Steppes à pertes de vue, armures de cuir laqué et chevaux galopant au vent, on en prend plein les yeux avec Marco Polo, la nouvelle série originale de Netflix, qui sera lancée dans le monde entier ce 12 décembre. Le tournage en 4K se justifiait donc pleinement pour restituer la grandeur des paysages et la richesse des costumes de cette grande fresque historique. Nous avons pu visionner les deux premiers épisodes dans ce format et nous pouvons attester que le résultat esthétique est à la hauteur de nos attentes….
Sauf que très peu de gens pourront apprécier la série dans ces conditions optimales. Ceux qui possèdent les quelques modèles de TV 4K capables de décoder du streaming en Ultra HD, soit une poignée de gens dans le monde. Et ceux qui jouissent d’une vitesse de connexion internet stable d’au moins 25 Mbit/s, la configuration minimale requise pour visionner des images de 3840 sur 2160 pixels. Et pour clore le tout, Netflix réserve ses productions 4K aux abonnés de son service premium à 11,99 euros par mois !
Voir le trailer de Marco Polo :
Marco Polo aurait coûté 90 millions de dollars
« Seul un très petit nombre de nos abonnés pourra en effet profiter de Marco Polo en 4K », reconnaît l’un des porte-paroles du site, Joris Evers. Et le surcoût de production est important : la 4K nécessite des caméras spécifiques, des techniciens formés, mais aussi des décors et des maquillages adaptés. On murmure que Marco Polo aurait coûté la somme astronomique de 90 millions de dollars. Un record que refuse de confirmer officiellement Netflix.
Pourtant la société se lance à corps perdu dans ce format, annonçant d’autres productions à venir en 4K comme la série à venir Bloodline, ou encore la suite du film Tigre et dragon. Des saisons de Breaking Bad sont déjà visibles dans ce format sur le site, tout comme la deuxième saison de House of Cards, qui n’est cependant pas disponible pour les abonnés français.
Alors pourquoi la 4K ? Question d’image d’abord. « Nous voulons être à l’avant-garde de la technologie et de l’expérience utilisateur », avance Joris Evers. « La 4K est une évolution logique de l’écran qui comportera de plus en plus de pixels », détaille-t-il. La vision de Netflix repose sur l’idée que regarder la télévision va devenir une expérience proche de celle que vit un spectateur dans une salle de théâtre, face à une scène avec des personnages bien vivants. Le petit écran devient de plus en plus réaliste. Certes, pour le moment cela est réservé à quelques early adopters.
Mais le leader américain de la SVoD croit dur comme fer au potentiel de l’Ultra HD. « Nous pensons que toutes les TV seront équipés en 4K d’ici trois ou quatre ans et que cela deviendra une technologie mainstream, au même titre que la HD », avance Joris Evers. Il n’est donc pas question de faire basculer tout le catalogue en Ultra HD dès aujourd’hui mais de commencer à produire dans ce format afin d’être prêt à proposer suffisamment contenu le jour où les gens seront enfin équipés.
Et pour cela, Netflix travaille d’arrache-pied auprès des constructeurs de télévisions. C’est d’eux surtout que dépendra l’adoption du 4K…
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