01net : Comme QXL, votre concurrent anglo-saxon, vous vous étendez sur le Vieux Continent. Est-ce la course vers la taille critique ?
Marc Piquemal : En apparence, QXL et nous adoptons la même stratégie. Mais en réalité, notre conception des enchères est très différente. Nous pensons que pour des raisons de logistique, le marché des enchères est un marché local, national au mieux. C’est pourquoi, sur un site local, nos adhérents n’ont pas accès aux enchères des autres pays d’implantation. QXL, lui, a choisi de montrer à ses adhérents tous les objets, d’où qu’ils viennent. Ainsi, un Italien pourra enchérir sur des objets espagnols. Ce qui n’a pas de sens selon nous.Que vous apporte cette stratégie par rapport à vos concurrents ?Le principal n’est pas d’être partout, mais d’être premier à nous y implanter.
Dans le marché des enchères en ligne, il existe un cercle vertueux pour le numéro un. Le fait d’être premier attire les internautes, qui pensent avec raison qu’ils pourront vendre plus facilement leurs objets. Ce qui renforce notre position de numéro un. Les enchères constituent de fait un marché quasi monopolistique. On se doit d’être premier ou deuxième. Ensuite, c’est assez difficile de durer.
Fabrice Grinda, PDG d’Aucland, pense que la menace pour les sites d’enchères pourrait surtout venir des sites spécialisés dans des marchés de niche. Partagez-vous cette analyse ?Aujourd’hui, le marché n’est pas suffisamment mûr pour qu’un site d’enchères spécialisé puisse survivre. Par contre, dans le futur, c’est une possibilité. C’est dans cette optique que nous nous renforçons dans l’automobile ou l’immobilier. Dans le domaine de l’art, nous allons ouvrir un site avant l’été, ibazart, pour mettre en valeur les créations des jeunes artistes. Je suis moins attentif à la menace que font peser des nouveaux établis ou même Aucland, que celle provenant de grands groupes établis de la vieille économie ou de sociétés comme Yahoo! ou eBay.Avez-vous peur de l’arrivée prévue d’eBay en France ?Vous savez, on annonce leur arrivée depuis plus d’un an, mais je ne suis même pas sûr qu’ils aient vraiment envie de venir… Avant, du fait de notre petite taille, une telle concurrence sur le sol français nous inquiétait. Mais ce n’est plus vrai aujourd’hui. eBay a réussi aux Etats-Unis parce qu’il était le premier entrant. En France, ce n’est déjà plus possible. De toute façon, il ne leur reste plus beaucoup de temps. S’ils n’arrivent pas cette année, je doute qu’il puisse le faire plus tard.
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