Si la génération actuelle de GPU du Californien Nvidia est fabriquée en 8 nm par Samsung, la prochaine génération de GeForce sortira des usines de TSMC. Et Nvidia a mis la main au portemonnaie pour profiter de l’excellente gravure 5 nm du Taïwanais qui profite déjà à Apple et Qualcomm.
Selon le site chinois MyDrivers souvent bien renseigné sur les accords asiatiques, Nvidia aurait déjà mis sur la table 1,64 milliard de dollars et le contrat global porterait sur 6,9 milliards de dollars.
Si l’opacité de l’industrie rend difficile l’appréciation de l’échelle de ces deals, ce que l’on sait ici c’est que ces sommes de réservation de wafers – les galettes de silicium sur lesquelles les puces sont gravées – sont supérieures à ce que dépensent Apple, Qualcomm, AMD et autre MediaTek pour accéder à cette technologie.
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Car si Nvidia est bien le champion des GPU pour PC et centres de données, il n’en reste pas moins un « petit » joueur en matière de volume et de node de fabrication. Alors qu’AMD grave déjà en 7 nm (par le biais de TSMC) depuis plusieurs années, les GPU RTX 3000 sont « seulement » en 8 nm. Et ne ciblent que les PC, quand les autres acteurs s’adressent à des marchés plus volumiques.
5 nm pour conserver l’avantage sur AMD… et Intel
Si on met de côté les problèmes d’approvisionnement de puces qui rend difficile de trouver des puces Radeon, du point de vue technologique, AMD a rattrapé une grande partie de son retard sur Nvidia en l’espace de 24 mois. D’abord avec la Radeon 5700 XT, puis les 6700/6800/6900 XT, AMD a prouvé que son architecture RDNA 2 en avait sous la pédale.
Certes, Nvidia reste le roi avec plus de 80% de parts de marché sur le monde PC et des technologies plus matures (le DLSS et le ray-tracing notamment), mais l’écart s’est considérablement réduit ces deux dernières années.
Le passage d’un 8 nm de chez Samsung à un node 5 nm largement maîtrisé par TSMC depuis 18 mois permettrait à Nvidia de faire un grand saut de densité de transistors et d’efficacité énergétique – ce dernier point étant le talon d’Achille de la génération actuelle.
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Si Nvidia met la main à la poche, c’est donc pour garder la couronne du roi des GPU sur la tête. Ce qui sera très important en 2022 car, non seulement AMD et son RDNA 3 (aussi en 5 nm), mais aussi Intel et sa puce Alchemist devraient arriver sur le marché cette année-là. Le passage d’un marché à deux à une mêlée à trois impose à Nvidia de faire ce qu’il faut pour conserver son avantage. Car contrairement aux deux autres, le « king » des GPU ne développe pas (ou très peu) de CPU et d’APU.
Sources : WCCF tech, MyDrivers
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