Il y a presque cinq ans, nous testions pour la première fois sur 01net.com un VTT électrique. Notre dévolu s’était jeté alors sur un modèle assez peu connu, mais doté d’une fiche technique alléchante : le Nakamura E-Summit 710. Cinq ans plus tard, Intersport, la grande maison derrière la marque Nakamura n’a pas oublié de mettre à jour (plusieurs fois) son VTTAE le plus accessible. En 2024, ce VTT à assistance électrique a quelque peu évolué, mais il est toujours l’entrée de gamme très attractif d’un catalogue très cohérent par ailleurs.
Affiché à 1099 euros, il bénéficie régulièrement de deux types d’offres qui peuvent le rendre encore plus accessible. Soit une simple baisse de prix pour le faire descendre sous la barre des 1 000 euros, soit une carte-cadeau de 100 euros offerte lors de son achat. C’est cette dernière promotion qui était en cours à l’heure où nous écrivions ces lignes. Enfin, et ce n’est pas anodin, ce modèle est éligible aux différents bonus écologiques, qu’ils soient nationaux ou régionaux, ce qui peut encore grever son prix de quelques centaines d’euros.
Il y a cinq ans, donc, notre conclusion était sans appel : le VTT électrique pas cher d’Intersport était tout simplement le meilleur de sa catégorie de prix. Qu’en est-il de son successeur ? Il est de la même trempe et sans réel rival. Mais si le Nakamura E-Summit a quelque peu changé, nos exigences aussi ont évolué et s’il nous avait convaincus haut la main il y a quelques années, l’impression est un peu plus mitigée cette année. Pourtant, à l’issue d’un test d’une quinzane de jours et après avoir roulé plus de 200 km en E-Summit 700, il n’y a pas de doute selon nous : il est toujours le meilleur vélo électrique à moins de 1 000 euros.
Djadja vu
Si Décathlon a été capable de faire évoluer le design de ses vélos, Intersport devrait être en mesure d’en faire autant. Pourtant, ce modèle d’entrée de gamme semble avoir assez peu changé au fil des années. La seule évolution notable concerne la batterie. Depuis quelques itérations, le Nakamura parvient à la dissimuler dans le creux de son tube diagonal. Ce n’était pas le cas en 2019 et le tarif le justifiait, ça l’est désormais et c’est pour le mieux.
Le moteur est toujours situé dans le moyeu arrière, nous en reparlerons, et la forme du cadre ainsi que sa géométrie sont inchangées. La seconde évolution esthétique, relativement mineure, concerne l’afficheur. Il était franchement bas de gamme sur la précédente version, il gagne quelque peu en qualité sur le nouveau E-Summit 700 tout en restant très basique.
Pour le reste, c’est peu ou proue un copier/coller qui se répète chaque année, à l’exception du coloris qui évolue légèrement ainsi que des stickers (heureusement de moins en moins visibles). Le vélo gagne légèrement en sobriété et ce n’est pas plus mal compte tenu du fait qu’il doit déjà composer avec un design vieillot. Car c’est sans doute là notre principal grief à l’égard de l’esthétique de ce E-Summit 700. Son design est le même que celui d’il y a cinq ans… qui était déjà quelque peu passé à l’époque. Assurément, Intersport gagnerait à imiter Décathlon qui a su jouer du crayon, y compris sur son modèle à moins de 2 000 euros.
L’équipement : toujours le point fort de Nakamura
Que ce soit pour l’E-Summit 710 ou l’E-Summit 740 testé deux ans après, la proposition de Nakamura nous avait particulièrement convaincus sur un point : le rapport qualité/prix, fruit d’un équipement savamment dosé pour un VTTAE vendu à prix plancher.
Sur cette version 2024 du E-Summit 700, la donne n’a que peu changé, mais si l’équipement reste toujours de qualité avec notamment une bonne fourche suspendue à l’avant (120 mm de débattement) des freins à disques hydrauliques et une transmission Shimano, on ne peut s’empêcher d’exprimer quelques regrets.
Car sur certains points, le VTT électrique d’Intersport fait tout simplement moins bien qu’il y a cinq ans pour le même prix. Premier exemple : les disques de 160 mm nous ont paru suffisants pour une pratique modérée, mais lorsqu’on regarde la fiche technique de son prédécesseur, on constate qu’Interpsort avait opté pour un disque de 180 mm à l’avant. Ce premier recul est dommageable. Il en va de même pour la transmission que nous trouvions déjà légère en 2019 avec ses (seulement) 9 vitesses et une cassette réduite à 32 dents. La transmission Shimano avec un mono pédalier (170 mm) et toujours 32 dents qui équipent cette version 700 n’améliorent pas vraiment les choses : sur le plat, on se retrouve rapidement à mouliner pour essayer d’avancer.
