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Prix opaques, pas de plan d’implantation obligatoire… Le système des recharges de voitures électriques sévèrement épinglé par l’UFC-Que Choisir

Il faut plus de règles obligatoires dans le système des recharges de voitures électriques publiques, explique l’UFC-Que Choisir. L’association de défense des droits des consommateurs dénonce un déploiement sur le territoire français pas assez rapide, une opacité et un manque de transparence sur les prix des recharges électriques publiques. Son enquête est critiquée par un des opérateurs.

On savait que le réseau de bornes électriques publiques était loin d’atteindre celui des stations essence. Mais pour l’UFC-Que Choisir : il est vraiment temps de repenser tout le système des recharges électriques, en imposant l’affichage de prix clairs et transparents, et en déployant, avec de la cohérence, des bornes de recharge publiques sur tout le territoire français. C’est ce qu’on peut lire dans une enquête de l’UFC-Que Choisir publiée le 27 novembre dernier. L’association s’est plongée dans le réseau actuel de bornes électriques publiques, utilisées dans 20 % des cas par les propriétaires de voitures électriques, le reste des recharges étant effectué à la maison.

Et la conclusion de son enquête est sans appel. Non seulement le réseau de bornes électriques ne se déploie pas assez vite, selon l’association. Mais il n’y aurait aucune stratégie globale d’implantation sur le territoire – ce qui ne permettrait pas de réduire les « zones blanches », des parties du territoire sans la moindre recharge publique. Une solution serait de rendre les « schémas directeurs de développement des infrastructures de recharge de véhicules électriques ouvertes au public (SDRIVE) » obligatoires. Pour l’instant, ces SDRIVE sont de simples préconisations censées permettre un déploiement des bornes coordonné sur tout le territoire. Cela permettrait de combler le décalage qui existe entre le message officiel, qui est de promouvoir ce type de véhicule, et la réalité, c’est-à-dire un développement des infrastructures de recharge électrique qui n’est pas à la hauteur des ambitions, tacle l’association. 

Paiement, affichage, tarifs… Tout doit être revu, selon l’association

Côté prix des recharges, l’association déplore « des critères opaques, voire abracadabrantesques ». L’affichage, la tarification et le paiement devraient être complètement revus, écrit l’association. Actuellement, il est quasi impossible de payer sa recharge avec sa carte bancaire – il faut passer par une carte de recharge dont les tarifs dépendent des règles des opérateurs qui proposent ou pas des abonnements. Résultat, les consommateurs évaluent difficilement le prix de leur recharge – même s’il existe des applications qui répertorient les bornes accessibles avec les tarifs.

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Reste que tarifs en questions sont peu lisibles ou compréhensibles : le propriétaire d’une voiture électrique peut payer des recharges en fonction de la quantité d’électricité « consommée » (kWh), avec ou sans frais fixes ou de stationnement auxquels peuvent s’ajouter des paramètres totalement différents d’un opérateur à l’autre. Résultat : une recharge peut varier d’un endroit à l’autre : « En ville, le kWh peut revenir entre 0,24 et 2,25 € selon l’opérateur, soit un écart de 830 % », avec parfois des « aberrations tarifaires », écrit l’UFC Que Choisir.

Ainsi à Montgailhard, commune de l’Ariège, en région Occitanie, l’association relève des prix allant de 0,24 euro le kWh à 1,17 euro le kWh, selon chargeprice.app. 

Tableau publié dans l'enquête de l'UFC Que Choisir de novembre 2023
© UFC Que Choisir. Tableau publié dans l’enquête de l’UFC Que Choisir de novembre 2023

Ces données et son calcul ont été contestés par le cofondateur de Chargemap (la société est la plus chère dans l’exemple pris par l’association). Sur son compte X, Yoann Nussbaumer estime que les prix indiqués ne sont pas ceux pratiqués par sa société, ils seraient en réalité deux fois moins élevés. Une telle présentation « nuit à notre image », déplore-t-il. Le PDG reconnaît cependant « que les prix des recharges doivent être simplifiés et rendus plus lisibles pour l’utilisateur final ». 

L’association demande que les tarifs soient harmonisés et affichés obligatoirement pour les bornes publiques. Alors que le gouvernement pousse à l’achat de ce type de véhicule, les conditions ne semblent pas encore là pour garantir « une utilisation sereine des véhicules électriques par les consommateurs », écrit l’association. 

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Source : Enquête de l'UFC Que Choisir du 27 novembre 2023


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