Renault Rafale : l’ambitieux SUV coupé du constructeur français

Clin d’œil taquin ou simple volonté de remettre les points sur les « i » ? C’est en ouverture du salon du Bourget que Renault a présenté son nouveau modèle, le Rafale. Dassault appréciera. Le constructeur automobile pourra toujours lui rétorquer qu’avant l’avion de combat éponyme, il y en avait un autre, datant de 1936… fabriqué par Renault. Voilà pour l’aspect historique et pour la légitimité. Quid de la voiture ?

Le Rafale pourrait être un SUV coupé, tel que le marché en propose depuis des années. Pour Renault, cependant, c’est un véhicule majeur qui incarne le virage stratégique souhaité par la marque. Lancé au cours de l’année 2020, le Rafale est symbolique à plus d’un titre. C’est à la fois le premier véhicule estampillé Luca de Meo à 100 %, mais aussi le premier à avoir été entièrement dessiné par Gilles Vidal, le designer chipé quelques semaines après l’arrivée du nouveau patron, chez Peugeot. Enfin, c’est aussi le dernier modèle d’un triptyque basé sur la plateforme modulaire de l’Alliance, après l’Austral et l’Espace. En conséquence, le Rafale n’est pas un Arkana amélioré, c’est une voiture signature qui vient chapeauter l’ensemble de la gamme Renault. Son véhicule le plus cher, donc, mais aussi le plus abouti technologiquement.

Rupture avec le passé

Avec le Rafale, Renault veut à nouveau tenter l’aventure du véhicule premium, une quête qui n’a pas toujours été couronnée de succès chez le Losange, bien au contraire. Mais cette fois, sous l’impulsion de son duo de dirigeants, Renault pense disposer d’atouts nécessaires pour porter le constructeur sur le segment supérieur, laissant ainsi à Dacia le soin d’inonder le marché. Cette quête du premium débute par le design.

Avec le Rafale, Renault n’a jamais autant ressemblé à… Peugeot. La face avant du SUV notamment, emprunte beaucoup au 3008, le bébé d’un certain Gilles Vidal. La signature lumineuse de ce SUV coupé change radicalement avec ce que Renault proposait jusqu’ici. L’ensemble joue habilement avec des lignes creusées et d’autres plus rondes pour mieux souligner certaines formes. Pour notre part, nous avons particulièrement apprécié l’arrière de la voiture. Renault s’est également permis quelques subtilités esthétiques comme cette calandre formée de petits losanges orientés différemment selon leur éloignement du logo central. L’ensemble, sur fond bleu, donne l’impression de bouger légèrement selon l’endroit depuis lequel on le regarde. Les feux arrière, eux, seraient inspirés du tangram, le jeu chinois. Au final, extérieurement, la Rafale parvient à imposer son propre style tout en respectant les codes classiques du SUV coupé. Surtout, ses dimensions impressionnent avec 4,71 m de long et un empattement 2,74 m, soit des valeurs identiques à l’Espace.

Android 12 et Solarbay

Si l’aspect extérieur détonne pour une Renault, il en va de même pour l’intérieur du véhicule. La marque française veut faire de son Rafale son porte-étendard technologique et le fait savoir. Le tableau de bord et le poste de pilotage reprennent le système à double écran OpenR, basé sur Android Automotive. L’écran d’instrumentation au format paysage est personnalisable et permet d’afficher un nombre pléthorique d’informations. Quant à l’écran média, au format portrait, il permet de gérer le reste, et rappelle de plus en plus l’interface des smartphones Android. Et pour cause, il est basé sur Android 12, ce qui donne, en outre à Renault, l’occasion de mettre en avant quelques partenariats maison (avec le journal L’Équipe par exemple). Enfin, la nouveauté de la dernière version d’Android Automotive, c’est le degré de personnalisation offert au pilote, aussi bien du point de vue de l’apparence de l’interface que dans les modes de conduite. D’ailleurs, cette version de l’OS peut aussi intervenir en pleine conduite pour suggérer un changement de mode ou encore donner quelques conseils pour améliorer sa consommation. Sur ce point, Renault semble très ambitieux, mais seule l’épreuve du test pourra permettre de se rendre compte de la pertinence de l’OS.

Dans cet habitacle très soigné, deux autres éléments tirent leur épingle du jeu. Sur la place centrale, à l’arrière, un accoudoir, dit connecté, peut être déployé à l’usage des deux passagers. Plus ingénieux que connecté, il intègre deux ports USB-C, des repose-tablettes et surtout des supports de smartphone orientables qui donnent un côté lounge à l’arrière du Rafale.

Enfin, le toit en verre intègre une toute nouvelle technologie, Solarbay, développée en partenariat avec Saint-Gobain. Il s’agit d’un système actif d’opacification de verre par segment. Concrètement, ce procédé qui s’appuie sur des cristaux liquides permet soit de laisser passer complètement la lumière comme une vitre, soit de teinter une ou plusieurs parties du toit. Du plus bel effet, cette technologie a également le mérite d’isoler l’habitacle au niveau thermique.

De l’Espace sous le capot

Sous le capot, il n’y a, en revanche, pas de réelle nouveauté, du moins pas immédiatement. En effet, dans sa version d’origine, le Rafale sera disponible avec le moteur E-Tech hybride de 200 ch aperçu dans l’Austral, mais aussi dans l’Espace. Celui-ci a d’ailleurs été globalement salué par la critique, notamment pour sa faible consommation.

Mais dès l’automne 2024, une nouvelle version, encore plus ambitieuse, viendra coiffer la gamme. Il s’agira d’une version hybride rechargeable (PHEV) de 300 ch dotée d’un second moteur donc.
Quelle que soit la motorisation, le Rafale pourra miser sur un sacré argument côté comportement routier : ses quatre roues directrices qui lui permettent d’être plus joueur dans les courbes et d’avoir un rayon de braquage très court compte tenu de sa longueur. En revanche, le constructeur au losange est resté muet quant à la taille de la batterie et l’autonomie à laquelle elle donnera accès. Malheureusement, pour l’instant, Renault ne semble pas vouloir décliner son Rafale en 100 % électrique.

La 408 en ligne de mire ?

Assurément, le Rafale est le véhicule le plus ambitieux de Renault à ce jour, une vitrine aussi bien esthétique que technologique. Avec son SUV coupé, qui deviendra le plus cher du catalogue au moment de sa sortie au printemps 2024, le Losange veut rattraper Peugeot, qui a passé un cap ces dernières années, tout en montant en gamme. Si la 408 semble être son modèle étalon, Renault vise encore plus haut.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.