Un vélo électrique pour ceux qui aiment pédaler. C’est le sous-titre que Riese & Müller pourrait ajouter à la description de son VAE urbain, le Culture, mais aussi à destination que ceux qui pensent que « le vélo électrique, ce n’est pas du sport ». Entendons-nous, le Culture dispose bien d’une assistance électrique, et elle est même l’un de ses atouts. Nous reviendrons longuement sur cet aspect dans notre test complet. Parallèlement, c’est aussi un vélo qui demande un certain niveau d’engagement de la part de son pilote, surtout si ce dernier veut profiter de ses qualités dynamiques et des bienfaits de son moteur.
Vous l’aurez compris, ce qui rend ce Culture si intéressant, c’est qu’il est l’un des tout premiers modèles de VAE à embarquer le dernier moteur de Bosch. Pensé pour des vélos électriques plus légers ou qui misent moins dépendant de l’autonomie, comme les gravel et autres VTTAE, le Performance Line SX a-t-il un véritable intérêt sur un vélo de ville, dont l’équipement de base fait grimper le poids sur la balance ? C’est ce que nous avons cherché à savoir à travers ce test du Riese & Müller Culture.
Culture du style
Un premier coup d’œil sur le Culture permet de s’apercevoir de son style assez original, renforcé par le tube supérieur coudé qui attire immédiatement le regard. C’est ce qui rend le vélo électrique de ville de Riese & Müller reconnaissable en un coup d’œil. Une analyse plus détaillée met au jour une qualité de fabrication impeccable (on en attendait pas moins d’un fabricant allemand aussi réputé), avec une grande attention apportée aux finitions. Les plus tatillons regretteront malgré tout la présence de soudures apparentes de-ci de-là et plus particulièrement celle qui figure à la base du tube diagonal, juste au-dessus du pédalier.
Mention spéciale pour le cadre, composé à 50 % d’aluminium recyclé, ainsi qu’aux coloris pastel choisis par le fabricant. Notre version de test en couleur « biscuit » était d’une rare élégance, mais le coloris violet proposé par Riese & Müller ne nous a pas laissés insensibles non plus. Finalement, notre seul regret concernant le design du Culture vient du choix de sceller la batterie dans le tube. Le bloc de 400 Wh du vélo n’est pas amovible. Pour charger son Culture vous ne pourrez pas emmener sa batterie, il faudra donc le porter ce qui est tout sauf idéal en appartement.
Allemand jusqu’à la moelle
D’un point de vue de l’équipement, la réputation de Riese & Müller n’est plus à faire. L’Allemand est connu pour choisir avec soin les composants qui figurent à la fiche technique de ses VAE. Ainsi, le Culture, dans notre version d’essai, était impeccablement doté. Pour la partie confort : une fourche Suntour NCX, idéale pour la ville et même ses portions pavées. Les pneus : les Big Ben (50 – 622) de Schwalbe étaient complétés d’une selle Royal Essenza posée sur une tige de selle suspendue pour filtrer encore plus les aspérités de la route.
Pour les freins, Riese & Müller a fait appel à une autre société allemande très proche de Bosch : Magura. Les MT A2 et leurs larges disques n’ont jamais été pris à défaut au cours de notre test. Précis, progressifs et mordants lorsque cela a été nécessaire, ils nous ont semblé parfaitement adaptés au Culture.
Seule la transmission échappe au tampon « Deutsch Qualitat », puisque cette version du VAE était équipée d’un Shimano Nexus à 8 vitesses dans le moyeu arrière et d’une courroie. Le vélo est également disponible avec une transmission à variation continue Enviolo et d’une courroie Gates. Des composants qui facilitent l’usage purement urbain et qui diminuent l’entretien nécessaire, mais qui ont aussi une contrepartie : jusqu’à 1 kg de plus par rapport à la version en Shimano Cues, mais aussi jusqu’à 500 euros de plus sur la facture.
Enfin, l’exercice se termine sur un sans-faute en matière de sécurité et d’équipement de ville. Le Culture est pourvu d’un porte-bagage adapté, d’une béquille, de gardes-boue, d’un éclairage avant et arrière très qualitatifs et même d’un antivol d’appoint, le Trelock RS 453 AZ qui permet de le verrouiller quelques minutes sans avoir à sortir son lourd cadenas.
Le R&M passe au Bosch Performance Line SX
Malgré toutes ces qualités intrinsèques, nous nous devons d’avouer que ce qui nous a avant tout intéressé sur ce Culture, c’est le fait qu’il soit l’un des premiers VAE à embarquer la nouvelle motorisation compacte de Bosch, la Performance Line SX. Ces premiers tours de roue avec le moteur léger de l’accessoiriste allemand ont été pleins d’enseignements, non seulement sur ce que ce dernier pouvait apporter à un vélo de ville comme le Culture, mais aussi sur les promesses initiales pour des vélos plus légers.
Sur ce VAE de Riese & Müller, l’électrification est constituée d’une batterie de 400 Wh non amovible qui peut être secondée par le « Range Extender » de Bosch, une batterie additionnelle de 250 Wh contenue dans une très belle sacoche et qui peut, elle, être retirée du vélo. Celle-ci est évidemment proposée en option (504,90 euros), mais ne sera pas nécessaire pour la majorité des usages du Culture. Enfin, Riese & Müller a fait le choix de se passer d’un grand afficheur pour privilégier soit le petit ordinateur de bord Purion de Bosch, soit la combinaison LED Remote et smartphone de l’utilisateur. Là encore, la configuration de base se passe d’afficheur, le Purion est donc en option sur ce VAE (70 euros). Enfin, le moteur Performance Line SX vient compléter le tableau. Plus compact que ses ainés, il est très bien intégré au pédalier et permet même de réduire de quelques millimètres l’épaisseur de ce dernier.
