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Mobiles : la France, terre de faible concurrence

L’ART rend publique une étude, commandée à l’Omsyc*, sur l’état de la concurrence de la téléphonie mobile en Europe. Le marché français y apparaît à la traîne.

L’étude commandée par l’Autorité de régulation des télécommunications à l’Omsyc sur la situation concurrentielle de la téléphonie mobile dans sept grands pays européens**, entre 1996 et 2002, ne va guère redorer le blason du marché
français, souvent très décrié.Plusieurs éléments, qui permettent de mesurer l’intensité de la compétition, montrent que la France ne peut en effet pas prétendre à une place de champion en la matière.Ainsi, l’Hexagone affiche en 2002 le plus mauvais taux de pénétration, avec 63,5 % des habitants utilisateurs de mobile, soit 33 points de moins que l’Italie, où cette proportion atteint 97 % (grâce aux cartes prépayées, très
répandues). La France et l’Allemagne, mauvais élèves, ont néanmoins connu parmi les plus fortes croissances du taux d’équipement.La durée moyenne des appels et le nombre moyen de SMS envoyés sont deux autres indicateurs du développement du marché. Et, là encore, la France ne brille guère en Europe. Ainsi, la durée moyenne des appels s’établissait en 2002 à
73 minutes par mois, soit à peine plus que la moyenne européenne (71 minutes).La France, dans ce domaine, fait cependant mieux que l’Allemagne, loin derrière avec 31 minutes. En ce qui concerne l’envoi de SMS, la France pointait en 2002 à la dernière place, avec à peine 8 SMS mensuels, contre une
moyenne de 22 en Europe, et loin du record de 33 en Espagne.

Le leader Orange toujours en position de force

Des indices économiques, eux, montrent que la France a tendance à s’éloigner de ‘ l’idéal concurrentiel ‘. Alors que la compétition entre acteurs a en général pour conséquence de répartir et d’équilibrer les
parts de marché, l’Hexagone voit son opérateur dominant, Orange, maintenir sa position, voire la renforcer sensiblement.Ainsi, en 2001, sa part de marché est passée de 48 à 49 %. La Grande-Bretagne fait figure de modèle, avec quatre acteurs oscillant entre 24 et 26 % de parts de marché, avec un opérateur historique, O2, qui est loin de jouer
le premiers rôle.L’Allemagne et la Suède sont également considérées comme des marchés peu concentrés. Sur le groupe des sept pays, la France est le troisième pays où la concentration est la plus forte, derrière la Finlande et l’Espagne.Le nombre d’acteurs du marché ne permet guère à la France de s’illustrer davantage . Il n’y a ainsi pas d’opérateur de mobile virtuel (opérateur de mobile qui utilise un réseau déjà existant) en France, contre 8 au Royaume-Uni et 2 en
Suède.La France n’est certes pas le seul pays à ne pas accueillir d’opérateur mobile virtuel, Espagne et Italie étant dans le même cas. L’Allemagne est dans la même situation, mais des opérateurs de ce type devraient démarrer bientôt
outre-Rhin. En France, Tele2 a échoué dans ses tentatives de créer un opérateur virtuel, mais
compte bien y arriver, grâce aux directives européennes.En revanche, dans le groupe des sept pays étudiés, la France est la seule qui n’aura pas d’opérateur mobile uniquement UMTS, la troisième génération de téléphonie mobile. Les trois détenteurs de licences UMTS sont les opérateurs GSM
actuels. Pour l’Omsyc, l’attribution de fréquences 3G peut permettre l’arrivée d’acteurs capables daccroître la concurrence.* Observatoire mondial des systèmes de communication.** Allemagne, Espagne, Finlande, France, Italie, Royaume-Uni, Suède.

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Guillaume Deleurence