Enfin, les roues au diamètre de 27,5 pouces gagneraient également à grandir pour passer au 29 pouces qui sont aujourd’hui le standard. À priori, le constat concernant l’équipement du nouveau modèle d’entrée de gamme pourrait paraitre alarmant. S’il est en léger retrait par rapport à ce qu’Intersport offrait précédemment, il n’en demeure pas moins intéressant et surtout cohérent compte tenu du public visé par ce VTT. En définitive, ce VTTAE offre toujours un équipement de qualité qui lui permet en plus de réduire son poids, car avec 20,4 kg sur la balance, ce E-Summit 700 reste l’un des plus légers de sa catégorie.
Performances en électrique : il tire son épingle du jeu
Nous serons brefs sur la partie électrique du plus accessible des VTT Nakamura. Et pour cause, le combo moteur/batterie n’a que peu évolué en cinq ans. Le couple de 45 Nm et surtout l’emplacement du moteur sur la roue arrière sont les deux principales limitations de la plateforme qui équipe l’E-Summit 700. En effet, sur un terrain bien pentu, même dans le plus haut niveau d’assistance, le VTT peut peiner, voire se cabrer. C’est tout le souci d’un moteur moyeu qui déséquilibre obligatoirement le vélo. Le cycliste peut compenser dans presque tous les cas, mais cela demande un ajustement et un peu plus de technique.
Enfin, concernant le comportement du moteur, il est on ne peut plus basique et manque cruellement de progressivité, ce qui est attendu pour un modèle à ce niveau de prix. Intersport réserve ses meilleurs moteurs et leur mode auto à la gamme supérieure.
La batterie quant à elle n’a pas changé, sa capacité de 375 Wh offre l’avantage du poids, mais se retrouve vite à la peine sur les terrains les plus exigeants. En revanche, et c’est un bon point, elle est amovible et facile à recharger sans avoir à transporter son VTT.
L’E-Summit 700 sur la route, ça donne quoi ?
Malgré un équipement légèrement en retrait et une partie électrique qui n’a que peu évolué, l’E-Summit 700 sait être convaincant là où il faut : sur les sentiers. Sa taille relativement compacte (merci les roues de 27,5 pouces), son poids contenu, son cintre assez court et finalement son cadre très fin lui confèrent un comportement très joueur et le rendent particulièrement simple à prendre en main.
C’est sans doute là LE point fort de ce VTT d’entrée de gamme de Nakamura. Pour une somme « acceptable » il permet à tout un chacun de prendre du plaisir sur tout type de sentier très rapidement et sans avoir à trop s’employer. Aussi adapté à quelqu’un qui découvre le VTT électrique qu’à un autre cycliste qui aimerait reprendre cette pratique après des années d’arrêt, ce VTTAE met rapidement à l’aise à condition bien entendu de rester dans sa zone de confort.
Autonomie : juste ce qu’il faut
375 Wh, c’est une capacité de batterie qui pourrait être considérée comme inférieure à la moyenne. En effet, la plupart des VTTAE que nous avons testés au cours des derniers mois embarquaient des accumulateurs de 500 Wh et au-delà. Bien entendu, le prix du Nakamura E-Summit 700 est la raison principale de cette valeur en retrait. Néanmoins, la seule question qui compte dans ce cas, c’est : 375 Wh, est-ce assez pour s’amuser en forêt ?
À cette question assez complexe et personnelle, il convient d’ajouter les précisions d’usage. L’autonomie en vélo électrique, et peut-être encore plus en VTTAE, varie en fonction de plusieurs facteurs (gabarit du cycliste, type de parcours, dénivelé, température extérieure, pression des pneus, etc.). Dans notre cas, nous avons constaté une autonomie qui pouvait varier de 27 à 45 km en fonction des conditions. Explications. Sur notre parcours de test classique et 100 % urbain, l’E-Summit 700 est parvenu à dépasser les 45 km avec une seule charge et une utilisation majoritairement au niveau 3/5 d’assistance. Celle-ci nous a paru suffisante pour une « balade » en ville ou un « vélotaf », mais nous aimons pédaler et pas simplement nous laisser porter par le moteur.
La valeur basse, 27 km, a été obtenue lors d’une sortie en forêt sur un itinéraire relativement exigeant (500 m de D+), mais surtout sur un terrain particulièrement gras, voire boueux. En l’occurrence, le VTTAE a été particulièrement sollicité, voire mis en difficulté lorsqu’il a fallu s’extirper de situations délicates. Lors de cette sortie de 2h30 environ, nous avons davantage sollicité l’assistance (environ 50 % du temps passé au niveau 5/5), ce qui était nécessaire pour franchir une partie des difficultés du parcours. À titre de comparaison, l’un de nos compagnons de galère roulant sur la version supérieure du VTT d’Intersport (E-Summit 740) a bouclé le parcours de 30 km avec 12 % de batterie restante. Précisons que la version milieu de gamme du VTT électrique d’Intersport embarque le même bloc batterie, mais un moteur pédalier plus performant.
En définitive, sur la batterie aussi, l’E-Summit s’en sort convenablement. Il ne faudra pas être trop gourmand (à moins d’avoir une batterie de secours dans son sac à dos), mais ces 375 Wh offrent déjà de quoi s’amuser convenablement.
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