Enfin, cet ensemble est contrôlé par le Bosch Smart System (ou système intelligent selon l’Académie française), qui demeure selon nous la meilleure solution sur le marché. En effet, l’application de Bosch permet non seulement d’avoir un œil sur son vélo, sur ses performances et sa localisation, mais elle donne aussi la possibilité de le sécuriser et même de modifier certains réglages de l’assistance. Pour un aperçu complet du Bosch Smart System, nous vous invitons à relire notre dossier complet sur le sujet.
Pour ce qui est des choix du fabricant sur ce vélo en matière d’électrification, ils nous paraissent tous plutôt justifiés dans la mesure où l’objectif du Culture semble être la recherche de légèreté. Se passer d’un grand afficheur, privilégier le recours au smartphone et tout contrôler à l’aide de la LED Remote peut s’appliquer à un autre type de vélo que le VTT et le Culture en est la preuve. D’ailleurs, au cours de notre essai, le petit Purion nous a paru largement suffisant. Néanmoins, ce niveau d’équipement « standard » doit être analysé au regard du prix du vélo et là force est de constater qu’à plus de 4 000 euros, l’offre parait limitée. Mais là n’est pas le propos du Culture pourrait-on nous rétorquer. Ce que le dernier VAE de Riese & Müller vise c’est la légèreté, le dynamisme et des performances de haute volée grâce à la combinaison de ces propriétés physiques et du Performance Line SX. Qu’en est-il donc à l’usage ?
Que vaut le Riese & Müller Culture et son Bosch Performance Line SX sur la route ?
Notre principale inquiétude avant de monter sur le Culture concernait son couple relativement limité (55 Nm). Celle-ci a été vite balayée par la réalité des performances du moteur. Celui-ci suffit largement pour la grande majorité des déplacements en ville et convient même lorsque le terrain s’élève quelque peu. Bien entendu, il n’est pas fait pour franchir les cols, mais dans les endroits les plus vallonnés de notre parcours (qui comporte tout de même une pente à 13 %), il s’est avéré très à l’aise.
Nous avons aussi particulièrement apprécié le silence de la nouvelle motorisation de Bosch qui se fait oublier dès le premier coup de pédale, ce qui est tout sauf anodin. Quant au mode d’assistance, notre préférence va toujours au mode « Auto » de Bosch qui adapte l’aide en fonction de la fréquence de pédalage du cycliste.
Mais la particularité de ce nouveau moteur est ailleurs : elle tient au fait qu’il encourage sans cesse son pilote à pédaler et… à moins le solliciter. Explications. Le Performance Line SX est tout à fait capable de propulser le Culture à 25 km/h comme la loi l’y autorise à partir du moment où le cycliste consent à quelques coups de pédales. Mais le comportement du moteur et son « rendement » changent radicalement à mesure que son pilote augmente son niveau d’effort. Concrètement, si vous pédalez tranquillement, vous serez porté sans effort, mais si vous augmentez la cadence, vous sentirez également un peu plus de légèreté au niveau du pédalier. La conséquence de cela, c’est qu’on se retrouve régulièrement à viser une cadence de 75 rpm au minimum, tout du moins pas moins de 70 rpm, ce qui donne des sorties un peu plus sportives qu’à l’accoutumée. En contrepartie, cette recherche d’une plus grande fréquence de pédalage pour optimiser le rendement du moteur fait qu’on est régulièrement au-dessus des 25 km/h, sans surcoût d’effort particulier et qu’on file plus vite vers sa destination. Sur ce point, le gain de poids (21,8 kg sur la balance) aide sans doute également.
Enfin, la dernière conséquence d’une plus grande intervention du cycliste, c’est que le moteur a moins besoin de solliciter la batterie, ce qui augmente quelque peu l’autonomie. Pour le reste, le Culture offre une conduite très plaisante et une direction très précise. Surtout, alors même qu’il incite à une utilisation dynamique, il dispose toujours d’un équipement très confortable et s’avère donc ultra-polyvalent.
Autonomie : suffisant pour la ville, trop juste pour aller au-delà
L’avantage d’un vélo électrique qui encourage son pilote à pédaler, c’est qu’il en vient à économiser quelques Wh. En effet, plus peut-être que sur la plupart des VAE que nous avons pu tester ces derniers mois, nous avons constaté une variabilité de l’autonomie du Culture selon notre propension à faire travailler nos jambes. Bien entendu, sur le vélo de Riese & Muller comme sur tous les VAE, ce facteur n’en est qu’un parmi une multitude tels que le gabarit du cycliste, le type de terrain, la température extérieure ou encore la pression des pneus. Mais à la différence, peut-être, d’autres deux-roues électriques, c’est sans doute cette caractéristique qui a encouragé le fabricant allemand à opter pour une batterie relativement compacte (seulement 400 Wh), là où les principaux concurrents du Culture optent pour un minimum de 500 Wh.
En définitive, vous l’aurez compris, plus que sur la plupart des VAE l’autonomie du Culture variera en fonction de votre envie de pédaler. Pour notre part, en mode « Auto », nous sommes parvenus à dépasser les 55 km en variant les sorties, ce qui compte tenu de la batterie de 400 Wh semble pertinent. En définitive, le Culture a sans doute une petite batterie, mais ses performances devraient répondre à la plupart des cas d’usage.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.