Lancée au printemps dernier, la version 6.0 de Recalbox passe en version 6.1 en ce début d’automne. Comme à l’accoutumée avec les nouvelles versions de la distribution, de nouvelles plates-formes sont désormais prises en charge. Parmi les quinze nouveaux systèmes, les deux plus emblématiques sont la plateforme Naomi, un dérivé de la Dreamcast qui était au cœur de nombreuses bornes d’arcade de la même époque. Ou encore la Sega Saturn, une console qui prit du temps à être émulée correctement tant son architecture était complexe (deux processeurs vidéo différents fonctionnant de concert, partie logicielle mal codée et mal documentée, etc.).
Au total, la version 6.1 de Recalbox émule désormais pas moins de 95 systèmes. Une aubaine non seulement pour les gamers old school, mais aussi pour la conservation du patrimoine numérique, ou encore l’éducation.
Prise en charge des CD originaux
Voici une fonction qui va faire saliver les vieux de la vieille qui ont conservé leurs vieux jeux PS One, Mega CD et autres : à partir de cette version 6.1, Recalbox prend en charge les lecteurs optiques et peut donc lire vos CD, CD-i, DVD et autres grâce à RetroArch Disc Project. Une fonctionnalité qui en est à sa première implémentation – « on automatisera encore plus la prise en charge dans les prochaines moutures » nous a-t-on confié – mais qui va déjà simplifier grandement la vie des collectionneurs.
L’autre point positif de cette amélioration est que ce type d’émulation peut être réalisé en toute légalité. Dans le cas de l’unique prise en charge des ROMS et ISOs, il faut -en France- non seulement posséder le support original, mais aussi avoir réalisé la « sauvegarde » soi-même, ce que tout le monde ne sait pas faire. Dans d’autres pays comme les USA, le contournement des protections de copie étant illégal, il est (légalement) impossible de créer des sauvegardes. Avec la prise en charge native des supports optiques originaux, les détenteurs de disques peuvent légalement rejouer à toute leur ludothèque sans les tracas, notamment techniques, imposés par les vieilles consoles (alimentations qui lâchent, prises audio/vidéo uniquement analogiques, etc.).
Le tout dans de bien meilleures définitions d’image qu’à l’origine… pour peu que les jeux soient correctement émulés et le PC puissant. En parlant de PC, cette prise en charge des supports optiques n’est valable que dans les builds ordinateurs et non avec la version Raspberry Pi. Si cela est « tout à fait possible avec le Raspberry », comme nous l’a confié Fabrice, responsable de la communication du Projet Recalbox, il faudra attendre des mises à jour pour que le petit ordinateur à bas coût en profite à son tour.
Recalbox 6.1 + GPi case = Super Gameboy
L’autre grosse nouveauté annoncée pendant le développement et validée avec la sortie de la version 6.1 finale : la prise en charge du boîtier GPi Case de Retroflag. Une copie améliorée d’un GameBoy de première génération, où l’écran rétro éclairé en quatre nuances de gris en 160 x 144 pixels des années 90 fait place à une dalle LCD couleur rétroéclairée affichant 320 x 240 pixels. Un boîtier qui joue à fond le côté rétro – le Raspberry Pi Zero W et la carte Micro SD sont intégrés dans une cartouche amovible – sans pour autant ignorer les améliorations matérielles telles que l’ajout de boutons et gâchettes.
A priori superbement réussi – nous en testerons bientôt un modèle – le Retroflag GPi Case est tellement connaît un tel succès qu’il a mis à mal les stocks de Raspberry Pi Zero W, la carte la plus adaptée pour en tirer pleinement parti (le Zero normal n’a pas de Wi-Fi/BT et il faut couper les pins GPIO du WH pour l’intégrer dans le boîtier). Une carte d’ailleurs insuffisamment performante pour émuler correctement les systèmes les plus exigeants comme la Dreamcast. Mais il y a largement de quoi faire en 8bit et 16 bit pour s’amuser.
Traduction des jeux par iA
Utilisant le moteur d’émulation open-source RetroArch, Recalbox 6.1 puise dans une de ses toutes dernières fonctionnalités : la traduction des jeux en temps réel. Analysant à la fois le texte, mais aussi les images (bitmap), ce service expérimental utilise un serveur qui va (tenter de) traduire les mots qui s’affichent à l’écran.
Point de temps réel, RetroArch AI Project capture une « image » de votre écran pour vous envoyer la traduction quelques instants après en mettant le jeu en pause. Pas de quoi lire à toute vitesse les dialogues d’une version japonaise de Front Mission (SNES), mais largement suffisant pour quelques passages qui imposent de faire des choix importants par exemple.
Pas encore de Raspberry Pi 4, mais le Pi 3A+
Le seul manque évident de cette version 6.1 c’est évidemment le Raspberry Pi 4. Lancé cet été, la carte la plus puissante de la galaxie Raspberry Pi qui aurait peut-être le jus pour améliorer les émulations gourmandes en ressources comme la N64 ou la Dreamcast n’est pas prise en charge par cette mouture.
Si c’est le cas de Lakka, un projet « concurrent » de Recalbox, c’est que Lakka se borne à habiller le moteur d’émulation RetroArch. Comme nous l’a confié le responsable de la communication du projet Recalbox, « En plus de RetroArch nous gérons une trentaine d’autres systèmes […]. Sans compte Emulation Station et tout le reste ». Une plus grande complexité qui ralentit le portage du système réalisé, rappelons-le, par des bénévoles du projet. Pour la version 6.2 ?
Cela étant, l’équipe de Recalbox continue son travail d’adaptation sur les différentes versions de Raspberry Pi puisque cette mouture 6.1 est désormais compatible avec le Raspberry Pi 3A+, une version allégée de la version 3B+ prise qui était déjà prise en charge depuis la version 6.0 (un seul USB, pas d’Ethernet, moins de RAM).
Recalbox est d’ores et déjà disponible, via mise à jour pour les utilisateurs de la version 6.0 ou sur le site web officiel du projet.
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