Ce n’est pas un jeu, mais une « expérience narrative » que ces six étudiants français du CNAM-ENJMIN, l’école du jeu et des médias interactifs d’Angoulème, ont voulu réaliser. A peine disponible, l’œuvre fait d’ores et déjà polémique tout particulièrement outre-Atlantique. Car « 08:46 », c’est son nom, fait revivre en 3D sur Oculus Rift les derniers instants des personnes piégées dans le World Trade Center. Basée sur une recherche approfondie de l’évènement, la simulation adopte le point de vue d’un employé(e) de bureau dans les étages supérieurs de la tour Nord, celle qui a été percutée en premier à 8h46, ce matin du 11 septembre 2001.
Une fois chaussé l’Oculus Rift, on se retrouve dans un bureau totalement banal que l’on partage avec une collègue. Quand tout à coup, on entend un énorme bruit et tout se met à bouger. Le contenu des armoires se déverse, les faux plafonds se décrochent…. mais impossible de voir ce qui se passe. Au bout d’un moment, un responsable sécurité arrive, vous donne une torche et vous emmène à travers les couloirs qui commencent de plus en plus à être envahis par la fumée. Mais aucune voie de sortie n’est disponible…
Cette simulation, qui va jusqu’au bout de l’instant fatal, a provoqué des réactions très marquées sur le web. Certains se disent bluffés, d’autres éprouvent un rejet total et parlent de mauvais goût, d’objet insultant. Une chose est certaine : il est impossible de rester indifférent quand on fait cette expérience. L’immersion fonctionne, pas tant en raison de la qualité des graphismes -plutôt médiocres- que par la charge émotionnelle que provoque ce moment.
L’aspect choquant de l’œuvre est évidemment d’avoir adopté de manière aussi crue le point de vue subjectif d’une victime, alors que l’évènement est encore très présent dans la mémoire collective et donc difficile à aborder. C’est d’autant plus vrai pour une simulation en 3D, un genre graphique associé au jeu vidéo et pas forcément pris avec le sérieux qu’il mériterait. Interrogés par Esquire.com, les créateurs de « 08:46 » se défendent de toute volonté de sensationnalisme et revendiquent un travail artistique focalisé sur « les histoires personnelles, individuelles » de cette tragédie.
Sources :
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