Samsung n’étant pas ici que la « simple » production de puces en 7 nm – cela existait déjà en laboratoire – mais c’est l’industrialisation, clé de la production de masse à coût modéré, qui est le vrai secret du coréen. Car côté machines, ce sont les européens qui semblent être aux commandes…
ASML et Zeiss dans le moteur
C’est un fait rarement souligné mais ni Samsung, ni Intel, ni TSMC, ni Sony ne produisent des machines de lithogravures. Les quatre constructeurs majeurs sont le néerlandais ASML, les japonais Canon et Nikon, et l’américain Veeco. Si les deux marques « photo » sont les plus connues, ASML est non seulement le poids lourd du secteur – il aurait 66% de parts de marchés dans le monde – mais c’est aussi le plus avancé. Car c’est lui qui aurait fourni ses machines EUV à Samsung, des machines sont la partie optique est développée par un autre grand nom de la photo : l’allemand Zeiss.
Le fait qu’ASML et Zeiss aient livré des machines EUV à Samsung n’enlève rien à ce dernier : ce n’est pas parce qu’on sait fabriquer une formule 1 qu’on sait la piloter. Mais cela prouve que dans le domaine des semi-conducteurs, si la production et l’industrie sont majoritairement en Asie, une partie du savoir-faire de pointe est (encore) en Europe.
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