Les 3,8 millions de personnes qui bénéficient de titres-restaurants vont bientôt gagner de la place dans leur portefeuille. 49 ans après sa création, la version papier de celui-ci ne séduit plus les entreprises. En cause, une organisation compliquée et surtout chronophage. Un problème repéré par les entreprises qui se partagent ce marché juteux.
Edenred possède un tiers du marché et édite le ticket restaurant, le plus connu de tous les titres. Il y a deux ans, la société dématérialise le tout dans une carte bancaire en association avec MasterCard. Jusque-là, rien de révolutionnaire, la carte bleue officie depuis 1984. Mais pour les entreprises, cela représente un important gain de temps. Plus besoin de commander chaque mois un nombre précis de carnets, il suffit de recharger les cartes restaurants depuis un ordinateur en quelques minutes.
Pour le client, plus de risque de perte de tickets papiers et de validité périmée, un gain de place important, la possibilité de suivre sur son téléphone ses dépenses en direct et surtout, il peut désormais payer au centime près. Cette nouvelle carte embarque une puce NFC octroyant à l’utilisateur le paiement sans contact dans les établissements équipés. Un concept séduisant à en croire Edenred qui a déjà distribué plus de 160 000 cartes.
Le paiement mobile en ligne de mire
Edenred veut aller plus loin et proposer le paiement mobile. Plus besoin de carte, le téléphone suffira à régler les achats de manière rapide. Les expérimentations ont d’ailleurs déjà commencé mais l’entreprise ne souhaite pas donner de date de sortie. Le créneau est d’ailleurs en pleine expansion. Le paiement mobile, la startup Resto Flash l’a inscrit dans son ADN. Une application sur téléphone mobile permet de régler extrêmement rapidement une addition dans un restaurant. Il suffit de saisir le montant sur le smartphone qui génère ensuite un QR code à passer sous une borne et le tour est joué.
Resto Flash n’est pas le seul émetteur de titres restaurant à s’y être mis mais le principe a du mal à décoller. La raison est plutôt simple, le fonctionnement est méconnu des utilisateurs mais surtout des restaurateurs qui doivent s’équiper d’un appareil spécifique. Un investissement que justifie Resto Flash par une commission trois fois moins importante que ses concurrents.
Retours utilisateurs mitigés
Au-delà de la simple réticence à autoriser son smartphone à devenir un moyen de paiement, il y a certains inconvénients aux titres restaurants dématérialisés. Le plus souvent critiqué, la limite journalière de 19 euros. Une contrainte qui a en réalité toujours existé à en croire le site officiel de l’administration française. Pourtant, rares sont les possesseurs de titres papiers à avoir eu le problème. Avec la carte restaurant, impossible de dépasser cette limite, il faudra faire un deuxième paiement par carte ou en liquide si le commerçant est moins conciliant. Cette transition numérique est pourtant naturelle et se fera avec le temps. Il ne faut pas oublier que le client des sociétés de titres restaurants ce n’est pas le salarié, mais bien l’entreprise elle-même.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.