Nouveau rebondissement dans l’affaire du rachat d’Activision-Blizzard par Microsoft. Alors que l’autorité de la concurrence américaine, la Federal Trade Comission, a bloqué le processus pour étudier le dossier, l’équipe de Xbox a sa petite idée : forcer Sony à dévoiler ses projets en interne pour la PlayStation.
Microsoft a en effet assigné en justice Sony pour qu’il montre aux yeux de tous « l’échelle de la production et de l’agenda de publication de Sony Interactive Entertainment ». L’entreprise japonaise a réclamé en retour une extension afin de pouvoir répondre ou trouver les bons arguments pour annuler cette demande. L’assignation a été déposée le 17 janvier, et une réponse devait être entendue le 20 janvier : la date butoir a été repoussée au 27 janvier, date à laquelle nous pourrions donc avoir un droit de regard sur les productions PlayStation en cours.
L’argument Call of Duty en ligne de mire
Mais pourquoi Xbox cherche-t-il à forcer Sony à se dévoiler ainsi ? La réponse est simple : Call of Duty. L’argumentaire en défaveur du rachat d’Activision-Blizzard par Microsoft défendu par Sony tient principalement par le fait que la licence de jeu de tir est la plus populaire au monde. À titre d’exemple, le récent Call of Duty Modern Warfare II a enregistré un record de rapidité de vente seulement trois jours après sa sortie, et celles-ci étaient alors estimées à 8 millions de copies vendues. L’épisode le plus vendu de la saga, Call of Duty Black Ops, s’est lui vendu à 30,72 millions d’exemplaires. Pour Sony, son absence de la plateforme PlayStation pourrait nuire à sa compétitivité sur le marché du jeu vidéo.
À l’inverse, Microsoft met surtout en avant le fait que PlayStation a déjà sous sa coupe 19 studios réputés à travers le monde entier, qui lui offrent régulièrement des expériences exclusives à haut potentiel commercial. On peut citer par exemple The Last of Us, dont la dernière adaptation en série par HBO a réussi à relancer les ventes de ses jeux. Mais ce n’est pas tout, puisque Marvel’s Spider-Man, Horizon et God of War figurent également parmi les licences les plus visibles et populaires du marché, et sont toutes exclusives.
S’il arrive à forcer Sony à dévoiler ses projets en cours, et si ces derniers sont majeurs, Microsoft pourrait alors retirer de leur main l’une des cartes maîtresses des avocats du géant japonais. D’autant que Microsoft s’est déjà exprimé en faveur d’un accord permettant à Call of Duty de rester une licence multiplate-forme au cours des dix prochaines années, un accord qui concerne aussi Steam et Nintendo.
Les ambitions de l’Américain sont toujours plus claires à mesure que l’affaire est discutée dans les cours de justice américaines : sa vision se joue sur le long terme, alors qu’il cherche bien plus à lutter contre Google et Apple que ses adversaires historiques que sont PlayStation et Nintendo. Dix ans d’attente avant de récupérer l’exclusivité de la licence la plus populaire au monde semble bien peu cher payé dans ce contexte.
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Source : VGC