Ils sont jeunes, parfois très jeunes. Ils sont arrivés il y a seulement deux ans sur la Toile, pour les plus anciens. Ils ont fait le pari de produire en ligne une information de qualité. En quelques mois
Rue89.com,
ArretsurImages.net,
Mediapart.fr,
Bakchich.info, et dans un registre plus orienté vidéo,
LaTéléLibre.fr ou le
Six35 de Nicolas Voisin (ex-PoliTicShow) ont réussi a imposer une marque sur Internet.Mais tous ces sites, qui pour certains évoluent comme de véritables petits laboratoires de l’information numérique, sont partagés dès que l’on parle finances, et petite monnaie. Les uns ont opté pour un modèle payant comme
Mediapart.fr, le tout nouveau site porté par Edwy Plenel, ou
ArretsurImages.net, digne successeur en ligne de l’émission présentée sur France 5 par Daniel Schneidermann. Avec
30 000 internautes abonnés (au prix de 30 euros par an), le site ferait presque figure de modèle pour ses confrères. Cependant ‘ ces abonnés ont été recrutés dans le cadre d’une campagne de pétition militante
suite à la suppression de la version TV de l’émission, tempère David Abiker, chroniqueur pour le site. Le véritable test, ce sera à la fin de l’année au moment des renouvellements ‘. De son côté, Mediapart.fr, lancé le 16 mars, au prix de 9 euros par mois, a déjà convaincu dans sa phase de pré-lancement 3 500 internautes de soutenir le projet. Xavier Monnier et Nicolas Beau, les créateurs de
Bakchich.info (dont la ligne éditoriale lorgne parfois celle du Canard Enchaîné), ont eux opté pour un modèle mixte mi-gratuit, mi-payant. Mais malgré une audience en constante progression (50 000 visites quotidiennes
revendiquées, 4 millions de pages vues mensuelles) les fondamentaux de la rentabilité économique manquent toujours à l’appel. ‘ Nous avons recruté un directeur de la publicité et nous avons récemment convaincu de nouveaux
investisseurs de nous accompagner ‘, explique Xavier Monnier, qui, pour assurer la viabilité du site déclare vouloir dépasser les 3 000 à 5 000 euros mensuels générés jusqu’ici par les publicités, affichées par
Google AdWords.
Démarrage prometteur et manque de visibilité
Même son de cloche chez Rue89.com. Là encore, le site co-fondé en partie par des anciens de Libération (Pierre Haski, Laurent Mauriac et Pascal Riché) n’a pas eu trop de mal à se construire une véritable crédibilité journalistique.
‘ Quelles que soient les contributions et leurs origines (journalistes, experts, internautes), tous les contenus diffusés sur le site font l’objet d’une validation journalistique ‘, indique le président
de Rue89.com, Pierre Haski. Mais si la qualité de l’information et l’audience sont au rendez-vous (680 000 visiteurs uniques par mois revendiqués, et 12 millions de pages vues) tout cela ne suffit pas encore pour assurer l’avenir du site.
En attendant, les équipes de Rue89.com préparent une augmentation de capital pour le printemps et le développement de sites (comme le projet retenu récemment par le Conseil général de l’Hérault).Travailler à des partenariats, ou produire du contenu en espérant des jours meilleurs, c’est aussi le credo de Nicolas Voisin, créateur pendant la dernière campagne présidentielle du très remarqué PoliTicShow, qui vient de lancer le
Six35, une séquence info hebdo sur l’actu du Web et des médias en ligne, mise à jour à heure fixe, sur le site éponyme.‘ Nous fonctionnons aujourd’hui plus comme un laboratoire. Nous défrichons, nous sommes en phase exploratoire. Nous cherchons les nouveaux formats de l’information en ligne ‘, explique
Nicolas Voisin. Ses JT hebdomadaires, relayés sur des sites comme Agoravox, Europeus, LePost.fr, sans oublier le désormais incontournable Dailymotion, s’affichent chaque semaine sur 150 000 à 400 000 écrans d’ordinateurs.Comme ses confrères, Nicolas voisin et son équipe étudient la possibilité de partenariats. On songe alors naturellement à des noms comme Endemol, Vivendi (et la nouvelle plate-forme de téléchargement
Zaoza), ou bien encore Lagardère. Pendant les travaux, le grand mercato des médias en ligne
continue.
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