Enfin l’Union européenne durcit le ton. Elle va engager en effet lundi 8 juillet 2013 à Washington de difficiles négociations avec les Etats-Unis sur leurs méthodes de renseignement avec un vrai moyen de pression : la menace de suspendre les accords leur donnant accès aux données sur les virements bancaires et à celles des voyageurs.
La menace a été formulée d’une manière très explicite dans une lettre adressée par la commissaire européenne en charge des questions de sécurité, Cécilia Malmström, à la ministre de l’Intérieur américaine, Janet Napolitano, dont l’AFP a obtenu copie.
Les deux accords concernés, la fourniture des données PNR (donnée des passagers des avions) et l’accès aux informations bancaires du réseau SWIFT stockées aux Pays-Bas, sont considérés comme cruciaux par les Etats-Unis pour la lutte contre le terrorisme et son financement.
« Mme Malmstrom a fait comprendre aux Américains qu’il était vital pour les Européens d’obtenir une transparence totale sur leurs actions à cause du scandale provoqué par les allégations d’espionnage des institutions européennes », a expliqué à l’AFP un membre de ses services. Si cela n’était pas le cas, « je serais obligée de réexaminer si les conditions sont toujours réunies pour la mise en œuvre » des accords SWIFT et PNR, souligne la Commissaire dans sa lettre.
Le Parlement européen a obtenu que les Américains soient obligés de demander l’autorisation d’accéder aux données du réseau SWIFT et a limité leur utilisation, tout comme pour les données des voyageurs. Les Etats-Unis ont accepté ces conditions négociées de haute lutte par Cécilia Malmstrom, car ils ont un besoin vital de ces informations.
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