Dans la « saga Huawei », voici un potentiel rebondissement qui pourrait profiter à Qualcomm : selon un analyste de KeyBanc Capital Market, Qualcomm pourrait profiter du bannissement de Huawei par le producteur taïwanais de puces TSMC. Privé d’usines de fabrication de composants de dernière génération en 7 nm voire même 5 nm, Huawei n’aurait plus à l’heure actuelle la possibilité de faire fabriquer ses puces que selon un procédé 14 nm, rendant ses puces haut de gamme non viables.
Or, mis à part Apple (qui ne vend pas ses puces), ne s’offrent à Huawei que deux options pour se procurer des SoC à hautes performances : Samsung, qui n’a cependant pratiquement jamais vendu ses Exynos haut de gamme à un tiers (uniquement l’entrée et le milieu de gamme) et Qualcomm qui, lui, livre à tout le monde ou presque.
Selon l’analyste, Qualcomm se devra de déposer une demande auprès des autorités américaines pour pouvoir vendre sa puce, mais cette demande « devrait être accordée » – Intel et AMD vendent bien leurs processeurs à Huawei sans problème – et devrait être accompagnée d’un accord de licence autour de la 5G. Un accord que Qualcomm essaye d’obtenir depuis plusieurs mois auprès de Huawei, sans succès jusqu’ici. Si l’accord est signé, l’analyste estime que les prochains P50 et Mate 50 pourraient être propulsés par des puces Snapdragon.
Qualcomm gagnant côté pile et côté face
Fournir des millions de puces à Huawei offrirait une opportunité business énorme à Qualcomm – Huawei n’est rien de moins que le 3e constructeur mondial de smartphones ! Et même en cas d’échec autour d’un accord entre Huawei et Qualcomm, un autre cabinet d’analyse, Canaccord Genuity, voit ce dernier gagnant. Car le « vide » que Huawei laisse, notamment en Europe où son interdiction d’applications Google le rend peu attractif, est actuellement rempli par d’autres marques chinoises telles que Oppo, Vivo, Xiaomi, etc.
Des entreprises dont la plupart des terminaux milieu et haut de gamme font appel à des puces Snapdragon de Qualcomm. Une « dépendance » à des puces américaines qui les met, pour l’heure, à l’abri des mesures de rétorsion de l’administration Trump.
Et peut-être ce passage à des puces « designed in the USA » permettrait-il à Huawei de récupérer Google dans ses terminaux…
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