Les envolées de Tesla en Bourse lui ont permis, au fil des dernières années, d’accéder à des capitaux indispensables pour se permettre de continuer à investir et réduire le prix de ses modèles. Une stratégie qui a inspiré de nombreuses startups du milieu à se faire une place coûte que coûte sur les marchés actions, même si ces derniers n’étaient toujours pas rentables ou n’avaient pas encore commencé à produire des voitures à grande échelle.
Chez Renault, c’est avec Ampere, une nouvelle filiale pour ses voitures électriques, que la marque voulait se faire une belle image en Bourse et capitaliser sur la croissance du marché pour rassurer les investisseurs. Une ambition finalement revue, en 2024, alors que les conditions de marché ne sont plus les mêmes que celles des années de confinement ou du rebond des valeurs tech fin 2023. Dans une conférence, son patron Luca de Meo a confirmé l’annulation de l’introduction en Bourse et indiqué que Renault se chargera du financement.
« J’ai bien dit annuler », annonçait le Directeur général de Renault, aux côtés de son directeur financier Thierry Piéton, lors d’un événement en ligne lundi soir. « Les conditions du marché actions et le flux de trésorerie généré ces derniers mois nous ont conduits à cette décision », ajoutait-il. S’il est vrai que la rentabilité a augmenté sur chacune des ventes des constructeurs automobiles qui se sont lancés dans l’électrique, il est aussi bon d’admettre que les conditions de marché se sont détériorées.
L’annonce, qui aurait pu être reçue comme un échec a plutôt été saluée par les investisseurs alors que l’action Renault oscillait entre 2 et 3 % de hausse depuis la clôture lundi soir.
La fin du modèle Tesla
Le modèle de réussite en Bourse qu’est Tesla illustre bien la situation. Depuis ses plus hauts en 2021, l’action a perdu plus de 53 %. Sur les six derniers mois, sa capitalisation a perdu 29 %, à 592 milliards de dollars, malgré le fait que le constructeur américain ait réussi à se montrer compétitif en prix, atteindre ses plus hauts de production et proposer un premier restylage réussi à sa Model 3.
Une performance proche de celle de Porsche, qui malgré ses dernières annonces de modèles comme le nouveau Macan 100 % électrique, a perdu 28 % en Bourse sur six mois. Au sein du groupe Volkswagen, la séparation de Porsche en une action indépendante des autres marques du groupe avait aussi été vue comme une volonté d’aller chercher des capitaux avec une action libérée des freins d’un groupe qui ne produit pas que des modèles ultra-rentables.
L’électrique ? Un marché « non porteur » pour le moment
Pour Luca de Meo, la situation actuelle pour la voiture électrique en Bourse n’est pas simplement une prise de maturité et la fin des croissances à deux chiffres. L’homme se montrait plus sévère et qualifiait alors le marché de « non porteur pour le moment ». Malgré sept modèles en prévision, dont un Scénic électrique plutôt accessible avec plus de 600 kilomètres d’autonomie, une nouvelle Renault 5 bon marché et une Twingo à moins de 20 000 euros, il faudra attendre pour espérer pouvoir mettre en avant une activité dans les nouvelles mobilités et les solutions de software sur le marché des capitaux.
Pour éviter la douche froide et retrouver la confiance des investisseurs, le patron de Renault a tout de même qualifié l’année 2023 de la plus belle depuis 10 ans (avec plus de 10,5 millions d’immatriculations en Europe). De quoi « s’autofinancer de manière durable ». Rendez-vous le 15 février prochain afin d’en savoir plus avec la publication des résultats annuels du groupe. Un événement important aussi puisque Renault ne comprendra plus Nissan, sorti de l’alliance en septembre 2023, et qui devait être intégré au projet Ampere, à l’origine.
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Le model Tesla ne marche plus mais la modèle Y est le véhicule le plus vendu au monde en 2023, et Tesla est toujours à plusieurs années d’avance niveau technologique/prix.
Vous êtes des petits rigolos vous…