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On a essayé Robin, le smartphone qui veut propulser Android dans le cloud

A San Francisco, 01net a rencontré Scott Croyle, directeur du design de la start-up américain Nextbit. L’occasion d’évoquer le projet et de mettre la main sur Robin, son premier smartphone !

A deux jours de la fin de sa campagne sur Kickstarter, Robin a déjà levé plus de 1,2 million de dollars. A San Francisco, 01net.com a mis la main sur ce smartphone, qui se veut être le premier pensé pour le cloud.

L’appareil qui nous a été présenté est encore un prototype, “proche que ce que sera la version finale”, explique Scott Croyle, directeur du design de la start-up américaine Nextbit. Un appareil assez léger, fin et qui se prend bien en main. L’écran répond aux standards actuels, sans plus. Côté performances, impossible de juger. “L’OS n’est pas encore optimisé pour cette version“, assure notre interlocuteur.

Pour tester l’OS, nous passons donc sur un Nexus 5. L’ensemble est fluide. L’interface est quasiment identique à la version stock d’Android, avec une différence notable: il n’y a pas de grille d’applications. Celles-ci sont directement affichées sur les différents écrans, comme sur iOS. Les widgets s’affichent sur un écran à part qui s’ouvre en pinçant les deux doigts des bords de l’écran vers le centre. Les applications de base (appareil photo, dialer, calculatrice…) sont celles de Google.

01net – Quelle est la genèse du projet ?

Scott Croyle – Robin est né du constat d’un manque d’innovation sur le marché des smartphones. Côté hardware, les appareils se ressemblent de plus en plus. Côté software, on avance par petits pas. Android et iOS ont été conçus avant l’émergence du cloud, ils ne sont donc pas bâtis pour en tirer pleinement profit. Robin est, lui, centré autour du cloud. La promesse c’est de ne plus jamais manquer de place.

Concrètement, comment cela se matérialise-t-il ?

D’abord, les applications qui n’ont pas été utilisées depuis un certain temps seront transférées vers un espace de stockage personnel de 100 Go. Le transfert s’effectue en Wi-Fi, pour ne pas consommer de données. Quand l’utilisateur en a de nouveau besoin, il lui suffit de cliquer sur l’icône de l’application. Elle se télécharge à nouveau, avec les données et les informations de connexion. Ensuite, les versions haute définition des photos sont aussi envoyées sur le cloud. Robin ne conserve qu’une version en basse définition. Si l’utilisateur veut zoomer ou envoyer une photo, il peut télécharger la version HD.

Sera-t-il possible d’aller au-delà des 100 Go ?

Pas pour le moment. Mais nous n’excluons pas de proposer des options permettant d’accroître son espace de stockage.

Robin sera-t-il disponible chez les opérateurs ?

Non, nous préférons un modèle de vente directe. Cela présente plusieurs avantages, comme l’absence des applications imposées par les opérateurs. Aussi, cela va nous permettre de proposer plus rapidement les mises à jour d’Android

Justement, Robin sera-t-il lancé avec Android Marshmallow ?

On l’espère. Mais tout dépendra de la date à laquelle Google nous enverra les éléments nécessaires. Si la mise à jour n’est pas disponible au lancement, elle le sera très rapidement après.

Ne craignez-vous de vous adresser qu’un public restreint ?

Au lancement, les acheteurs seront très certainement des personnes qui suivent de près les nouvelles technologies. Mais nous pensons qu’il existe un potentiel auprès du grand public dans un ou deux ans. Quand on voit qu’Apple continue de commercialiser un iPhone de 16 Go…

Vous avez levé 19 millions de dollars auprès d’investisseurs. Pourquoi avez-vous lancé une campagne sur Kickstarter ?

Nous utilisons Kickstarter comme un moyen de mesurer l’attente des consommateurs. C’est quelque chose d’extrêmement compliqué. Et une erreur peut avoir des conséquences très importantes pour une petite société.

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Jérôme Marin (correspondant à San Francisco)