L’industrie du podcast a connu une croissance très importante ces dernières années, en partie grâce aux largesses de Spotify qui a injecté des millions de dollars pour se bâtir une offre à même de se distinguer des autres services de streaming. C’est en fait tout l’écosystème qui en a profité, propulsant le secteur dans une nouvelle dimension. Mais voilà, les choses ont commencé à se dégrader lorsque Spotify a resserré le robinet des billets verts, provoquant l’arrêt de plusieurs émissions.
Lire Spotify : l’arrêt de plusieurs podcasts à succès ne passe pas
Nouveau coup dur avec iOS 17 : Apple a revu la manière donc l’application Podcasts gère les téléchargements. L’app désactive le téléchargement automatique pour les utilisateurs qui n’ont pas écouté les cinq derniers épisodes d’une émission dans les deux dernières semaines. Pour de nombreux podcasts, tout particulièrement les émissions quotidiennes, le nombre d’auditeurs a sévèrement chuté : le site Semafor se fait l’écho d’une dégringolade de 40 % pour plusieurs émissions !
C’est d’autant plus préoccupant que la plateforme d’Apple est la plus importante au monde, c’est celle qui vers laquelle convergent des millions d’utilisateurs pour s’abonner et écouter des podcasts. Par ailleurs, le volume de téléchargements est une des métriques les plus suivies par les annonceurs. Or, qui dit moins d’auditeurs, dit aussi moins de publicité, donc moins d’argent pour la production et les salaires. Apple a expliqué qu’il s’agissait d’un changement technique et d’une « évolution naturelle » de son offre de podcasts.
La firme à la pomme n’a pas agi sur un coup de tête : elle répondait en fait à la demande de plusieurs professionnels du secteur qui réclamaient ce changement. Il doit permettre d’obtenir des chiffres d’écoute plus réalistes et une publicité plus efficace. Évidemment, en attendant que le milieu se stabilise avec cette nouvelle règle, le bateau risque de tanguer sérieusement. Des budgets pub ont été signés sur la base des anciens chiffres d’audience… Pour le moment, les éditeurs des plus gros podcasts gardent le silence, mais il faut craindre de nouvelles disparitions d’émissions dans les prochaines semaines.
La mainmise historique d’Apple sur la découverte et la distribution de podcasts (le mot « podcast » est la contraction des mots « iPod » et « broadcasting ») fait de moins en moins les affaires des éditeurs, dont certains mettent sur pied des alternatives pour reprendre leur destin en main. C’est par exemple le cas de Radio France qui a réduit le volume des épisodes disponibles dans l’app Podcasts pour privilégier sa propre application.
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Source : Semafor