Face aux risques de blocages du rachat d’Activision/Blizzard dont nous vous avons déjà parlé, Microsoft veut donner des garanties pour être sûr de valider son opération. Le géant américain du logiciel préparerait une opération visant à rassurer non seulement son concurrent Sony, mais aussi – et surtout ! – les régulateurs américains et européens qui ont tous les deux lancé une enquête anti-trust.
Selon nos confrères de Reuters, Microsoft pourrait proposer une licence décennale à Sony lui garantissant que les licences acquises seraient toutes portées sur PlayStation au même moment que sur ses propres Xbox. Car l’exclusivité et la primeur de l’arrivée des licences sur une plate-forme conditionnent bien souvent la réussite de cette dernière.
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Quoique leader du marché des consoles de salon, Sony fait un intense lobbying, notamment autour de la puissance de la licence Call of Duty. Un jeu de tir à la première personne extrêmement populaire : le dernier épisode appelé « Call of Duty : Modern Warfare 2 » a dépassé le milliard de dollars de chiffre d’affaires seulement dix jours après sa sortie le 28 octobre dernier. Si c’est un record pour la franchise, elle a toujours pesé lourd : en 2012, « Call of Duty : Black Ops » faisant la même chose en 15 jours.
Si les régulateurs comme la FTC (Etats-Unis) ou la Commission Européenne sont de l’avis de Sony quant au potentiel avantage en matière de licences qu’apporterait cette affaire à 69 milliards de dollars, le geste de Microsoft pourrait lever les barrières. Car si Call of Duty, mais aussi Spyro ou Candy Crush sont des licences populaires, Sony reste le roi. En matière de volumes de ventes d’une part, mais aussi en nombre et en qualité de licences. Un fait que Microsoft avait déjà mis dans sa défense.
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Aucune des parties n’a pour l’heure commenté la rumeur et nul doute que des tractations juridiques sont en cours non seulement en interne, mais aussi entre les deux entreprises. Mais une inconnue domine : même en cas d’accord du côté de Sony, qui soutient les enquêtes des différents organes de régulations, ceux-ci pourraient tout de même s’opposer à l’achat. Au prétexte plus large d’une trop grande concentration de pouvoir – consoles, licences, studios – chez un acteur déjà très puissant puisqu’il contrôle la plate-forme PC.
Il y a aussi un phénomène de contexte de défiance généralisée vis-à-vis des géants de la tech, contre la concentration de leurs pouvoirs et de leurs achats. Outre les enquêtes qui visent Meta, Google ou Apple pour leur traitement de nos données, Meta s’est aussi vu interdire le rachat la plate-forme de partage de GIF animés Giphy. Un rachat dont la portée est très largement inférieure à celui d’Activision/Blizzard en matière de distorsion potentielle du marché.
Le geste de Microsoft de laisser filtrer une telle information représentant une bonne volonté est déterminant, notamment en matière de timing. L’Union Européenne doit décider de la faisabilité de l’acquisition au 11 avril prochain. Tout geste d’ouverture et toutes les garanties légales pèseront favorablement dans la balance.
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Source : Reuters